Annonce

Réduire
Aucune annonce.

17 Octobre 1961 : A 15 ans, elle est noyée dans la Seine… Qui était Fatima Bedar ?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • 17 Octobre 1961 : A 15 ans, elle est noyée dans la Seine… Qui était Fatima Bedar ?






    Née à Béjaïa, Fatima était la fille d’un ouvrier à Gaz de France, Hocine Bedar. Cette élève étudiait dans un collège à Saint-Denis. Elle avait 15 ans. La jeune collégienne avait de qui tenir. Son père, Hocine Bedar était militant à la fédération de France du FLN. Elle n’avait rien d’une avant-gardiste, d’une militante née avant l’heure. Mais quand le FLN lance son appel à une manifestation pacifique, elle brave l’interdit parental pour y prendre part.

    Ainsi, faisant mine de se rendre au collège, emportant avec elle son cartable, la jeune fille se rend à la manifestation. Elle n’en reviendra jamais. Le 31 octobre 1961, on retrouvera le corps de la jeune collégienne noyé dans le canal de Saint-Denis.

    ▪Qui a tué Fatima Bedar ?
    On ne saura jamais qui a tué la petite Fatima. Mais ce que l’on sait, c’est qu’au commissariat de Saint-Denis, des policiers avaient, depuis des semaines, pris l’habitude de jeter les gens dans le canal et dans la Seine. Des dizaines et des dizaines de gens…

    Fatima avait 15 ans. Paix à son âme.
    Dernière modification par nacer-eddine06, 16 octobre 2019, 22h41.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Massacres du 17 octobre: les archives de la police française "encore secrètes"

    ALGER - Les archives de la police française relatives à la répression des manifestants algériens, le 17 octobre 1961 à Paris, "n'ont pas été versées jusqu'à aujourd'hui dans les archives nationales française" pour qu'elles puissent être consultées, a affirmé mercredi à Alger, l’avocate, Fatma Zohra Benbraham.

    Hôte du "Forum de la Mémoire", du quotidien El-Moudjahid, Mme Benbraham a ainsi relevé que les archives de la police française inhérentes aux massacres du 17 octobre 1961 "ne sont toujours pas versées aux Archives françaises, pour ne pas être consultées par le public", qualifiant la violence policière française exercée en cette journée funeste du 17 octobre à l’encontre de "pacifistes" manifestants algériens de "crime de Guerre".

    "Les archives françaises, notamment celles de la police, sont encore secrètes", a encore révélé l’avocate, au cours de cette rencontre consacrée à la commémoration du 58éme anniversaire de cet épisode de la Guerre d’Algérie.

    Me Benbraham a évoqué de nombreux fonds documentaires pouvant constituer de la matière aux chercheurs, historiens, journalistes, etc., citant les déclarations de l'ancien Préfet de police de Paris, Maurice Papon au procès de 1998, le jugeant pour sa responsabilité dans "l’orchestration" des massacres en question, ainsi que sa "complicité" directe dans ce qui a été considéré par la suite comme étant un "crime d’Etat".

    Lire aussi: Massacres du 17 octobre 1961: 57 ans après, la France refuse toujours de reconnaitre un crime d'Etat
    La conférencière a regretté, en outre, "l’insuffisance" des compte-rendus et autres travaux historiques relatant ces douloureux faits, dés lors, argumente-t-elle, que les témoignages des Algériens ayant vécu ces événements "n’ont pas été pris en considération". Ce qui lui a fait dire qu’il s’agit d’une "crise de documents et de photos", précisant que l’essentiel du dossier iconographique existant sur cette phase de la Guerre de libération nationale est constitué des photos prises, en toute discrétion, par le photographe français Elie Kagan. Les photographes présents ayant été interdits d’actionner leurs caméras alors que ceux qui l’ont fait ont vu leurs films détruits.

    Tout en rappelant que les massacres du 17 octobre 1961 sont "l’un des plus sombres" épisodes de la Guerre d’Algérie, l’avocate estime qu’il s’agit d’un "dossier ouvert mais pas encore clos", arguant des nombreuses interrogations qu’ils soulèvent toujours : "Où sont passés les 300 cadavres d’Algériens, les 50 autres tués sous les yeux de Papon dans la Cour de la Préfecture de Paris ainsi que les témoignages des personnes arrêtées ?", s’est-elle interrogée.

    Les massacres du 17 octobre 1961 renvoient à la répression meurtrière commise par la police française à l’encontre des Algériens qui, après l’appel de la Fédération du Front de libération nationale (FLN) de France sont sortis manifester pacifiquement contre le couvre-feu qui leur a été imposé exclusivement par Maurice Papon. Une manifestation qui a été réprimée dans le sang, avec l’assassinat de dizaines de manifestants, dont nombreux jetés dans la Seine.
    aps
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

    Commentaire


    • #3
      17 octobre 1961 : « Macron fait la démonstration de son manque de courage politique », Olivier Le Cour Grandmaison
      Par Nadir Dendounele mercredi 16 octobre 2019

      Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire.
      Sept ans après la reconnaissance officielle par François Hollande de la répression de la manifestation pacifique d’Algériens à Paris, le 17 octobre 1961, le président Emmanuel Macron, qui avait promis des « actes forts » durant sa campagne en 2017, a énormément déçu nombre d’associations.

