16/10/2019 Abdelwahab Bekhechi
J’ai appris de mon travail en Chine que « si un chemin parait trop droit c’est qu’il ne mène nulle part ». Cette sagesse ne semble pas avoir inspiré les institutions en charge de l’État actuellement en Algérie, ni les partis politiques qui essaient de s’aligner sur l’agenda tracé par ces mêmes institutions sans y apporter la moindre nuance ou une quelconque alternative digne de considération. Ces deux parties semblent poursuivre le même objectif selon un agenda défini par l’autorité politique effective au sein de l’État. La troisième partie est constituée de toutes les forces sociales et politiques qui se sont alignées sur la puissante vague du légitime Hirak d’une très large majorité du peuple algérien. Le Hirak exprime des aspirations légitimes et incontestables. Ces aspirations, ont pour objectif ultime unchangement de système politique bien loin de celui des deux autres parties. Cependant en même temps qu’il faut reconnaitre que le chemin proposé par les deux premières parties ne mènenulle part, il faut convenir que celui propose par les forces qui soutiennent le Hirak n’en est pas moins ardu et difficile a tracer si l’on cherche a donner au « Yetnahaw Ga3 » un sens accepté par toutes les forces et un agenda ordonné pour sa réalisation. Je prends ici la liberté d’interpréter la revendication ultime du Hirak comme celle d’une fin d’un système de pouvoir opaque et insaisissable et pour l’institutionnalisation du pouvoir dans le cadre d’un ETAT DE DROIT. J’y reviendrai plus loin.
Le chemin vers les présidentielles de Décembre : vers un ***-de sac
Tout d’abord, les institutions de l’État, à travers le chef d’État-major de l’ANP principalement, mais aussi de nombreux relais dépourvus de tout mandat légal pour tracer l’avenir de notre pays et de notre jeunesse, nous disent deux choses qui leur paraissent essentielles et évidentes: (1) il faut respecter le cadre constitutionnel national, et (2) il faut élire rapidement un président de la république pour remplacer celui que le peuple a révoqué de manière spectaculaire et sage.
Aussi droit que puisse paraitre ce chemin, j’ai la profonde conviction qu’il ne mène nulle part, sinon devant des situations encore plus contraignantes, complexes et dangereuses pour l’Algérie, son peuple, son économie et l’avenir de ses enfants. Une élection présidentielle sous la contrainte et qui n’engagera pas de manière sereine, volontaire et informée la plus grande partie de la population ne présagera rien de bénéfique pour la nation, encore moins sous le régime d’une Constitution faite par un homme pour lui-même et à laquelle aucune autorité ne semble accorder le moindre respect dans les faits. Ce « chemin trop droit » ne mènera nulle part ailleurs que vers la destination de celui que l’on nous a fait prendre depuis l’indépendance et qui a donné ses sources à Octobre 1988, la décennie rouge,l’avènement de l’ère de corruption massive sous Bouteflika, et la perspective de la crise économique la plus sévère que le pays a vécue depuis son indépendance. De manière plus claire, je me dois d’entrer en contradiction réfléchie et pensée avec mes collègues juristes qui continuent de vouloir faire vivre dans l’Algérie d’après Bouteflika une Constitution allègrement violée par ceux chargés de la protéger dans un esprit formaliste qui frise l’opportunisme politicien, mais qui ne trompe nullement le citoyen et encore moins le monde extérieur qui nous observe. D’ores et déjà, une élection présidentielle tronquée, contestée ravit nos ennemis qui l’utiliseront pour des bénéficies inavoués auxquels ils ne pourront jamais aspirer devant un président légitime élus démocratiquement.
