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Tunisie : "La liberté ne donne pas à manger"

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  • Tunisie : "La liberté ne donne pas à manger"

    Publié le : 05/10/2019 - 12:33

    Les électeurs tunisiens sont appelés aux urnes dimanche 6 octobre pour élire leurs députés mais la jeunesse tunisienne peine à s'intéresser à cette élection.
    Les électeurs tunisiens sont appelés aux urnes dimanche 6 octobre pour élire leurs députés mais la jeunesse tunisienne peine à s'intéresser à cette élection. Romain Houeix, France 24

    Après un premier tour de la présidentielle marquée par une abstention record, les Tunisiens sont à nouveau appelés aux urnes dimanche pour les législatives. Mais la jeunesse, désabusée par le chômage, semble bien trop désenchantée pour se déplacer.


    envoyé spécial à Tunis

    À contempler l'avenue Bourguiba, à Tunis, vendredi 4 octobre, rien ne laisse deviner que la campagne officielle des législatives en Tunisie prend fin ce soir. Oubliée la ferveur du premier tour de la présidentielle et des multiples meetings, le cœur névralgique de la capitale ne bat plus pour la politique. L'artère appartient de nouveau aux promeneurs et aux groupes d'amis venus flâner ou se poser dans un café pour décompresser de la semaine.

    Parmi les clients du café Tunis, Majid, Mahmoud, Sabri et leurs amis. Ils se sont retrouvés en terrasse pour refaire le monde, sirotant un petit noir, une cigarette toujours entre les doigts. Ils sont surtout venus oublier, le temps d'une soirée, les frustrations de leur quotidien. La politique en est une et, à leurs yeux, ceux qui la pratiquent n'offrent aucun espoir :

    "J'ai rien compris à ces élections. Tout est mélangé. Il y a trop de partis et de listes", explique Sabri, 27 ans, dans un arabe ponctué de mots de français. "Il n'y a aucun parti qui me donne envie d'aller voter. Tous travaillent pour leurs propres intérêts. Il suffit qu'ils occupent un poste et ils oublient tout le monde. Je n'ai pas voté au premier tour et je ne vais pas voter cette fois-ci parce qu'il n'y a rien qui va changer."

    Ces hommes portent un regard totalement désabusé sur la politique de leur pays et ce qu'ils appellent "le système". À l'instar de nombre de leurs concitoyens, ils ont boudé les urnes le 15 septembre, lors du premier tour de la présidentielle. Résultat : une abstention record de 55 %.

    "La politique, c'est de la ruse", dénonce Mahmoud, 28 ans, le regard fatigué. "Aujourd'hui, on s'offre des postes de députés avec de l'argent. Il y a des milliardaires qui achètent des places dans des partis et se font élire dans ces partis."

    Une jeunesse désenchantée qui vit au jour le jour

    La petite bande d'amis vient de Siliana, une ville du nord-ouest de la Tunisie. Ils ont tous rejoint la capitale afin de trouver un emploi et venir en aide à leur famille. Sabri est manutentionnaire au port. Majid électricien. Les autres vivent de petits boulots. Tous sont contractuels, payés à la journée, et dans un état constant de précarité. Ce qu'ils reprochent aux politiques : ne rien faire pour améliorer leur sort et notamment endiguer le chômage qui toucherait officiellement 15,3 % de la population.


    Romain Houeix, France 24
    "J'ai onze ans d'expérience en tant qu'électricien", affirme Majid, en t-shirt bleu. "Pourtant, je suis payé 25 dinars par jour comme les autres. Vous calculez ? Le moindre sandwich coûte 5 dinars, on ajoute les frais de transports et déjà, il ne reste plus grand-chose. Parfois, je repars à Siliana mais je reviens vite. Il n'y a aucune perspective là-bas, c'est pire qu'ici. En plus, il faut ajouter la pression sociale. Évidemment que je préférerais m'établir dans une seule ville et construire ma vie…"

    "Je peux être licencié à tout moment", complète Sabri. "Je ne suis pas marié et c'est la dernière chose à laquelle je pense. Déjà que je n'arrive pas à subvenir à mes propres besoins. Comment je pourrais imaginer fonder une famille ?"

