Lahouari Addi: Dépolitiser le grade de général

[icosium]

La mobilisation du 35èm vendredi a été aussi massive et déterminée que les fois précédentes dans les villes du pays. Malgré cela, les généraux restent droits dans leurs bottes, considérant cette protestation populaire comme un non-événement. Pourquoi les généraux sont-ils dans un tel déni ? La réponse est à chercher dans la nature du régime algérien dans lequel le grade de général est une fonction politique.

Le général algérien est un homme politique qui porte une tenue militaire. Ceci n’est vrai que pour le grade de général, car le colonel, le commandant, le capitaine… ne sont impliqués en aucune manière dans la vie politique. Lorsqu’il accède au grade de général, sur la base de considérations politiques, l’officier supérieur rejoint le club fermé des décideurs qui exercent la souveraineté nationale au nom du peuple. Ils se réunissent en conclave, comme les cardinaux catholiques à Rome, pour désigner le président, et donnent mission à la police politique pour choisir les députés et les maires.

C’est à l’ombre de ce système que de nombreux généraux ont commis de graves violations de droits de l’homme et ont porté atteinte à l’économie nationale en détournant des sommes colossales. Il en a été ainsi parce que les généraux n’ont pas d’autorité politique au-dessus d’eux à laquelle ils rendraient compte en cas de violation de la loi. La hiérarchie militaire en Algérie n’a pas de chef politique depuis la mort de Boumédiène.

Le mouvement de protestation, qui a débuté le 22 février 2019, est révolutionnaire dans la mesure où il cherche à dépolitiser le grade de général et à soumettre la hiérarchie militaire à une autorité civile issue des urnes. C’est à cette perspective que les généraux résistent car ils ne veulent pas de chef civil. S’il n’y a aucune raison qu’un imam s’implique dans la politique, il n’y a alors aucune raison aussi qu’un général désigne le président. Pour que la rue, la mosquée, le stade de football, l’université, les syndicats… se dépolitisent, il faut d’abord dépolitiser la hiérarchie militaire. La politique doit être l’activité officielle et régulière des partis et de l’Assemblée Nationale. La traduction du slogan yetnahaw ga3 en science politique est : dépolitiser le grade de général. Une nécessité politique pour la survie de la nation.

Par Lahouari Addi, 19/10/2019

[fortuna]

C'est une bonne lecture politique du point de vue interne, mais elle évacue complètement l'influence externe qui a contribué à la prolifération de cette classe de généraux vénaux et véreux.

C'est parce qu'il y a un terreau économique et financier international favorable à la corruption, démultiplié par la mondialisation galopante, qu'on a vu émerger toute une secte d' "oligarques" et autres "nouveaux riches" derrière lesquels se cachent quasi systématiquement des hauts galonnés improbes.

Et c'est là où la maîtrise du pouvoir politique prend tout son sens. Cette camarilla de généraux détient le pouvoir réel, mais n'est comptable devant personne pour ses actes de déprédation des richesses du pays, avec la bénédiction tacite des grosses puissances du marché mondial qui ne s'occupent que de leurs parts et leurs intérêts.

C'est pourquoi on ne fait pas trop cas du hirak algérien dans les médias main-stream mondiaux, alors que ce mouvement inédit en est à son huitième mois déjà. D'une certaine manière, ce hirak dérange aussi l'ordre établi de certaines forces mondiales qui préféreraient le statu quo à un "saut dans l'inconnu"...

[traks]

ils ne font pas de politique...ils sont trop con pour ça...il faut plutot "désafferiser" le grade de générale ...

[30pourCent]

Quel peuple raisonnable pourrait accepter comme chef des armées une caricature telle que le Gaid.

[Pomaria]

Merci pour ce beau partage Icosium.

Avec un analyse de quelques mots, Houari Addi commence à toucher du doigt et de façon plus précise, le principal mal qui a pris le pays en otage depuis 62.

- Le mélange entre Islamisme et Politique était un vrai désastre pour l'Algérie.

- Le mélange le pouvoir de l'Argent et du Politique est une vraie gangrène qui allait finir d'achever l'algérie.

- Mais, le mélange du Militaire , du pouvoir d'Argent et du Politique est une vraie hécatombe qui dure depuis 62,

depuis laquelle on n'arrive plus à nous en sortir. :22:

[tawenza]

La traduction du slogan yetnahaw ga3 en science politique est : dépolitiser le grade de général. Une nécessité politique pour la survie de la nation.

non,

Yetnahaw ga3 c'est les généraux visibles (le citoyen lambda n'en veut pas au général qui commande la 8BB) et tous les ministres, les walis visibles etc..