Le chemin de l’opposition favorable a l’élection présidentielle : faux calcul et erreur d’optique
L’autre chemin trop droit est celui des partis et candidats déclarés a l’élection présidentielle qui, avec malice, mauvais calcul politique ou sentiment de se sentir au-dessus de la mêlée populaire et capables de maitriser les puissantes forces conservatrices pour qui l’élection présidentielle annoncée est une carte de survie et de continuation du système en place avec quelques réaménagements d’usage. Certaines de ces personnalités croient qu’une fois « élues » elles pourront changer le paysage politique , renouveler l’élite du pouvoir voire inspirer une nouvelle voie de développement politique et économique. Qu’elles me permettent de douter de telles perspectives. Mal élues, car il ne peut en être autrement dans les circonstances actuelles, elles ne feront que ce que les faiseurs d’élections leur dicteront ou les laisseront faire. Aucune politique populiste ne leur fournira l’autorité nécessaire et la légitimité pour gouverner et sortir l’Algérie de la profonde crise socio-économique et politique qui se profile devant nous.D’autant que les promesses de maintenir les politiques populistes actuelles ou des promesses d’autres ne seront que des illusions que l’état actuel et à moyen terme de notre économiene pourra soutenir. L’intime conviction individuelle dont ces « leaders » se couvrent en annonçant leur capacite de sortir l’Algérie de la crise socio-économique et politique actuelle mais qui va durer n’est hélas et dans la plupart des cas que le signe d’une ambition a qui manque un peu de clairvoyance et de modestie. Faut-il mentionner, par ailleurs qu’aucun de ces candidats déclaré n’a annoncé un programme politique et socio-économique crédible.
Yetnahw 3av : oui mais quelle voie pour construire un nouveau système politique digne d’un XXIème siècle algérien :
Le troisième chemin est celui qui revendique le « YetnahawGa3 » pour aboutir à l’avènement d’une Algérie démocratique, avec un État fondé sur le règne du droit et de la justice. C’est l’expression d’un idéal qui pour légitime, juste et généreux n’en est pas moins porteur d’embuches et de difficultés insurmontables. Bien sûr, j’en conviens, le Hirak n’a pas vocation a proposer des voies de sortie de crise ou un leadership vertueux quelconque qu’il appelle de ses vœux.
Il faut reconnaitre que les chemins indiqués par la multitude de forces éclatées de la société civile et des partis d’opposition qui soutiennent le Hirak de manière effective sont autant de lignes trop droites qui ne semblent pas mener ailleurs que dans des voies sans issues, car opposées les unes aux autres incapables de bâtir un consensus effectif, a une exception près. Les oppositions de leadership, les nuances politiques et le fractionnement des forces de l’alternative démocratique rendent difficile le tracé d’un chemin avec ses étapes et son ultime objectif. L’idée même de transition inéluctable et nécessaire ne peut se réaliser qu’a travers un large consensus socio-politiqueque les forces de l’alternative démocratique ne peuvent atteindre seules.
D’où doit venir l’initiative et la proposition d’un agenda
Dans une situation normale, dès la chute du régime de Bouteflika le pouvoir devait répondre à la demande du Hirak et des forces de changement en proposant un chemin constructif, quel qu’en soient les aspérités, qui mènera a une institutionnalisation d’un pouvoir démocratique, transparent, et légitime fondé sur l’adhésion du peuple. Un tel pouvoir aurait ouvert la voie de la paix et du développement pour le peuple algérien et sa jeunesse en respectant le message fondamental du Hirak a savoir rendre la souveraineté au peuple en mettant fin au système qui l’avait accaparé de manière illégitime. Il n’en fut rien, alors même que le besoin d’institutionnaliser un pouvoir légitime issue de l’expression effective de la souveraineté du peuple est nécessaire pour : (1) affronter la crise socio-économique et politique dans laquelle baigne l’Algérie et (2) bâtir les fondements sur lesquels reposera un grand projet d’émergence d’une Algérie forte, prospère et rayonnante dans ses cercles d’influence naturelle maghrébin, africain, méditerranéen et international.
Entre les forces qui acceptent de s’engager dans l’élection présidentielle proposée et celles qui proposent une phase de transition, nous sommes loin d’une vision claire faite d’étapes et d’actions identifiées qui résoudraient la crise actuelle, remettraient le pays dans un climat vertueux de paix politique et sociale et ouvriraient les voies du développement socio-économique qui sont embuées par les politiques irresponsables et antinationales des différents gouvernements Bouteflika pendant deux décennies. Ces politiques, faut-il le dire, sont encore en cours d’exécution par un gouvernement désigné par le même Bouteflika que le peuple a révoqué et dont les conséquences néfastes les plus visibles sont entre les mains de magistrats en charge de lourds dossiers de corruption dont l’opinion publique n’a pas fini de mesurer la profondeur et l’étendue.