    "Je suis obligé de vivre misérablement ici pour aider ma famille restée à Siliana. Aujourd'hui, on est libres mais la liberté ne me donne pas à manger. Dans un magasin, on ne peut pas acheter cinq dinars de liberté", dit Mahmoud, philosophe avant de lâcher : "Le régime de Ben Ali était meilleur. Durant ce temps-là, on pouvait remplir un panier de fruits et légumes pour cinq dinars. Aujourd'hui, même avec 40 dinars, tu ne ramènes rien du marché."

    "De toutes façons, la liberté avec les Arabes ça ne marche pas", ajoute-t-il, avec un sourire mi-figue, mi-raisin."Oui, ce qu'il nous faut, c'est un dictateur à la Kim Jong-un", l'interrompt un de ses amis en rigolant.

    "Il n'y pas de travail, pas d'avenir"

    Dans ces conditions, difficile pour eux de se passionner pour les élections législatives du 6 octobre, pourtant capitales pour la formation du futur gouvernement, ou encore pour le second tour de la présidentielle qui opposera le 13 octobre le magnat des médias Nabil Karoui, actuellement emprisonné pour blanchiment d'argent, à l'universitaire Kaïs Saeïd.

    "Au lieu de penser à la politique, je préfère penser à la meilleure manière de gagner ma journée", résume Majid.

    "La jeunesse est complètement mise à l'écart. Il n'y a pas de travail, pas d'avenir. De l'extrême gauche à l'extrême droite, ils ont tous le même programme : ils parlent tous d'aider les jeunes mais il n'y a rien de concret !, lâche Mahmoud. On peut manifester tous les jours et crier, mais ça ne sert à rien. Les jeunes continuent de se suicider ou de quitter le pays par la mer. Nous, on ne veut pas faire ça... On veut juste du travail."

    Le départ à l'étranger, une option qui apparaît pour beaucoup comme la seule échappatoire d'une jeunesse tunisienne. Une récente étude anglo-saxonne place la Tunisie en deuxième position des peuples les plus "déprimés" de la région Maghreb-Moyen-Orient.

    "Il faudrait un miracle pour que le pays change", affirme un ami de Mahmoud, resté jusqu'ici silencieux. "Je préfère tenter le bateau que de rester ici et de mourir à petit feu. En Tunisie, tu meurs sans qu'une goutte de sang n'ait besoin de couler. Tu meurs d'ennui."
    France 24

  • #2
    Salam,

    Tunisie : "La liberté ne donne pas à manger"
    La démocratie ne nourrit pas son homme.. mais ça fait mieux passer la pilule. Les révolutions cherchent la Liberté.. mais une fois acquise, la réalité amère revient en surface.
    Que ce soit une veille démocratie comme la France, ou une nouvelle comme l’Irak.. la situation économique créé des pressions et des ébullitions sociales.

    Chez nous, on cherche la démocratie.. yetne7aou ga3.. mais si inchallah on réussit à récupérer le pays des corrompus.. on entrera dans une phase d’instabilité politico-économique certaine.

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    • #3
      je l'ai dit dans un autre sujet, les pays qui ne disposent pas de ressources naturelles consequentes auront du mal à s'en sortir. surtout que la population n’arrête pas d'augmenter dans ces pays et que le capital étranger refuse de venir.

      gallik il suffit d'avoir la democratie et d'etre libre pour que tout rentre dans l'ordre. un manque de pragmatisme de la part de certains...

      le seul pays pour moi qui aurait pu donner une bonne image du printemps arabe était la Lybie, pays riche avec une faible population ou juste une bonne gouvernance lui aurait permis de sortir du sous développement.

      Le régime de Ben Ali était meilleur. Durant ce temps-là, on pouvait remplir un panier de fruits et légumes pour cinq dinars. Aujourd'hui, même avec 40 dinars, tu ne ramènes rien du marché.
      "Oui, ce qu'il nous faut, c'est un dictateur à la Kim Jong-un", l'interrompt un de ses amis en rigolant.
      Il faudrait un miracle pour que le pays change

      les 5 prochaines années = dernière chance pour la tunisie, ça passe(ce qui est très peu probable à mon avis) ou ça casse.

