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Lyna Khoudri, meilleur espoir féminin

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  • Lyna Khoudri, meilleur espoir féminin

    De l'Algérie de « Papicha » au prochain Wes Anderson, Lyna Khoudri est partout. Rencontre avec une actrice de 27 ans qui transcende les frontières du cinéma.

    Dans trois ans, j’ai 30 ans quoi », réalise Lyna Khoudri le lendemain de son anniversaire. Noyée sous un sweat-shirt noir, l’actrice affiche pourtant une allure juvénile, celle-là même qui lui permet de jouer encore les adolescentes à l’écran. Observation accueillie par une dose de scepticisme : « Pas vraiment aujourd’hui. Je viens de voir mon reflet dans le miroir. Il faut vraiment que je me fasse maquiller pour le shooting », constate-t-elle en passant ses mains sous les yeux. La comédienne apparaît un bref moment éreintée, même si elle traverse une période bénie pour tout acteur. Celle où tous les projets s’alignent par magie : Les Sauvages, la série de Canalplus réalisée par Rebecca Zlotowski, Hors Normes (sortie le 23 octobre), la nouvelle comédie du duo Toledano et Nakache, et surtout, Papicha (en salles actuellement) de Mounia Meddour, qui lui a valu un prix d’interprétation au Festival d’Angoulême le 25 août dernier.



    Si certaines jeunes actrices sont paralysées par l’exercice de l’interview, Lyna Khoudri est, elle, d’un naturel confondant. Une « tchatche » héritée de son père, journaliste de profession, qui a fui l’Algérie pendant la guerre civile suite à des menaces de mort. Sa première confrontation à la sphère médiatique ? « On regardait beaucoup Al Jazeera et les émissions de Thierry Ardisson. Mais c’était toujours dans l’analyse », se remémore-t-elle. À la maison, pas de berceuse avant de se coucher, mais un petit coup d’« International » dès l'âge de cinq ans. Elle rêve de marcher sur les traces de son père, fait son stage de 3ème dans une chaîne de télévision, tente même un atelier de journalisme au lycée… Mais la vocation n’est pas héréditaire.



    Lyna Khoudri a longtemps cherché sa voie. Élève dans un lycée ZEP de Saint-Ouen, elle songe à passer le concours de l’École du Louvre, mais redoute que celui-ci soit trop « compliqué ». Après quelques détours par des cursus universitaires avortés et des petits boulots, elle revient irrémédiablement au théâtre qu’elle avait déjà testé sans grande conviction (« juste pour avoir plus de points au bac »). Elle évoque un déclic, une expérience de lâcher prise tenant du mystique. Après une licence en arts du spectacle, elle est admise au TNS (Théâtre national de Strasbourg) en 2016, détour obligatoire pour consolider sa formation aux yeux de ses pairs et de ses parents. « Ils auraient été déçus si je n’avais pas fait une grande école. Je ne leur ai pas montré les strass et les paillettes, mais le côté laborieux de la profession. Quand ma mère m’entend dire du Pasolini, elle est fière ».



    C’est d’une autre manière que la jeune femme marche dans les pas de son père. En opérant un retour aux sources par le biais du cinéma. Les Bienheureux de Sofia Djama, qui lui vaut un prix d’interprétation à la Mostra de Venise, s’intéresse à une élite algéroise confrontée à un obscurantisme perdurant 20 ans après la fin de la guerre. Papicha remonte bien plus loin, en s’intéressant à la destinée de jeunes femmes en pleine décennie de terrorisme. Deux contextes, mais un même désir de mettre en lumière les paradoxes d’un pays tiraillé entre modernité et extrémisme. « C'est venu comme ça, c'est le destin. Ce sont les premiers castings que j'ai passés. Au fond de mon cœur, je rêvais bien sûr de tourner en Algérie. C'est mon histoire aussi, c'est un pays magnifique, la lumière est belle... », souligne-t-elle. À la mention des manifestations qui agitent le pays depuis six mois, Lyna Khoudri lève son pull, découvrant un t-shirt siglé du mot « liberté » en français et en arabe. Elle évoque sans détour la fronde contre le pouvoir en place, l'élection présidentielle de décembre prochain apparaissant, pour certains, comme une nouvelle tentative de faire perdurer le régime de l'ex-chef d'état Abdelaziz Bouteflika : « Contrairement à ce qu’il y a écrit sur le passeport, ce n’est ni une République, ni une démocratie et encore moins populaire. On ne peut pas avoir le même président depuis 30 ans ». Elle se désole que les médias français se désintéressent de ce mouvement, de cette anarchie complète, soulignant l’indicible : « C’est fou, parce que tout le monde s’en tape de l’Algérie ».



    Jusque dans son épopée internationale, Lyna Khoudri poursuit dans cette veine de rôles engagés. Pour intégrer le casting du prochain film de Wes Anderson, The French Dispatch, elle a dû envoyer une vidéo où elle évoque un épisode d’activisme. « J’ai raconté la fois où j’avais participé à un blocus au lycée. C’est ma seule forme de militantisme », confie-t-elle. Un témoignage qui lui a permis de décrocher un casting, puis un ticket pour ce film à la distribution étourdissante, mêlant les acteurs fétiches du réalisateur (Bill Murray, Jason Schwartzman) à la crème du cinéma français. Le pouvoir de la tchatche, encore et toujours.

    vanityfair

  • #2
    c'est la fille qui a joué dans les " les bien heureux"

    papicha est interdit en algérie.....car on y voit qq centimètres de corps féminin.....

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