J’ai appris de mon travail en Chine que « si un chemin parait trop droit c’est qu’il ne mène nulle part ». Cette sagesse ne semble pas avoir inspiré les institutions en charge de l’État actuellement en Algérie, ni les partis politiques qui essaient de s’aligner sur l’agenda tracé par ces mêmes institutions sans y apporter la moindre nuance ou une quelconque alternative digne de considération. Ces deux parties semblent poursuivre le même objectif selon un agenda défini par l’autorité politique effective au sein de l’État. La troisième partie est constituée de toutes les forces sociales et politiques qui se sont alignées sur la puissante vague du légitime Hirak d’une très large majorité du peuple algérien. Le Hirak exprime des aspirations légitimes et incontestables. Ces aspirations, ont pour objectif ultime unchangement de système politique bien loin de celui des deux autres parties. Cependant en même temps qu’il faut reconnaitre que le chemin proposé par les deux premières parties ne mènenulle part, il faut convenir que celui propose par les forces qui soutiennent le Hirak n’en est pas moins ardu et difficile a tracer si l’on cherche a donner au « Yetnahaw Ga3 » un sens accepté par toutes les forces et un agenda ordonné pour sa réalisation. Je prends ici la liberté d’interpréter la revendication ultime du Hirak comme celle d’une fin d’un système de pouvoir opaque et insaisissable et pour l’institutionnalisation du pouvoir dans le cadre d’un ETAT DE DROIT. J’y reviendrai plus loin.
Le chemin vers les présidentielles de Décembre : vers un ***-de sac
Tout d’abord, les institutions de l’État, à travers le chef d’État-major de l’ANP principalement, mais aussi de nombreux relais dépourvus de tout mandat légal pour tracer l’avenir de notre pays et de notre jeunesse, nous disent deux choses qui leur paraissent essentielles et évidentes: (1) il faut respecter le cadre constitutionnel national, et (2) il faut élire rapidement un président de la république pour remplacer celui que le peuple a révoqué de manière spectaculaire et sage.
Aussi droit que puisse paraitre ce chemin, j’ai la profonde conviction qu’il ne mène nulle part, sinon devant des situations encore plus contraignantes, complexes et dangereuses pour l’Algérie, son peuple, son économie et l’avenir de ses enfants. Une élection présidentielle sous la contrainte et qui n’engagera pas de manière sereine, volontaire et informée la plus grande partie de la population ne présagera rien de bénéfique pour la nation, encore moins sous le régime d’une Constitution faite par un homme pour lui-même et à laquelle aucune autorité ne semble accorder le moindre respect dans les faits. Ce « chemin trop droit » ne mènera nulle part ailleurs que vers la destination de celui que l’on nous a fait prendre depuis l’indépendance et qui a donné ses sources à Octobre 1988, la décennie rouge,l’avènement de l’ère de corruption massive sous Bouteflika, et la perspective de la crise économique la plus sévère que le pays a vécue depuis son indépendance. De manière plus claire, je me dois d’entrer en contradiction réfléchie et pensée avec mes collègues juristes qui continuent de vouloir faire vivre dans l’Algérie d’après Bouteflika une Constitution allègrement violée par ceux chargés de la protéger dans un esprit formaliste qui frise l’opportunisme politicien, mais qui ne trompe nullement le citoyen et encore moins le monde extérieur qui nous observe. D’ores et déjà, une élection présidentielle tronquée, contestée ravit nos ennemis qui l’utiliseront pour des bénéficies inavoués auxquels ils ne pourront jamais aspirer devant un président légitime élus démocratiquement.
