El Watan
L'édito
La trahison dans les gènes
TAYEB BELGHICHE 20 OCTOBRE 2019 À 9 H 30 MIN
Voilà un homme à qui l’Algérie a tout donné. Venu à l’indépendance avec sa femme de sa Tunisie natale, avec un baluchon pour seul bagage, spécialiste en larbinisme, il réussit une ascension unique en son genre au point de devenir troisième homme de l’Etat.
En 1992 donc, il s’installe à Oued Souf et trouve un emploi comme pompiste à Sonatrach. Son sens de l’opportunisme lui permet avec le temps de devenir syndicaliste. Il s’intéresse à la politique, lorsque le FIS émerge sur la scène. Oued Souf est connu pour être une grande plateforme de l’islamisme et fournit aux groupes terroristes des contingents non négligeables.
C’est une occasion que ne rate pas l’opportuniste Amar Saadani, qui croit en la bonne étoile de Abassi Madani et Ali Benhadj. Il s’engage résolument dans la bataille en devenant membre actif des réseaux de soutien aux au terroristes. Mal lui en a pris. Il est repéré par les services de sécurité.
Ces derniers exploitent ses connaissances en la matière. Ils en font un «bouchkara». Un sac sur la tête pour qu’il ne soit pas reconnu, ils lui font faire la tournée de toute la région de Oued Souf. Sans se faire prier et sans même un coup de pied au derrière, il montre les domiciles de ses complices. Une opération qui a été fructueuse à tous points de vue.
En remerciement pour services rendus, l’OVNI tunisien est bombardé député FLN. Depuis, Amar Saadani ne jure plus que par le général Toufik ! «C’est mon patron, dit-il à qui veut l’entendre, et je ne reconnais que son autorité.» C’est sa première trahison. Une trahison qui lui permet de s’infiltrer dans les rouages de l’Etat.
Abdelaziz Bouteflika, qui aime gouverner avec des individus infréquentables, prêts à vendre leur âme au diable pour des prébendes, des individus sans foi ni loi, décide de recruter à son service Amar Saadani, qu’il soustrait du même coup à l’influence du patron du DRS.
Et voilà le pompiste de Oued Souf désigné à la tête de l’APN. «Je remercie le président Abdelaziz Bouteflika de m’avoir désigné», déclare Saadani, toute honte bue. Bouteflika vient de piétiner l’Assemblée nationale et Amar Saadani vient de trahir Toufik. C’est sa seconde trahison, du moins celle qu’on connaît.
Non content d’être ingrat, et poussé par Saïd Bouteflika, il se met à diffamer le général Mediène en l’accusant d’être un «charlatan» et un agent de la France, encensant du même coup Abdelaziz Bouteflika, devenu par excès de larbinisme le «sauveur de l’Algérie».
Pour services rendus, le locataire d’El Mouradia le nomme secrétaire général du FLN. C’est là qu’il passe à un stade supérieur de la trahison. Il annonce aux hauts responsables qu’il se rend en France pour soigner sa fille. En réalité, il se rend secrètement au Maroc, où il assiste, par exemple, au mariage du fils d’un parlementaire marocain. Larbi Belkhir, alors ambassadeur à Rabat, apprend sa présence au royaume et le signale aux autorités algériennes. Les Marocains lui payent trois jours de vacances à Almeria.
A son retour en Algérie, il est convoqué par le général Toufik. On ne sait pas ce qu’ils se sont dit. Le secrétaire général du FLN dévoile sa troisième trahison, la plus grave, parce qu’elle porte atteinte à la sécurité nationale. «J’ai mon idée sur le Sahara occidental et je la dévoilerai au moment opportun.»
Il travaille en coulisses. Il interdit par exemple à une délégation du FLN de se rendre en Espagne pour assister à une conférence internationale de soutien au peuple sahraoui. Le temps pour lui est arrivé de dévoiler au grand jour ses batteries. «Le Sahara occidental est marocain», déclare-t-il à un site internet. La trahison est consommée.
Les mauvaises langues disaient que pour le prix de cette félonie, Rabat lui a payé son appartement de Neuilly. Ce n’est pas étonnant pour un homme pourri jusqu’à l’os et qui est derrière la dilapidation des fonds agricoles qui s’élèveraient à 360 milliards de centimes. Qu’est-ce qui pousse Saadani à sortir aujourd’hui le grand jeu ?
Compte-t-il fuir au Maroc et pour cela il donne des gages à Rabat ? Il sait que la justice va le rattraper. D’ores et déjà, il a annoncé qu’il ne répondra pas à sa convocation. Pourquoi fait-il preuve d’un tel culot ? Il faut espérer qu’il ne bénéficie pas de nouvelles protections en Algérie.
