DROITS DES FEMMES La réalisatrice Mounia Meddour et la comédienne Lyna Khoudri font revivre la lutte des Algéroises dans les années 1990 dans « Papicha » en salle ce mercredi
Quel beau film que Papicha de Mounia Meddour, découvert à Cannes dans la section Un Certain regard ! Cette ode à la liberté féminine confirme le talent de Lyna Khoudry, actuellement face à Roshdy Zem dans la série Les Sauvages. La comédienne incarne ici Nedjima, une jeune styliste algéroise résolue à organiser un défilé avec ses créations dans les années 1990.
« Nedjima, c’est un peu moi, confie Mounia Meddour à 20 Minutes. Elle choisit la mode comme moyen d’expression, comme une façon de lutter contre l’oppression des islamistes qui veulent cacher le corps des femmes. » Cette étudiante pleine de vie aime son pays déchiré par la guerre civile qu’elle ne souhaite pas quitter même si cela veut dire qu’elle se met en péril.
Une belle rencontre
« La rencontre avec Lyna Khoudri a été déterminante, précise la cinéaste. Sa famille a connu des événements assez proches de ce qu’a vécu la mienne. Nous savons de quoi nous parlons. » Son héroïne solaire emporte un récit puissant, mélange de réalité historique et de fiction notamment pour un attentat qui poigne le cœur du spectateur. Les rapports avec les hommes sont décrits avec une pudeur et une intelligence qui ne masquent pas la dure réalité d’un pays où les femmes perdent progressivement leurs droits.
Le voile détourné
Pour autant, Papicha (le surnom donné aux élégantes algéroises) vibre de la force vitale de femmes résolues à ne pas se laisser enfermer par l’obscurantisme. « Je me suis reconnue dans l’étudiante que j’incarne, avoue Lyna Khoudri. Elle prend des risques pour faire triompher la liberté et forme un groupe uni avec ces amies aussi déterminées qu’elle. » La solidarité féminine est l’un des moteurs de l’action quand toutes s’allient contre un régime de plus en plus odieux. La jeune femme détourne même le haïk (voile couvrant les corps féminins) pour ses créations, pied de nez malicieux aux intégristes.
Une vérité qui dérange ?
En 2019, les faits décrits dans Papicha dérangent toujours en Algérie où la sortie du film a été annulée subitement. « On ne nous a pas dit pourquoi, mais nous comptons bien nous battre ! » martèle Mounia Meddour. Sa combativité habite ce premier film de fiction qui prouve que la documentariste a autant de talent que de courage pour dénoncer et affronter les injustices.
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Quel beau film que Papicha de Mounia Meddour, découvert à Cannes dans la section Un Certain regard ! Cette ode à la liberté féminine confirme le talent de Lyna Khoudry, actuellement face à Roshdy Zem dans la série Les Sauvages. La comédienne incarne ici Nedjima, une jeune styliste algéroise résolue à organiser un défilé avec ses créations dans les années 1990.
« Nedjima, c’est un peu moi, confie Mounia Meddour à 20 Minutes. Elle choisit la mode comme moyen d’expression, comme une façon de lutter contre l’oppression des islamistes qui veulent cacher le corps des femmes. » Cette étudiante pleine de vie aime son pays déchiré par la guerre civile qu’elle ne souhaite pas quitter même si cela veut dire qu’elle se met en péril.
Une belle rencontre
« La rencontre avec Lyna Khoudri a été déterminante, précise la cinéaste. Sa famille a connu des événements assez proches de ce qu’a vécu la mienne. Nous savons de quoi nous parlons. » Son héroïne solaire emporte un récit puissant, mélange de réalité historique et de fiction notamment pour un attentat qui poigne le cœur du spectateur. Les rapports avec les hommes sont décrits avec une pudeur et une intelligence qui ne masquent pas la dure réalité d’un pays où les femmes perdent progressivement leurs droits.
Le voile détourné
Pour autant, Papicha (le surnom donné aux élégantes algéroises) vibre de la force vitale de femmes résolues à ne pas se laisser enfermer par l’obscurantisme. « Je me suis reconnue dans l’étudiante que j’incarne, avoue Lyna Khoudri. Elle prend des risques pour faire triompher la liberté et forme un groupe uni avec ces amies aussi déterminées qu’elle. » La solidarité féminine est l’un des moteurs de l’action quand toutes s’allient contre un régime de plus en plus odieux. La jeune femme détourne même le haïk (voile couvrant les corps féminins) pour ses créations, pied de nez malicieux aux intégristes.
Une vérité qui dérange ?
En 2019, les faits décrits dans Papicha dérangent toujours en Algérie où la sortie du film a été annulée subitement. « On ne nous a pas dit pourquoi, mais nous comptons bien nous battre ! » martèle Mounia Meddour. Sa combativité habite ce premier film de fiction qui prouve que la documentariste a autant de talent que de courage pour dénoncer et affronter les injustices.
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