C'edt un slogan plébéen qui exprime la frustration des petites gens envers ceux qu'ils voient à la barre et non les commis d'état qui font leur travail incognito.

Le peuple algérien a un pb avec "LA REUSSITE" en général, la notoriété, en particulier, est suspecte à ses yeux.

[Pomaria]

salem tawenza

Le peuple algérien a un pb avec "LA REUSSITE" en général, la notoriété, en particulier, est suspecte à ses yeux.

A ton avis ? c'est dû à Qui et à quoi cette attitude?

C'est la totale opacité, la manipulation et le mensonge récurrent, répétitif que le système maffieux a érigé comme méthode de contrôle et de manipulation du peuple.

Pour ces maffieux, et jusqu'à ce jour, et de la facon dont ils méprisent le peuple (d'ailleurs, cette méprise totale du peuple, on la voit très bien dans les propos de leurs relais ici sur ce forum ), on comprend parfaitement que pour eux, le peuple n'est qu'une populace qui ne mérite que de se taire et se soumettre à eux, les plus forts. Le pouvoir et les richesses du pays sont leur propriété privée. Le partage de ce pouvoir et de cette richesse entre clans, se fait en totale opacité, et le peuple n'a droit que d'avaliser.

Ce dernier, c'est à dire ce peuple abusé et ré-abusé dans tous les sens du terme, s'est rendu compte de ces supercheries à ses dépends. Au dépend de sa vie, de ses droits, de son avenir et de ses enfants.

Et systématiquement et à chaque fois qu'on lui ramène quelqu'un d'autre qui lui sourit et auquel il commence à y croire, c'était juste pour l'abattre encore et encore ! :22:

C'est la raison pour laquelle ce peuple ne croit à plus rien. Walou.
Et ceic, même s'il y a une proportion d'algériens qui travaillent, vivent et réussissent avec la sueur de leur front, le peuple lui, a toujours des doutes. Il ne croit qu'à ce qu'il touche et voit de ses propres yeux. Et même avec ca,c'est pas suffisant.


La clé de tout ca, est de rétablir cette confiance mainte fois brisée par le système. Mais cette fois, le peuple n'en veut plus, ne plus avoir à faire à gens là qui nous jouent de façon éhontée à la chaise musicale.


Maintenant, la seule issue possible pour rendre la confiance du peuple en ses gouvernants, est :

1/- c'est le peuple qui décide et rien d'autres. Article 7 et 8 de la constitution.

2/- d'écarter totalement ces gouvernants actuels dont le peuple n'a strictement plus aucune confiance. Aucune.

3/- le peuple se donne le pouvoir d'organiser lui-même sa propre période de transition en dehors tout les relais du système passé.

4/- de revoir le fonctionnement de toute ces coquilles vides d'institutions de l'état (Justice, Armée, conseil constitutionnel, Santé, ...etc) qui sont devenu à la merci de corrompus et des spécialistes des détournements des milliards d'argent public, ce qui a paralysé tout le pays, et le mène même à la castastrophe.

5/- Organiser de vrais élections transparentes pour enfin choisir réellement et effectivement son propre gouvernant pour ensuite en contrôler totalement le fonctionnement

Et ca sera une autre république avec de nouvelles institutions :
- basée sur la totale transparence,
- le droit au dessus de tous, qu'il soit gouvernant, militaire ou oligarque ou simple citoyen. Personne ne doit échapper à la règle et au droit. Personne.
- et surtout l'alternance politique

D'ici, là, tout rentrera dans l'ordre. et la confiance reprendra.

Mais pas avant, cher tawenza !

[zemfir]

La traduction du slogan yetnahaw ga3 en science politique est : dépolitiser le grade de général. Une nécessité politique pour la survie de la nation.
je me permet de te corriger professeur

• yetnahaw ga3--------- le systeme pourris doit partir , les militaires et les civiles .
• Dawla madania machi askaria -------- C dépolitiser les généraux , plus exactement ; les militaires se limitent a la protection du territoire et au service de la nation .
  