L'édito
La trahison dans les gènes
TAYEB BELGHICHE 20 OCTOBRE 2019 À 9 H 30 MIN
Voilà un homme à qui l’Algérie a tout donné. Venu à l’indépendance avec sa femme de sa Tunisie natale, avec un baluchon pour seul bagage, spécialiste en larbinisme, il réussit une ascension unique en son genre au point de devenir troisième homme de l’Etat.
En 1992 donc, il s’installe à Oued Souf et trouve un emploi comme pompiste à Sonatrach. Son sens de l’opportunisme lui permet avec le temps de devenir syndicaliste. Il s’intéresse à la politique, lorsque le FIS émerge sur la scène. Oued Souf est connu pour être une grande plateforme de l’islamisme et fournit aux groupes terroristes des contingents non négligeables.
C’est une occasion que ne rate pas l’opportuniste Amar Saadani, qui croit en la bonne étoile de Abassi Madani et Ali Benhadj. Il s’engage résolument dans la bataille en devenant membre actif des réseaux de soutien aux au terroristes. Mal lui en a pris. Il est repéré par les services de sécurité.
Ces derniers exploitent ses connaissances en la matière. Ils en font un «bouchkara». Un sac sur la tête pour qu’il ne soit pas reconnu, ils lui font faire la tournée de toute la région de Oued Souf. Sans se faire prier et sans même un coup de pied au derrière, il montre les domiciles de ses complices. Une opération qui a été fructueuse à tous points de vue.
En remerciement pour services rendus, l’OVNI tunisien est bombardé député FLN. Depuis, Amar Saadani ne jure plus que par le général Toufik ! «C’est mon patron, dit-il à qui veut l’entendre, et je ne reconnais que son autorité.» C’est sa première trahison. Une trahison qui lui permet de s’infiltrer dans les rouages de l’Etat.
Abdelaziz Bouteflika, qui aime gouverner avec des individus infréquentables, prêts à vendre leur âme au diable pour des prébendes, des individus sans foi ni loi, décide de recruter à son service Amar Saadani, qu’il soustrait du même coup à l’influence du patron du DRS.
Et voilà le pompiste de Oued Souf désigné à la tête de l’APN. «Je remercie le président Abdelaziz Bouteflika de m’avoir désigné», déclare Saadani, toute honte bue. Bouteflika vient de piétiner l’Assemblée nationale et Amar Saadani vient de trahir Toufik. C’est sa seconde trahison, du moins celle qu’on connaît.
Non content d’être ingrat, et poussé par Saïd Bouteflika, il se met à diffamer le général Mediène en l’accusant d’être un «charlatan» et un agent de la France, encensant du même coup Abdelaziz Bouteflika, devenu par excès de larbinisme le «sauveur de l’Algérie».
Pour services rendus, le locataire d’El Mouradia le nomme secrétaire général du FLN. C’est là qu’il passe à un stade supérieur de la trahison. Il annonce aux hauts responsables qu’il se rend en France pour soigner sa fille. En réalité, il se rend secrètement au Maroc, où il assiste, par exemple, au mariage du fils d’un parlementaire marocain. Larbi Belkhir, alors ambassadeur à Rabat, apprend sa présence au royaume et le signale aux autorités algériennes. Les Marocains lui payent trois jours de vacances à Almeria.
A son retour en Algérie, il est convoqué par le général Toufik. On ne sait pas ce qu’ils se sont dit. Le secrétaire général du FLN dévoile sa troisième trahison, la plus grave, parce qu’elle porte atteinte à la sécurité nationale. «J’ai mon idée sur le Sahara occidental et je la dévoilerai au moment opportun.»
Il travaille en coulisses. Il interdit par exemple à une délégation du FLN de se rendre en Espagne pour assister à une conférence internationale de soutien au peuple sahraoui. Le temps pour lui est arrivé de dévoiler au grand jour ses batteries. «Le Sahara occidental est marocain», déclare-t-il à un site internet. La trahison est consommée.
Les mauvaises langues disaient que pour le prix de cette félonie, Rabat lui a payé son appartement de Neuilly. Ce n’est pas étonnant pour un homme pourri jusqu’à l’os et qui est derrière la dilapidation des fonds agricoles qui s’élèveraient à 360 milliards de centimes. Qu’est-ce qui pousse Saadani à sortir aujourd’hui le grand jeu ?
Compte-t-il fuir au Maroc et pour cela il donne des gages à Rabat ? Il sait que la justice va le rattraper. D’ores et déjà, il a annoncé qu’il ne répondra pas à sa convocation. Pourquoi fait-il preuve d’un tel culot ? Il faut espérer qu’il ne bénéficie pas de nouvelles protections en Algérie.
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