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Ces “experts” d’un autre temps qui se croient supérieurs à la “populace”

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  • Ces “experts” d’un autre temps qui se croient supérieurs à la “populace”

    Nadjib BelhimerJournaliste

    Algerian protesters face riot police at a demonstration near the parliament building in Algiers on October...
    NURPHOTO VIA GETTY IMAGES

    Algerian protesters face riot police at a demonstration near the parliament building in Algiers on October 13, 2019 against the draft hydrocarbons law that should be considered by the government before its adoption (Photo by Billal Bensalem/NurPhoto via Getty Images)
    Ceux qui dénient aux Algériens le droit de prendre
    position sur le projet de loi sur les hydrocarbures, qu’un gouvernement sans légitimité veut imposer, sous l’argument que la question est technique et relève de la compétence des experts oublient de rappeler une chose importante: des experts ont justifié tous les choix de Bouteflika et les politiques économiques des gouvernements successifs au cours des deux dernières décennies.

    Quand le gouvernement de George W Bush a voulu libéraliser à l’extrême le système financier américain (opération entamée par Ronald Reagan en 1980), l’administration américaine a eu recours à des professeurs en économie des prestigieuses universités américaines pour réaliser une étude aboutissant à des recommandations à aller vers ces choix.

    Les études et recommandations de ces experts ont joué un rôle fondamental dans l’adoption des nouvelles législations par le Congrès. Tout se résumait en définitive à l’argent versé par les grandes institutions financières à ces experts et elles ont été les principaux bénéficiaires de ces choix “scientifiquement” justifiés. Avec la crise des subprimes en 2007, il est apparu que ces choix étaient la cause du désastre qui a frappé l’économie américaine et mondiale.



    Pour qui sonne le glas...

    En Algérie aussi nous avons beaucoup de détenteurs de diplômes supérieurs et d’experts qui ont choisi de justifier les politiques économiques du pouvoir en les drapant du sceau de la science. Il n’est pas un secret que les opposants avaient eu aussi recours à des experts de l’autre camp pour prouver l’irrationalité des choix du gouvernement et leur dangerosité. Ce débat n’est tranché que par le temps qui permet de constater les résultats d’une politique donnée.

    Chez nous, le désastre n’a pas besoin de preuve. Si les chercheurs et les experts aux Etats-unis ont pu remonter le fil de la crise jusqu’à parvenir à ses racines, cela tient au fait qu’ils travaillent dans un système ouvert avec une presse libre et de vraies universités. Sans compter que l’objectif d’une bonne performance économique est une obsession de tout président américain.

    Rien de tout cela chez nous car les postes de responsabilités ne dépendent pas de la volonté des électeurs, le public n’a pas d’avis sur les politiques économiques. Et pour cause, le pouvoir, et les élites qui lui tournent autour, ne voient dans ce public qu’une “populace”.

    Le 13 octobre, ce qui sont décrits comme une “populace” sont sortis dans la rue pour dire que ce gouvernement n’est pas légitime et qu’ils ne font pas confiance à un régime qui a détruit le pays et l’a mis au bord de la faillite. Et que pour ces raisons, ils refusent la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Ils ont choisi d’exprimer leur refus dans plusieurs villes alors que les “intelligents” se sont assis derrière leurs claviers et leurs mobiles pour essayer de ridiculiser les manifestants. Ceux-là ont confirmé, une fois de plus, qu’ils appartiennent à un temps dont le glas sonné le 22 février 2019.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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