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Histoire : Lorsque Youssef ben Tachfine restaura le prestige d’Al-Andalus en combattant les Taïfas

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  • Histoire : Lorsque Youssef ben Tachfine restaura le prestige d’Al-Andalus en combattant les Taïfas

    Après le règne des Omeyyades en Andalousie pendant près de trois siècles, le pays se divise en Etats opposés et les chrétiens en profitent pour expulser les musulmans. Mais l’intervention des Almoravides dirigée par Youssef ben Tachfine permet une réunification du territoire sous une seule bannière.

    En 1031, les dirigeants omeyyades (1389 – 1031) sont contraints de quitter Al-Andalus, laissant derrière eux un territoire profondément divisé, en proie aux conflits armés et aux guerres. La situation donnera lieu à l’émergence des Taïfas (1031 – 1492), au sein desquels chaque émir met en place une principauté sous la tutelle de sa famille et de ses proches.

    Cet affaiblissement du pouvoir musulman accélère la montée en puissance des armées chrétiennes. C’est dans ce contexte fragile que ces principautés entrent en guerre. Les Abbadides (1023 – 1091) à Séville s’en sortent avec le moins de dégâts, même qu’ils parviennt à élargir leur zone d’influence à de nouveaux territoires dans le sud d’Al-Andalus.

    Le trône revient à Al-Mu’tamid ben Abbâd en 1068, à la suite d’une alliance avec le roi Alphonse VI de Castille (1072 – 1109) pour annexer de nouvelles régions andalouses à sa royauté en échange d’un tribut. La situation profite aux Castillans chrétiens, à tel point qu’ils finissent par occuper Tolède en 1085.

    Le début des alliances avec les Almoravides

    Les Castillans considèrent cette prise comme l’ouverture d’une nouvelle porte dans leur regain d’influence et mènent de nouvelles invasions dans les principautés musulmanes. Sentant l’étau se resserrer autour d’eux, les Taïfas demandent l’aide des Almoravides (1040 – 1147), qui ont déjà réussi à asseoir leur pouvoir sur une large zone géographique.

    Dans son livre «Al-Mu’tamid ben Abbâd», Ali Adham rend compte d’une grande réunion tenue à Cordoue, où les rois des Taïfas proposent d’accepter l’aide des Zirides (972 - 1148) de l’Ifriqiya. Cependant, les inquiétudes du juge Abdellah bin Mohammed bin Adham sur cet accord pouvant «ruiner Al-Andalus» et permettre au Zirides de se retourner contre les musulmans en premier, via une alliance avec les rois chrétiens, les pousse à se tourner vers les hommes de Youssef ben Tachfine (1061 - 1106), sultan des Almoravides.

    De son côté, Alphonse VI de Castille demande l’aide des principautés chrétiennes, dont Sanche Ier de León et de Navarre et le comte Bernard Raymond, gouverneur de Barcelone, selon le livre «Zalaka dirigée par Youssef ben Tachfine» de son auteur Shawki Abu Khalil.

    La même source indique que 13 des rois des Taïfas ont signé une lettre demandant l’aide d’Ibn Tachfine. Après moultes consultations, ce dernier accepte de leur venir en aide. A son tour, il rassemble ses armées et les munitions nécessaires.

    Une guerre déclarée aux rois chrétiens

    Selon le livre de Shawki Abu Khalil, les deux troupes adverses campent alors près de Badajoz dans une plaine d’arbustes, séparée par une petite rivière.

    «Ibn Tachfine donne le choix au roi Alphonse entre trois options : se convertir à l’islam, payer le tribut pour les musulmans ou s’apprêter au combat s’il refuse les deux premières propositions (…)»

    «Zalaka dirigée par Youssef ben Tachfine» – Shawki Abu Khalil


    Le roi chrétien répond au messager du sultan almoravide qu’il donne rendez-vous à ce dernier sur le champ de bataille. «Les combats acharnés durent quelques heures où les Almoravides font tomber un nombre considérable de soldats chrétiens, laissant le roi castillan entre Ibn Abbâd et Ibn Tachfin (…) seuls 400 à 500 hommes de l’armées chrétienne, quasiment tous blessés, sont rescapé des combats», indique le livre de Shawki Abu Khalil.

    Mais après cette défaite, Alphonse VI mobilise une nouvelle armée, avec l’appui normand et français. Des régiments sont même constitués de volontaires chrétiens en Espagne. En 1088 Ibn Abbâd appele une nouvelle fois Ibn Tachfine en renfort, pour marcher jusqu’à Murcie, «où les musulmans se trouvent dans une situation critique, à la suite des raids des chrétiens».

    Retour à la case départ

    Certains princes d’Al-Andalus tentent de consolider leur pouvoir, tandis que d’autres n’hésitent pas nouer des alliances secrètes avec Alphonse VI. En prenant connaissance de ces mouvements suspects, Ibn Tachfine demande l’avis de ses oulémas pour revenir à Al-Andalus et combattre les mercenaires parmi les Taïfas.

    «Abou Hamed al-Ghazali et Abou Bakr al-Tartushi envoient une lettre à Ibn Tachfine l’invitant à servir l’islam, ce qui constitue les prémices du lancement de l’offensive almoravide sur les princes de la péninsule.»

    «Zalaka dirigée par Youssef ben Tachfine» – Shawki Abu Khalil
    Accompagné d’importantes troupes, Ibn Tachfine traverse le Détroit via Sebta (Ceuta). Depuis Algésiras, il dirige son armée vers Tolède et la mène jusqu’aux abords de la capitale castillane. Ils pénétrent ensuite dans Grenade et conquérir les villes une à une.

    De retour à Sebta pour diriger les opérations, il dépêche quatre armées à la fois, chacune sous un commandement spécial pour éliminer les rois des Taïfas, à commencer par le plus influent parmi eux, Banou Abbad. Par conséquent, sa chute entraînera inévitablement celles des autres.

    Et Ibn Abbâd s’exile

    En dix-huit mois, les Almoravides contrôlent entièrement Grenade, Malaga et Jaén, Cordoue, Séville et Almería. Tel un butin de guerre, il font captif Ibn Abbâd.
    Ainsi, toute l’Espagne musulmane tombe entre les mains des Almoravides en 1094, à l’exception de la province de Saragosse, où Abu Jaafar Ahmad bin Houd bénéficie de l’aide d’Ibn Tachfine pour limiter l’influence chrétienne.

    Youssef ben Tachfine ordonne d’exiler Ibn Abbâd au Maroc, où il restera avec sa famille pendant plusieurs jours à Tanger. Il est ensuite transféré à Meknès, puis à Aghmat où il finit sa vie dans des conditions misérables.

    Publiée par le ministère des Habous et des affaires islamiques, la revue Daouat Alhaq explique que le roi déchu a vécu à Aghmat «le cœur brisé, maltraité, rongé par l’humiliation et l’amertume, sans personne à ses côtés pour partager sa douleur». «Il regardait ses filles mendier pour pouvoir se nourrir et il ne put s’armer que de patience, trouvant refuge dans la poésie», ajoute la publication.

    La famille est emprisonnée pendant près de quatre ans, jusqu’à la mort de ce prince déchu et son inhumation en 1095 près de la tombe de son épouse.



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