Politique Par: Imane Aouimeur 17 Oct. 2019 à 13:31
Dans cet entretien accordé à TSA, l’ancien secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, évoque l’élection présidentielle, ce qu’il appelle la lutte entre « l’État nationaliste et l’État profond », les appels au départ du chef d’état-major de l’ANP, le cas du député Baha Eddine Tliba et la question du Sahara occidental.
Qu’avez-vous à dire sur la condamnation des généraux Toufik et Tartag, Saïd Bouteflika et Louisa Hanoune ?
On parle là d’un jugement rendu par un tribunal militaire et non civil. En ma qualité de civil, je n’ai donc pas d’avis là-dessus. Aussi, je m’interdis de parler de trois catégories de personnes : les malades, les prisonniers et les morts.
Le fils du défunt président Boudiaf a déposé plainte contre les généraux Toufik et Nezzar et il se dit que vous avez été convoqué comme témoin. Vous confirmez ?
L’héritier (du défunt président Boudiaf, NDR) est en vie, il se dit qu’il a déposé plainte, je pense qu’il est le mieux placé pour le faire. Quant à moi, je ne serai témoin ni de près ni de loin. Même si on me convoque, je ne me présenterai pas.
Vous étiez l’un des premiers à appeler à un État civil. Vous maintenez votre position ?
Je suis toujours pour l’édification d’un État civil, mais ce que je demande est différent des slogans qu’on entend chez certains aujourd’hui. L’État civil auquel j’ai appelé, ce n’est pas au détriment de l’institution militaire ou pour porter atteinte à l’image de ses généraux et de ses officiers.
L’État civil c’est un État qui consacre la liberté d’expression, la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice. Cet État ne peut survenir sans élire un président de la République démocratiquement. La tentative a été avortée par deux fois et il ne faudra pas qu’elle le soit une troisième fois. Je continue à réclamer un État civil, mais pas au détriment de l’institution militaire, qui est le garant et le protecteur pour tous.
Comment voyez-vous le hirak populaire après 34 semaines de manifestations ?
Au début du hirak, j’avais parlé dans votre journal d’une chose à laquelle je savais qu’ils parviendront. Les tentacules de l’État profond avaient un objectif inavoué.
Au début, l’État profond était la locomotive du hirak et voulait atteindre l’institution militaire, que j’ai appelée à l’époque « le centre ». Ils ont commencé avec les quatre « B ». Ils voulaient le petit-lait et cachaient le récipient. Le petit-lait, c’est l’institution militaire. Leur cible n’était ni le « B » du Parlement ni celui du gouvernement ni même Bensalah. Ils voulaient atteindre les institutions.
Avec le temps, on voit qu’ils attaquent uniquement le « centre », c’est-à-dire le chef d’état-major et l’institution militaire. C’est ce qui est voulu à l’étranger et par leurs relais à l’intérieur. A l’étranger, on veut changer l’orientation de l’institution militaire, ses convictions, ses achats d’armes, ses alliances. Car depuis l’indépendance, l’institution avait la même orientation et le même programme et achetait les armes d’une seule partie. La seconde alliance souhaite changer l’état-major pour lui imprégner une autre orientation. L’objectif est donc de porter atteinte à l’institution militaire et c’est ce qu’on voit sur Facebook, dans les marches, les articles et les écrits.
Beaucoup de patriotes n’ont pas pris conscience de cette question. L’institution militaire porte le projet nationaliste car il y a une lutte entre deux projets. Le projet de l’État nationaliste a frappé dès 2015 celui de l’État profond, lui causant des dégâts considérables.
Aujourd’hui, l’État profond tente de se reconstruire et certains lui procurent de l’oxygène pour le sauver et le sortir du coma afin de relancer son projet. C’est ce que sont en train de faire des individus se trouvant parmi les avocats, les juges, la presse et Facebook. Ils portent le projet de l’État profond dont ils souhaitent le retour. De ce fait, la lutte n’est pas entre l’institution militaire et les citoyens, mais entre deux projets, celui de l’État nationaliste et celui de l’État profond qui a perdu plusieurs rounds mais qui ne désespère pas de se reconstruire.