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      • #4
        "La liberté ne donne pas à manger"
        En effet. l'absence de liberté en revanche permet de très bien manger. ça permet même d'apporter une certaine prospérité....qu'est ce qu'il ne faut pas entendre!!

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        • #5
          les espagnols et portugais quand ils se sont debarassés de leurs juntes militaires, ils ont trouvés les européens, avec leurs gros portefeuilles, prets à les aider. avec une population stagnante les résultats n'ont pas trop tardé...

          les arabos berberes qui va les aider?

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          • #6
            la liberté n'a pas de prix....la liberté dépasse le ventre....mais bon, pas pour tout le monde à ce qu'il parait...

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            • #7
              Ce que je tiens à faire remarquer c'est la ligne éditoriale de France 24,
              Une ambiguïtés bien française,la révolution française qui a pour base la liberté au sens commun et qui a instauré l'état de la France actuellement, n'est plus valable selon France 24.
              Que veut le peuple ?du pain et rien que du pain.

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              • #8
                Salut

                Même si ciel pleuvait la liberté , tu verras certains esclaves porter des parapluies


                PLATON



                Aux soumis éternels
                Dernière modification par azouz75, 06 octobre 2019, 07h19.
                .


                Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

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                • #9
                  La liberté ne donne pas à manger

                  Vaste sujet avec ces contradictions et ces affirmations.

                  Pour ma part la démocratie est essentiel même "bridé" mais elle ne rempli pas les frigos c'est sûr.

                  La dictature n'est pas la solution car elle frustre les peuples et crée une boule qui peux explosé à tout moment comme dans nos chère contrée du 3 éme monde

                  Mais lié la démocratisation au développement économique c'est archi-faux
                  Droite des Valeurs
                  Gauche du Travail
                  Centre "Intérêt de Mon Pays"

                  Commentaire


                  • #10
                    @ overclocker

                    pourtant toutes les révolutions ont commencé par des problèmes Gastrique ...lol
                    Droite des Valeurs
                    Gauche du Travail
                    Centre "Intérêt de Mon Pays"

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                    • #11
                      Présidentielle en Tunisie : le candidat Saied renonce à faire campagne

                      EQUITE Son objectif est de faire respecter l’égalité des chances, alors que Nabil Karoui, l’autre candidat du second tour, est en prison depuis fin août
                      Le candidat à la présidentielle en Tunisie Kais Saied a annoncé samedi qu’il cessait de faire campagne pour le second tour afin de respecter l’égalité des chances avec son adversaire Nabil Karoui, en prison depuis fin août. « Je ne ferai pas personnellement campagne pour des considérations morales et afin d’éviter tout doute concernant l’égalité des chances entre les candidats », a ainsi indiqué le candidat. Arrivé en tête au premier tour le 15 septembre après une campagne de terrain à petit budget, et via des groupes sur Facebook, cet universitaire a continué à rester discret, évitant certains plateaux télé.

                      Dans la perspective du second tour le 13 octobre, le président tunisien, l’ONU, les observateurs internationaux et de nombreux responsables politiques ont appelé à assurer une « égalité des chances » entre les deux candidats. Le président de la République par intérim Mohammed Ennaceur a souligné vendredi que l’incarcération d’un candidat était « une situation anormale pouvant avoir des répercussions graves et dangereuses sur le processus électoral ». L’ONU a de son côté appelé à des élections « pacifiques et transparentes ».

                      Nabil Karoui, sous le coup d’une enquête pour fraude fiscale et blanchiment depuis 2017, a été incarcéré une semaine avant le début de la campagne pour le premier tour de la présidentielle. Il accuse des rivaux politiques, notamment le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, d’avoir instrumentalisé la justice. Les demandes de libération présentées par ses avocats ont pour le moment été rejetées. Ses partisans ont évoqué la possibilité de faire recours contre l’élection, si leur candidat était écarté au second tour.

