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Les placements conformes à la charia se multiplient

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    Le développement des fonds islamiques
    Frédéric Lorenzini | 2007-03-20
    Marché jusqu’alors confidentiel, les placements conformes à la charia se multiplient.


    C’est une première en Europe, BNP Paribas et AXA IM se sont associés pour lancer le premier tracker islamique sur le Vieux Continent : l’EasyETF DJ Islamic Market Titans 100. Un fonds donc qui réplique la composition de son indice, le Dow Jones éponyme.

    S’il s’agit d’une première en Europe, sur d’autres marchés et pas uniquement dans les pays de tradition musulmane, il y a un certain temps déjà qu’il existe des fonds islamiques. En fait Dow Jones a commencé à concevoir des indices islamiques en 1999 et aujourd’hui la société en compte une soixantaine, allant des indices régionaux comme le DJ Islamic Market Europe Large Cap à des indices sectoriels comme DJIM Health Care, sans oublier un DJIM Sustainability.

    Une créativité du fournisseur d’indices liée à une demande croissante. Aux Etats-Unis on trouve sur le marché, même s’il y en eut peu, des fonds islamique depuis les années 80. Selon un chiffre publié par Morningstar au début des années 2000, Outre-Atlantique on comptait entre 6 et 12 millions de personnes se définissant comme musulmans.

    Règles d’exclusion

    Pour ces investisseurs, les fonds islamique se doivent de respecter les principes de la charia concernant les investissements. Ainsi sont exclus les secteurs de l’alcool, du tabac, des services financiers, des biotechnologies, des produits à base de porc, des armes, les hôtels, casino et de façon générale les activités de loisirs. L’exclusion des services financiers tient entre autre fait que la charia juge illégitime l’usure et le paiement d’intérêts. La loi islamique n’interdit pas le profit, mais récuse le fait de prêter de l’argent pour faire du profit

    Au-delà de ces exclusions, le comité de théologiens qui gèrent les indices islamiques de Dow Jones prend en considération différents ratios financiers pour les entreprises qui n’appartiennent pas aux secteurs mentionnés.

    Sont alors exclus les sociétés dont les placements en produits de taux dépassent 33% de leur capitalisation boursières moyenne des 12 derniers mois, ou dont la dette représente plus du tiers de leur capitalisation.

    Comme des produits de taux

    L’exclusion de l’usure a conduit les théologiens musulmans à concevoir des produits qui fonctionnent comme des emprunts… sans en être à proprement parler : les sukuks. Ainsi, la banque UBS a récemment monté un sukuk de quelques 750 millions de dollars pour la Malaisie. Car sur ce marché, tous les opérateurs sont présents, qu’il s’agisse de banques occidentales ou de banques arabo-musulmanes

    Au niveau mondial, le marché des placements islamiques est évalué entre 250 et 750 milliards de dollars. Quant au marché des sukuks, il est évalué par l’agence de notations Moody’s à 45 milliards de dollars. Un chiffre à comparer aux 6.220 milliards de dollars d’emprunts conventionnels qui sont en circulation.

    Quoi qu’il en soit, chacun s’accorde à penser que les marchés des placements islamiques sont appelés à connaître un développement important, et ce pas uniquement auprès des investisseurs musulmans. Les investisseurs institutionnels trouvent au sukuk des vertus de décorrélation par rapport aux marchés traditionnels, que ces institutionnels soient musulmans ou non.
    Dernière modification par reeeeeverblu, 29 mars 2007, 14h25.
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