[Bachi]

Nos généraux ne font pas de politique, ils font des affaires, ils détournent les deniers publics, ils font du chantage, etc...des criminels, quoi!
la politique, en Algérie, on n'en a pas besoin de faire.

[Pomaria]

Bachi

Nos généraux ne font pas de politique, ils font des affaires, ils détournent les deniers publics, ils font du chantage, etc...des criminels, quoi!
la politique, en Algérie, on n'en a pas besoin de faire.

Désolée mais quand on choisit le prochain président, on fait de la politique

[tawenza]

A ton avis ? c'est dû à Qui et à quoi cette attitude?

pomaria,

On est d'accord..

[Bachi]

La politique est avant tout de la communication avec le peuple, réussir à convaincre le peuple.
En Algérie, on s'en fout du peuple.
Nommer un président, c'est de la vulgaire business en Algérie et rien de plus. Un pouvoir de mafiosi entre eux

[tawenza]

le systeme pourris doit partir , les militaires et les civiles .

zemfir,

Ce que dit addi est dangereux

[tawenza]

Nos généraux ne font pas de politique

non, pas au sens Noble.
Pour eux la politique c l'autorité et l'autorité c écraser les gens

[shadok]

Le pouvoir en Algérie est une alliance d’un groupe de militaires avec des civils : un système politico-militaire. Le souci des militaires est de rester inconnus du grand public tandis que les civils occupent la devanture. Dans ce système tout le monde trouve sa part de prédation et de dilapidation des richesses nationales.

L’armée n’a jamais accepté l’idée d’être une institution sous l’autorité de civils. Ses chefs se veulent au-dessus des lois et du peuple. L’armée n’accepte aucune critique. Elle gère à elle seule un budget de 10 milliards de dollars qui échappe à tout control du parlement.

Les régimes démocratiques sont organisés selon le principe de la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire afin d’éviter leur concentration entre les mains d’une seule personne ou d’un groupe d’intérêts.

Voici ce que propose le collectif NABNI, dans sa plateforme YetnahawGa3, pour réduire l’utilisation à des fins politiques de l’appareil sécuritaire et policier :

I. Transférer le pouvoir de nomination des hauts responsables sécuritaires à la sphère civile.

44. Nomination d’un Ministre de la Défense civil, soumis aux mêmes règles et contre-pouvoirs de nomination que les autres ministres, en particulier la soumission de la décision de nomination à l’approbation de la commission compétente de l’APN.

45. Les nominations des dirigeants des grands corps de sécurité et des directeurs centraux des directions stratégiques du MDN sont du ressort du Président démocratiquement élu et sont soumises aux mêmes règles et contre-pouvoirs de nomination que les dirigeants civils, inclus une audition et une approbation des commissions de l’APN.

46. Restriction des enquêtes d’habilitation préalables, sauf pour les postes relevant de la sécurité nationale et les hautes fonctions de l’Etat (celles soumis à l’approbation de l’APN). Les enquêtes d’habilitation préalables devront être partagées avec les commissions compétentes de l’APN en charge de l’approbation des nominations de hauts responsables.

II. Garantir les libertés individuelles et collectives en éloignant l’appareil sécuritaire des affaires politiques et civiles.

47. Suppression du service de police judiciaire du Ministère de la Défense Nationale. Refonte de la Justice militaire et de la compétence des tribunaux militaires en temps de paix.

48. Les forces de l’ordre à caractère de police judiciaire seront mis sous l’autorité des juges d’instruction relevant du pouvoir judiciaire. La police peut recevoir des ordres venant de procureurs (enquêtes préliminaires), strictement dans le cadre de la loi. Seuls les juges civils sont habilités à délivrer des décisions de Justice (mandat de dépôt, perquisition, etc.).

III. Réduire l’opacité du fonctionnement de la Défense vis-à-vis des représentants élus

49. Discussion du budget de la Défense auprès d’une commission de l’APN et transparence sur les lignes budgétaires ne relevant pas du secret défense (ex. avantages et oeuvres sociales).

50. Auditions annuelles du Ministre de la Défense, ainsi que celles du Chef d’Etat Major et des dirigeants des grands corps de sécurité, par les Commissions compétentes de l’APN. Audition annuelle du Ministre de la Défense sur les grandes orientations stratégiques de défense et le fonctionnement de son administration

Le collectif NABNI dévoile sa plateforme YetnahawGaع
http://www.algerie-dz.com/forums/sho...d.php?t=450320