      Il n’a toujours pas reconnu clairement la responsabilité de l’Etat français dans ce massacre. Le mardi 17 octobre 1961, trente mille Algériens, souvent en famille, manifestent pacifiquement, à l'appel du FLN, dans les rues de la capitale contre le couvre-feu qui leur est imposé par le préfet de police, Maurice Papon et le gouvernement. Ils furent raflés et massacrés. Des estimations parlent aujourd’hui de près de 300 morts.

      A la veille de cette date commémorative, nous avons interrogé Olivier Le Cour Grandmaison. Cet universitaire a dirigé un ouvrage collectif intitulé «17 octobre 1961. Un crime d'Etat à Paris ».

      Lors d’un déplacement à Alger le 15 février 2017, le candidat Macron déclare que la colonisation était un « crime contre l’humanité ». Interrogé sur le sujet quelques semaines plus tard par Mediapart, celui qui s’apprêtait à devenir président de la République assure qu’il poserait « des actes forts sur cette période de notre histoire ». A-t-il tenu ses promesses ?

      Sur ce sujet, il n’y avait pas à proprement parler de promesses, car après avoir déclaré que la colonisation était un crime contre l’humanité à une télévision privée algérienne, le candidat Emmanuel Macron s’est empressé, de retour en France, de revenir sur les propos qu’il avait tenus à Alger ! En ces matières comme en plusieurs autres, Macron, devenu président de la République qui prétend incarner « un nouveau monde », se comporte à peu près comme ses prédécesseurs.

      Un exemple ?

      Le président français a reconnu la responsabilité de l’Etat dans le crime commis à l’encontre du jeune mathématicien Maurice Audin, arrêté, torturé et exécuté en 1957 par l’armée française. Mais quid des milliers de Maurice Audin algériens mort le 17 octobre 1961 ?

      C’est-à-dire ?

      Ces disparus algériens, eux, n’ont droit, à ce jour à aucune reconnaissance officielle, de même et plus largement les victimes du crime d’Etat commis à Paris le 17 octobre 1961. Sinistre continuité et pusillanimité des autorités françaises et du chef de l’Etat en particulier qui persévère dans cette voie alors que de nombreuses mairies, à Paris, en banlieue mais également en région ont reconnu les crimes commis le 17 octobre 1961. A Givors, un square a été inauguré, des stèles ont été érigées, à Bagnolet, une plaque a été apposée. Des boulevards, comme à Nanterre portent le nom du 17 octobre 1961. Cela va faire bientôt 30 ans que des associations diverses, des organisations politiques et syndicales, des historiens, des intellectuels , des avocats, des militant-e-s des quartiers populaires héritiers de l’immigration coloniale et post-coloniale se mobilisent tous les ans pour rappeler encore et toujours l’ampleur des massacres perpétrés le 17 octobre 1961 et exiger leur reconnaissance par les plus hautes autorités de l’Etat.

      En vain donc ?

      Non, pas en vain puisque des avancées significatives ont lieu dans un certain nombre de mairies. Par contre, le blocage demeure entier du côté de Matignon comme de l’Elysée en dépit des changements politiques. Sur ce sujet, entre autres, la France est notoirement en retard sur d’autres anciennes puissances coloniales qui, comme la Grande-Bretagne ou l’Allemagne, par exemple, ont reconnu les crimes qu’elles avaient commis dans leurs colonies respectives.

      Est-ce que le fait que Macron soit timoré sur cette question vous étonne ?

      Non, cela ne m’étonne pas. Comme beaucoup de ses prédécesseurs, il entend ménager son électorat, nombre de ses ministres et de députés venus de la droite, et faire l’économie des critiques des responsables politiques du Rassemblement national et des Républicains ! Ils sont tous désormais réunis dans une commune apologie du passé colonial français avec le soutien de prétendus philosophes et de vrais idéologues comme A. Finkielkraut, Pascal Bruckner, ou le délinquant multi-récidiviste Eric Zemmour. Ne pas s’opposer à tous ceux-là, c’est leur laisser le champ libre en leur permettant de continuer à distiller, au nom de la lutte contre une prétendue « repentance » et la « pensée unique », leurs opinions et leur glorification obscène de la colonisation française. En ce domaine comme en plusieurs autres, E. Macron fait la démonstration remarquable de son manque de courage politique. En dépit de son jeune âge, il se comporte comme certains de ceux qui l’ont précédé. Il affirme incarner le changement; en réalité, il fait preuve d’un immobilisme persistant.

      Pourquoi selon-vous est-ce important qu'il reconnaisse la responsabilité de l'Etat français dans le massacre des Algériens le 17 octobre 1961 ?

      Alors que les principaux responsables des massacres du 17 octobre 1961 sont aujourd’hui décédés et qu’ils ne pourront donc jamais être jugés, la reconnaissance par les plus haute autorité de l’Etat permettrait de rendre justice aux nombreuses victimes de ce crimes d’Etat et à leurs descendants, qu’ils soient en Algérie ou en France. De plus, il faut exiger l’ouverture de toutes les archives, l’inscription de cette histoire dans les manuels scolaires et enfin un lieu de mémoire digne de ce nom en souvenir des manifestant-e-s tués et portés disparus. Nous sommes encore très loin du compte ce pourquoi il faudra, à l’occasion du soixantième anniversaire de ces massacres, organisés un peu partout en France des manifestations et des initiatives unitaires.

      O. Le Cour Grandmaison, universitaire. Dernier ouvrage paru “Ennemis mortels”. Représentations de l’islam et politiques musulmanes en France à l’époque coloniale, La Découverte, 2019.
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

      Commentaire

      Chargement...
      X