Dans cet entretien accordé à TSA, l’ancien secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, évoque l’élection présidentielle, ce qu’il appelle la lutte entre « l’État nationaliste et l’État profond », les appels au départ du chef d’état-major de l’ANP, le cas du député Baha Eddine Tliba et la question du Sahara occidental.
Qu’avez-vous à dire sur la condamnation des généraux Toufik et Tartag, Saïd Bouteflika et Louisa Hanoune ?
On parle là d’un jugement rendu par un tribunal militaire et non civil. En ma qualité de civil, je n’ai donc pas d’avis là-dessus. Aussi, je m’interdis de parler de trois catégories de personnes : les malades, les prisonniers et les morts.
Le fils du défunt président Boudiaf a déposé plainte contre les généraux Toufik et Nezzar et il se dit que vous avez été convoqué comme témoin. Vous confirmez ?
L’héritier (du défunt président Boudiaf, NDR) est en vie, il se dit qu’il a déposé plainte, je pense qu’il est le mieux placé pour le faire. Quant à moi, je ne serai témoin ni de près ni de loin. Même si on me convoque, je ne me présenterai pas.
Vous étiez l’un des premiers à appeler à un État civil. Vous maintenez votre position ?
Je suis toujours pour l’édification d’un État civil, mais ce que je demande est différent des slogans qu’on entend chez certains aujourd’hui. L’État civil auquel j’ai appelé, ce n’est pas au détriment de l’institution militaire ou pour porter atteinte à l’image de ses généraux et de ses officiers.
L’État civil c’est un État qui consacre la liberté d’expression, la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice. Cet État ne peut survenir sans élire un président de la République démocratiquement. La tentative a été avortée par deux fois et il ne faudra pas qu’elle le soit une troisième fois. Je continue à réclamer un État civil, mais pas au détriment de l’institution militaire, qui est le garant et le protecteur pour tous.
Comment voyez-vous le hirak populaire après 34 semaines de manifestations ?
Au début du hirak, j’avais parlé dans votre journal d’une chose à laquelle je savais qu’ils parviendront. Les tentacules de l’État profond avaient un objectif inavoué.
Au début, l’État profond était la locomotive du hirak et voulait atteindre l’institution militaire, que j’ai appelée à l’époque « le centre ». Ils ont commencé avec les quatre « B ». Ils voulaient le petit-lait et cachaient le récipient. Le petit-lait, c’est l’institution militaire. Leur cible n’était ni le « B » du Parlement ni celui du gouvernement ni même Bensalah. Ils voulaient atteindre les institutions.
Avec le temps, on voit qu’ils attaquent uniquement le « centre », c’est-à-dire le chef d’état-major et l’institution militaire. C’est ce qui est voulu à l’étranger et par leurs relais à l’intérieur. A l’étranger, on veut changer l’orientation de l’institution militaire, ses convictions, ses achats d’armes, ses alliances. Car depuis l’indépendance, l’institution avait la même orientation et le même programme et achetait les armes d’une seule partie. La seconde alliance souhaite changer l’état-major pour lui imprégner une autre orientation. L’objectif est donc de porter atteinte à l’institution militaire et c’est ce qu’on voit sur Facebook, dans les marches, les articles et les écrits.
Beaucoup de patriotes n’ont pas pris conscience de cette question. L’institution militaire porte le projet nationaliste car il y a une lutte entre deux projets. Le projet de l’État nationaliste a frappé dès 2015 celui de l’État profond, lui causant des dégâts considérables.
Aujourd’hui, l’État profond tente de se reconstruire et certains lui procurent de l’oxygène pour le sauver et le sortir du coma afin de relancer son projet. C’est ce que sont en train de faire des individus se trouvant parmi les avocats, les juges, la presse et Facebook. Ils portent le projet de l’État profond dont ils souhaitent le retour. De ce fait, la lutte n’est pas entre l’institution militaire et les citoyens, mais entre deux projets, celui de l’État nationaliste et celui de l’État profond qui a perdu plusieurs rounds mais qui ne désespère pas de se reconstruire.
Commentaire