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Esthétique et littérature coranique : lectures, prose et poétique du Coran

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    Esthétique et littérature coranique : lectures, prose et poétique du Coran

    published by slojkine on jeu, 04/26/2012 - 20:56
    Soufian Al Karjousli

    La question de l’esthétique est une question philosophique essentielle lorsqu’elle aborde la littérature coranique. Les philologues arabo-musulmans, linguistes et grammairiens, étaient déjà partagés entre différentes tendances à propos de la présence de l’esthétique dans le texte coranique, de son origine, de son rôle, de sa nature et enfin des formes qu’elle prend. Les interprètes et traducteurs du texte coranique ont été plus ou moins sensibles à ces questions. Partir de quelques procédés linguistiques, tels que les phénomènes de polysémie et de synonymie, permet tout d’abord d’aborder quelques unes des bases de l’esthétique coranique. C’est ensuite en interrogeant les liens entre l’esthétique et le « miracle coranique » que l’on en arrive à détecter les natures du texte coranique et à en montrer le côté poétique et littéraire. Cela invite enfin à replonger aux sources antéislamiques de cette esthétique pour mieux montrer la multiplicité des formes dans les lectures coraniques.

    1. Polysémie et synonymie aux sources de l’esthétique
    La richesse des sens portés par la langue arabe est considérée, en elle-même, comme venant produire de l’esthétique. Les lettrés arabes se sont donc très tôt penchés sur certains procédés linguistiques qui permettaient la multiplication des sens.

    1.1 Polysémie et esthétique
    Certains linguistes étaient partisans de considérer la présence du phénomène polysémique à travers les vocables coraniques comme signe de richesse esthétique de ce texte. C’est pourquoi ils ont mené des recherches spécialisées pour mettre en valeur ce phénomène. Chajari (né en 1058, mort en 1148) peut être considéré comme un des pionniers des recherches sur les mots polysémiques. Il a classé tous les mots qu’il a considérés comme polysémiques dans son ouvrage Mat-tafaqa lafzuhu wakh talafa maanahu1 et a sélectionné 1313 mots polysémiques à partir de la poésie arabe, du Coran et des hadiths. Anbâri, Séjistâni et Sikkayt, se sont spécialisés dans la recherche des mots polysémiques de sens opposés « homonymie des opposés », ces vocables pouvant alors être considérés comme un signe esthétique exceptionnel, autant dans la langue arabe que dans le texte coranique. Anbâri en a ainsi sélectionné 296 dans le Coran et les hadiths, Sijistâni 191 et Sikkayt 93. Parmi ces savants fervents de l’homonymie des opposés2, on trouve aussi Abi Abdullah Al Ansâri, Ibn Khalawayih, et Attâj As Sibki. Ils prouvent tout à la fois l’existence de la forme antonymique et les relations qu’elle entretient avec la richesse esthétique et stylistique de l’arabe coranique. Sakkâki3, lui, parle de « science des multiples significations », en arabe ‘ilmu taadudi l-maâni, tout en considérant que ces multiples significations sont la marque d’un grand raffinement stylistique.

    Le procédé de la synonymie, repéré comme étant une figure particulière de la polysémie, fait alors, lui aussi, l’objet d’attentions spéciales.

    .../...

    Suite ici:

    http://cielam.univ-amu.fr/node/547
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