Le chemin de l’opposition favorable a l’élection présidentielle : faux calcul et erreur d’optique
L’autre chemin trop droit est celui des partis et candidats déclarés a l’élection présidentielle qui, avec malice, mauvais calcul politique ou sentiment de se sentir au-dessus de la mêlée populaire et capables de maitriser les puissantes forces conservatrices pour qui l’élection présidentielle annoncée est une carte de survie et de continuation du système en place avec quelques réaménagements d’usage. Certaines de ces personnalités croient qu’une fois « élues » elles pourront changer le paysage politique , renouveler l’élite du pouvoir voire inspirer une nouvelle voie de développement politique et économique. Qu’elles me permettent de douter de telles perspectives. Mal élues, car il ne peut en être autrement dans les circonstances actuelles, elles ne feront que ce que les faiseurs d’élections leur dicteront ou les laisseront faire. Aucune politique populiste ne leur fournira l’autorité nécessaire et la légitimité pour gouverner et sortir l’Algérie de la profonde crise socio-économique et politique qui se profile devant nous.D’autant que les promesses de maintenir les politiques populistes actuelles ou des promesses d’autres ne seront que des illusions que l’état actuel et à moyen terme de notre économiene pourra soutenir. L’intime conviction individuelle dont ces « leaders » se couvrent en annonçant leur capacite de sortir l’Algérie de la crise socio-économique et politique actuelle mais qui va durer n’est hélas et dans la plupart des cas que le signe d’une ambition a qui manque un peu de clairvoyance et de modestie. Faut-il mentionner, par ailleurs qu’aucun de ces candidats déclaré n’a annoncé un programme politique et socio-économique crédible.
Yetnahw 3av : oui mais quelle voie pour construire un nouveau système politique digne d’un XXIème siècle algérien :
Le troisième chemin est celui qui revendique le « YetnahawGa3 » pour aboutir à l’avènement d’une Algérie démocratique, avec un État fondé sur le règne du droit et de la justice. C’est l’expression d’un idéal qui pour légitime, juste et généreux n’en est pas moins porteur d’embuches et de difficultés insurmontables. Bien sûr, j’en conviens, le Hirak n’a pas vocation a proposer des voies de sortie de crise ou un leadership vertueux quelconque qu’il appelle de ses vœux.
Il faut reconnaitre que les chemins indiqués par la multitude de forces éclatées de la société civile et des partis d’opposition qui soutiennent le Hirak de manière effective sont autant de lignes trop droites qui ne semblent pas mener ailleurs que dans des voies sans issues, car opposées les unes aux autres incapables de bâtir un consensus effectif, a une exception près. Les oppositions de leadership, les nuances politiques et le fractionnement des forces de l’alternative démocratique rendent difficile le tracé d’un chemin avec ses étapes et son ultime objectif. L’idée même de transition inéluctable et nécessaire ne peut se réaliser qu’a travers un large consensus socio-politiqueque les forces de l’alternative démocratique ne peuvent atteindre seules.
D’où doit venir l’initiative et la proposition d’un agenda
Dans une situation normale, dès la chute du régime de Bouteflika le pouvoir devait répondre à la demande du Hirak et des forces de changement en proposant un chemin constructif, quel qu’en soient les aspérités, qui mènera a une institutionnalisation d’un pouvoir démocratique, transparent, et légitime fondé sur l’adhésion du peuple. Un tel pouvoir aurait ouvert la voie de la paix et du développement pour le peuple algérien et sa jeunesse en respectant le message fondamental du Hirak a savoir rendre la souveraineté au peuple en mettant fin au système qui l’avait accaparé de manière illégitime. Il n’en fut rien, alors même que le besoin d’institutionnaliser un pouvoir légitime issue de l’expression effective de la souveraineté du peuple est nécessaire pour : (1) affronter la crise socio-économique et politique dans laquelle baigne l’Algérie et (2) bâtir les fondements sur lesquels reposera un grand projet d’émergence d’une Algérie forte, prospère et rayonnante dans ses cercles d’influence naturelle maghrébin, africain, méditerranéen et international.
Entre les forces qui acceptent de s’engager dans l’élection présidentielle proposée et celles qui proposent une phase de transition, nous sommes loin d’une vision claire faite d’étapes et d’actions identifiées qui résoudraient la crise actuelle, remettraient le pays dans un climat vertueux de paix politique et sociale et ouvriraient les voies du développement socio-économique qui sont embuées par les politiques irresponsables et antinationales des différents gouvernements Bouteflika pendant deux décennies. Ces politiques, faut-il le dire, sont encore en cours d’exécution par un gouvernement désigné par le même Bouteflika que le peuple a révoqué et dont les conséquences néfastes les plus visibles sont entre les mains de magistrats en charge de lourds dossiers de corruption dont l’opinion publique n’a pas fini de mesurer la profondeur et l’étendue.
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