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Une réforme de l'Education pour enterrer Pinochet et l'ultralibéralisme à la chilienne

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  • Une réforme de l'Education pour enterrer Pinochet et l'ultralibéralisme à la chilienne

    11 mars 2014 à 17h26

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    Au soir de son élection, Michelle Bachelet a donc promis un nouveau pacte social, affirmant que «le profit ne peut être le moteur de l'éducation parce que l'éducation n'est pas une marchandise, c'est le droit de tous et de toutes». Objectif: la gratuité à l’horizon 2020 de tous les établissements recevant des fonds publics, même si le tempo de la réforme reste vague.

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    «Elément important de la politique économique de Pinochet, la loi de municipalisation de l’enseignement est d’une simplicité extrême: le budget de l’éducation éclate, et les territoires prennent le relais. Les communes riches ont donc de bonnes écoles, et les communes pauvres de mauvaises. L’argent des riches va aux riches, celui des pauvres va aux pauvres », m’expliquait, lors d’une interview fin 2011, le sociologue Alain Touraine, grand connaisseur de l’Amérique latine et du Chili en particulier. Cette loi, ajoutait-il, visait à assurer une véritable ségrégation entre riches et pauvres, l’éducation devenant ainsi un moyen actif —et non plus pas simplement passif— d’augmentation des inégalités sociales». Avant de conclure: «Dans l’éducation et la santé, tout a été fait pour créer une société de castes.»

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    Ecoles et universités se sont multipliées, essentiellement privées, mais avec une qualité très inégale, souvent médiocre, et des frais de scolarité de plus en plus prohibitifs, les plus élevés de la zone OCDE, y compris dans les établissements publics.

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    «Aujourd’hui, à l’Université du Chili, les frais de scolarité en sociologie avoisinent les 3.000 euros par an», explique la sociologue franco-chilienne Emmanuelle Barozet, enseignante chercheuse dans cette université publique de Santiago, l’une des plus prestigieuses du pays. «Mais c’est l’une des filières les moins chères, ajoute-t-elle. Dans une fac de médecine, ces frais peuvent être multipliés par 4 ou 5». Intenable pour de nombreuses familles dans un pays où le salaire minimum est de 300 euros et «où le salaire moyen d’un foyer est en moyenne de 850 euros par mois», souligne Emmanuelle Barozet; un chiffre en outre bien moins représentatif dans ce pays très inégalitaire, précise-t-elle, que le salaire médian, qui est de l’ordre de 600 euros par mois.

    La route vers l’université est donc, d’emblée, barrée, à de nombreux élèves d’écoles et de collèges publics où l’enseignement est de piètre qualité (à l’exception de quelques lycées d’élite ultra sélectifs), mais aussi aux familles de deux ou trois enfants qui, après avoir lourdement investi dans des écoles secondaires coûteuses, ne peuvent assumer de tels frais universitaires.

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    Or, le projet de réforme Bachelet comporte une véritable bombe: la fin de «l’école privée subventionnée». Cette branche représente 55% du primaire et du secondaire, aux côtés d’un secteur public d’à peine 35% et de 10% d’établissements entièrement privés. «Concrètement, la réforme prévoit que, désormais, tout établissement qui reçoit des fonds publics doit être à but non lucratif, explique Antoine Maillet, docteur associé au CERI (le Centre de recherche de Sciences Po), et basé à l’Université catholique à Santiago. Plus de la moitié de l’éducation étant concernée, de très nombreux établissements devront donc renoncer à tout bénéfice et se convertir en fondation. Or, beaucoup de responsables de la Concertacion, ou des membres de leur famille, possèdent une école, un collège ou un lycée privé subventionné». On imagine aisément que les caciques de la nouvelle majorité ne vont pas renoncer si facilement à ce rentable business de l’éducation.

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    L’amélioration de la qualité des cours et la marche vers la gratuité seront financées par une réforme fiscale qui doit être lancée, comme de nombreuses autres mesures, dans les 100 premiers jours de la nouvelle présidence. Elle prévoit de faire passer l’impôt sur les sociétés de 20 à 25%, pour augmenter les recettes de 8 milliards de dollars, soit 3% du PIB. De quoi crisper les milieux d’affaires. «Mais beaucoup de patrons savent que les choses doivent changer et Michelle Bachelet bénéficie auprès d’eux d’une grande crédibilité», estime Emmanuelle Barozet.

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    http://www.slate.fr/story/84445/refo...isme-chilienne

  • #2
    le Chili est un pays rentier, sa richesse provient en grande partie de l'exportation de cuivre et de produits agricoles(produits qui proviennent des fermes détenus par les 1%). quand la rente diminue (a cause de la baisse des prix du cuivre), les problèmes commencent a apparaître,comme en Algérie.

    dans un pays où le salaire minimum est de 300 euros et «où le salaire moyen d’un foyer est en moyenne de 850 euros par mois
    pratiquement les mêmes chiffres que le Maroc, pourtant leur pib/hab est 5 fois plus élevé.

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