Une vidéo montrant une fille de 11 ans se marier avec son cousin de 22 ans a attiré l’attention sur une pratique que de nombreux Iraniens croient en déclin. Mais selon notre Observatrice, le mariage d’enfants est toujours commun dans certaines régions rurales du pays.
Le mariage a eu lieu le 26 août dans la région pauvre de Bahmai, au Kohguilouyeh-et-Boyer-Ahmad, une province du sud-est de l’Iran. Sur une photo et une vidéo, on peut voir les mariés assis l’un à côté de l’autre. Sur un autre cliché, ils se prennent dans les bras. Leurs familles les regardent alors qu’un mollah dirige la cérémonie. À un moment, celui-ci déclare que le marié payera la traditionnelle "Mahr" pour la main de son épouse, une dot de "quatorze pièces d’or et cinquante millions de tomans" (ce qui équivaut à presque 10 000 euros).
Le mollah demande à la mariée : "Fatima, acceptez-vous de prendre Milad Jashani pour époux ? ", puisque selon la loi islamique, les futurs mariés doivent tous les deux donner clairement leur consentement. La mariée lui répond "avec la permission de mes parents : oui". Le marié à son tour : "oui, je le veux", ils deviennent mari et femmes, sous les applaudissements de leurs familles.
Selon les médias iraniens, Fatima aurait 11 ans et son cousin, 22.
L’article 1041 du Code civil iranien stipule que l’âge minimum du mariage est de 13 ans pour les filles, et de 15 ans pour les garçons, avec le consentement de leurs parents. Mais les familles qui voudraient marier un enfant plus jeune peuvent demander à un juge de le déclarer suffisamment "mûr" pour le mariage. Selon des statistiques officielles, dans 5,5 % des mariages iraniens les mariés ont moins de quinze ans.
La vidéo, postée sur les réseaux sociaux le 1er septembre et diffusée à la télévision d’État a déclenché un vaste scandale. Deux jours plus tard, un procureur a annulé le mariage, déclarant que le mollah et les parents de la jeune fille étaient inculpés pour mariage illégal. Les familles, pourtant, ont déclaré qu’elles allaient essayer de remarier le couple.
Si les politiciens et activistes réformistes se battent pour une réforme des lois iraniennes sur le mariage, ils ne sont parvenus qu’à de petites avancées et la question reste très sensible. Kamil Ahmadi, un chercheur Irano-britannique auteur de plusieurs livres sur le mariage des mineurs en Iran, a été arrêté le 11 août, sans qu’aucune raison n’ait été donnée.
france 24
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