Le seuil de patience semble être atteint par les populations marocaines qui vivent douloureusement la marginalisation sociale et économique dans plusieurs régions du Maroc.
La colère monte petit à petit au Maroc, où des appels à manifester le 26 octobre à Paris se multiplient, en faveur de la cause des détenus du Hirak rifains, mais aussi pour dénoncer la situation politique et socioéconomique intenable, ainsi que la corruption qui gangrène le pays jusqu’au sommet de l’État. Jeudi, une vidéo montrant des supporters de football en train de chanter à Tanger “C’est un pays de la hogra (injustice)” a fait le buzz sur les réseaux sociaux et suscité de nombreuses réactions au Maroc et à l’étranger. Des jeunes, désespérés par la mal-vie, le chômage et l’absence de perspectives, ont dénoncé les promesses non tenues des autorités, qu’ils accusent de dépenser des sommes faramineuses pour inviter des chanteurs étrangers qu’ils payent gracieusement, au lieu d’investir dans l’avenir des Marocains. La diffusion de cette vidéo intervient au moment où le pays vit sous le règne d’un roi malade et quasiment absent de la scène, alors que le nombre de migrants marocains et les tentatives de migrations clandestines augmentent de mois en mois. “En 2018, les Marocains représentaient un peu moins de 22% des plus de 57 000 migrants sans papiers arrivant sur la côte espagnole. Au premier semestre 2019, alors que le nombre total de migrants sans papiers a diminué, la proportion de Marocains est passée à près de 30%. En mai, ils atteignaient un record de 48%”, lit-on sur le journal Maghreb Online. Mercredi, la presse marocaine a fait état de la mort de 16 jeunes Marocains, candidats à l’émigration clandestine, après le naufrage de leur barque samedi dernier près de Casablanca. Ce phénomène s’est accentué ces dernières semaines, mais il semble échapper à l’attention des experts, comme l’explique Mohamed Benaïssa, président de l’Observatoire du Nord pour les droits de l’homme (ONDH).
Cet expert affirme que “l’augmentation des chiffres des migrants marocains encore peu connue des acteurs concernés par la question migratoire, car on entend encore peu parler des victimes”, lit-on sur le portail d’information ********. Mais à Rabat, les autorités demeurent sourdes à ces cris de détresse qui fusent de nombreuses régions du pays. L’on se rappelle la série de victimes des mines de charbon fermées à Jerada, qui avait été accompagnée par une vague de manifestations, en 2017 et 2018. Les autorités ont tenté de calmer la colère populaire à coups de promesses qui n’ont jamais été tenues, ce qui augmente le ressentiment des Marocains envers la classe dirigeante. Dans un pays où la pauvreté multidimensionnelle touche presque 3 millions de personnes en milieu urbain et plus de 2,4 millions en milieu rural, la situation actuelle n’augure rien de rassurant, alors que le vent de la contestation souffle sur plusieurs pays de la région d’Afrique du Nord et dans le monde arabe. Liberté
Lyès Menacer
La colère monte petit à petit au Maroc, où des appels à manifester le 26 octobre à Paris se multiplient, en faveur de la cause des détenus du Hirak rifains, mais aussi pour dénoncer la situation politique et socioéconomique intenable, ainsi que la corruption qui gangrène le pays jusqu’au sommet de l’État. Jeudi, une vidéo montrant des supporters de football en train de chanter à Tanger “C’est un pays de la hogra (injustice)” a fait le buzz sur les réseaux sociaux et suscité de nombreuses réactions au Maroc et à l’étranger. Des jeunes, désespérés par la mal-vie, le chômage et l’absence de perspectives, ont dénoncé les promesses non tenues des autorités, qu’ils accusent de dépenser des sommes faramineuses pour inviter des chanteurs étrangers qu’ils payent gracieusement, au lieu d’investir dans l’avenir des Marocains. La diffusion de cette vidéo intervient au moment où le pays vit sous le règne d’un roi malade et quasiment absent de la scène, alors que le nombre de migrants marocains et les tentatives de migrations clandestines augmentent de mois en mois. “En 2018, les Marocains représentaient un peu moins de 22% des plus de 57 000 migrants sans papiers arrivant sur la côte espagnole. Au premier semestre 2019, alors que le nombre total de migrants sans papiers a diminué, la proportion de Marocains est passée à près de 30%. En mai, ils atteignaient un record de 48%”, lit-on sur le journal Maghreb Online. Mercredi, la presse marocaine a fait état de la mort de 16 jeunes Marocains, candidats à l’émigration clandestine, après le naufrage de leur barque samedi dernier près de Casablanca. Ce phénomène s’est accentué ces dernières semaines, mais il semble échapper à l’attention des experts, comme l’explique Mohamed Benaïssa, président de l’Observatoire du Nord pour les droits de l’homme (ONDH).
Cet expert affirme que “l’augmentation des chiffres des migrants marocains encore peu connue des acteurs concernés par la question migratoire, car on entend encore peu parler des victimes”, lit-on sur le portail d’information ********. Mais à Rabat, les autorités demeurent sourdes à ces cris de détresse qui fusent de nombreuses régions du pays. L’on se rappelle la série de victimes des mines de charbon fermées à Jerada, qui avait été accompagnée par une vague de manifestations, en 2017 et 2018. Les autorités ont tenté de calmer la colère populaire à coups de promesses qui n’ont jamais été tenues, ce qui augmente le ressentiment des Marocains envers la classe dirigeante. Dans un pays où la pauvreté multidimensionnelle touche presque 3 millions de personnes en milieu urbain et plus de 2,4 millions en milieu rural, la situation actuelle n’augure rien de rassurant, alors que le vent de la contestation souffle sur plusieurs pays de la région d’Afrique du Nord et dans le monde arabe. Liberté
Lyès Menacer
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