                      La principale chaîne privée aux mains d’un candidat
                      Kais Saied a néanmoins souligné sa « conviction profonde que l’égalité des chances doit également inclure les moyens à la disposition des deux candidats », en allusion aux moyens médiatiques et financiers mobilisés pour la campagne de son adversaire. Nabil Karoui a en effet fait campagne par l’intermédiaire de la télévision qu’il a fondée, Nessma, l’une des principales chaînes privées en Tunisie, et de son épouse Salwa Smaoui, interviewée en Tunisie comme à l’étranger.

                      Par ailleurs, le feuilleton à rebondissements de la présidentielle a éclipsé les élections législatives de dimanche, pourtant cruciales dans le pays pionnier du Printemps arabe, où le Parlement a de larges prérogatives sur les sujets cruciaux tels que l’économie.
                      Souviens toi le jour où tu es né tout le monde riait mais toi, tu pleurais, la vie est éphémère
                      alors œuvre de telle façon… à ce qu’au jour ou tu mourras, tout le monde pleurera… mais toi… tu riras

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                      • #12
                        Envoyé par azouz75
                        Même si ciel pleuvait la liberté , tu verras certains esclaves porter des parapluies
                        PLATON
                        Je ne pense pas que Platon ait dit une chose pareille.. la notion de liberté est très relative.
                        En Algérie, le problème n’est pas un manque de liberté.. mais le contraire.. on souffre d’un excès de liberté. Les gens ne respectent plus les lois.. Même nos dirigeants ne respectent pas les lois.. En Algérie, on a besoin d’un Etat de Droit.

                        L’Algérie a besoin, en urgence, d’une réforme économique profonde.. faite par des spécialistes de l’économie.. Ces réformes sont très douloureuses. Un gouvernement élu démocratiquement n’osera pas les faire car impopulaires.. mais si ce gouvernement [démocratique] ne faisait pas ces réformes.. la crise économique continuera.. dans les deux cas.. dans le prochain mandat ce gouvernement tombera.. et l’opposition une fois au gouvernement fera face au même dilemme.. et ensuite subira le même échec aux prochaines élections. Au final, une démocratie, surtout nouvelle, en plein crise économique, sera difficilement gouvernable.. et finira par sombrer dans le za3imisme totalitaire, à l’image de l‘empire romain.. et où la république n’a pas fait long feu.

                        La plus grande économie du monde, la Chine, n’est pas une démocratie. Et la deuxième, les USA, se dirigent progressivement vers un totalitarisme qui a apparemment donné des résultats économiques positifs et inégalés depuis 60 ans.

                        Au final.. oui.. "La liberté ne donne pas à manger".
                        On retrouve le même concept dans le monde animal.. les espèces vivant en groupes s’organisent généralement en hiérarchie.. les membres au sein de ces groupes, et ayant un statut inférieur, donc des membres dominés par l’Alpha, ne peuvent pas survivre s’ils quittent le groupe.

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                        • #13
                          Si je comprends bien, certains préféreraient vivre dans une geôle, pourvu qu'on leur donne leur pitance quotidienne ?

                          Wow ! En tout cas, ce n'est pas du tout ma philosophie. Plutôt crever...

                          تجوع الحُرّة ولاتأكل بثدييها
                          Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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                          • #14
                            Je ne pense pas que Platon ait dit une chose pareille.. la notion de liberté est très relative.
                            En Algérie, le problème n’est pas un manque de liberté.. mais le contraire.. on souffre d’un excès de liberté. Les gens ne respectent plus les lois.. Même nos dirigeants ne respectent pas les lois.. En Algérie, on a besoin d’un Etat de Droit.
                            "La liberté expliquée aux nuls" par un islamiste


                            Ce que tu écris, c'est l'impunité, c'est la désorganisation, c'est la corruption, c'est l'absence de la Justice qui doit faire son travail, c'est le sous-développement, c'est la jungle où le plus fort écrase le plus faible...etc En langage ta3na : khalouta, souk, rwina, hogra, tachaffarit, thouchra...
                            Dernière modification par democracy, 06 octobre 2019, 10h38.

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                            • #15
                              Please démocrate, laisse le topic tranquille ne le pollue pas avec tes hors sujets.

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