Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les états généraux de la presse en Algérie : Libérez la liberté de la presse

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les états généraux de la presse en Algérie : Libérez la liberté de la presse

    La question de la liberté de la presse, en Algérie, demeure entière ! Les pratiques répressives, d’un régime autoritaire, à l’endroit de la presse, prennent des contours indéfinis.

    Aux violations multiformes des droits de l’Homme, s’ajoute une recrudescence d’atteintes aux libertés fondamentales : suspension des médias, emprisonnement de blogueurs et de journalistes, harcèlement, agressions et crimes impunis… Tout le corps, digne, des médias est malmené par le pouvoir.

    Si le printemps arabe, en 2011, assigne les autorités à entreprendre des réformes. Entre autres, le nouveau code de l’information, en 2012, s’avère néo-autoritaire où le crédo est la liberté d’expression sans la liberté de la presse.

    Même s’il formule la substitution des peines d’emprisonnement par des amendes. A l’épreuve du terrain, la majorité des délits de presse demeurent sévèrement punis par le code pénal.

    La presse algérienne est fragilisée, vulnérable, sa raison d’être semble prendre la clé des champs! Issue de la genèse d’un tour de force démocratique, au début des années 1990, ou elle épouse la liberté d’expressions au prix d’un lourd sacrifice et congédie, par la même, la pensée unique, le totalitarisme et la dictature.
    Cette presse peine aujourd’hui à survivre. Le champ médiatique est verrouillé, les titres arabophones et francophones n’assument plus, pour la plupart, ce à quoi ils sont voués.

    Si Quelques titres continuent « contre vents et marrées » de narguer, timidement, les thèses désuètes du pouvoir.
    Bien des titres se sont rangés du côté obscur de peur d’être rayés, comme Le-Matin, un journal de gauche, qui, en s’attaquant au clan Bouteflika, a paraphé sa mise à mort. Qu’à cela ne tienne, à partir de 2014, 26 quotidiens et 34 hebdomadaires ont disparu, un bilan lourd de sens !

    Sur un autre front, le paysage médiatique est envahi par une cinquantaine de chaines de TV certes algériennes, mais de droit étranger qui évoluent dans un « marécage de non droit», ce qui suscite moult interrogations.
    Autres faits singuliers, les cyber-journalistes n’ont pas le droit à la carte de presse, à un statut et un syndicat. Quant aux citoyens journalistes, un simple post, sur les réseaux sociaux, peut les mener en prison. Une remise en cause s’impose, tout est à réinventer dans le respect et la dignité humaine!

    Mesures de nature à faciliter la responsabilisation éthique : Le droit d’accès à l’information

    L’accès des médias et des journalistes à l’information aux sources est une condition sine qua none pour inciter l’émergence d’une presse libre. La responsabilité éthique débute par l’accès aux sources, la collecte, le traitement et la diffusion d’une information crédible. Le journaliste doit exercer ce droit sans aucune contrainte afin de jouer pleinement son rôle.
    L’état doit faire preuve de transparence, de clarté et faciliter l’accès aux documents : publics, institutionnels et gouvernementaux.
    Le citoyen a le droit indéniable d’être informé afin d’appuyer une vision claire et apporter sa contribution dans l’édification démocratique.

    En Algérie, le droit à l’information n’est pas garanti par la constitution. Aucune norme n’a vu le jour pour réglementer ce chapitre, qui reste totalement, occulté par les pouvoirs publics. La constitution de mars 2016 n’évoque pas le vocable «accès à l’information», il est remplacé subtilement par «l’obtention des informations » article 51.
    Ce droit celé, a accentué la crise politique du pays.
    Cette manière de cultiver le secret de l’information est la négation de la transparence dans la gestion publique.
    L’information dissimulée favorise toutes les dépravations. A titre indicatif, le secret entretenu autour de la santé d’un président gravement malade, a ruiné l’Algérie, un cas d’école! Il est urgent de restituer ce droit, pour faire renaitre l’espoir, en s’alliant sur des normes universelles. La Suède, la France, l’Allemagne sont des modèles à méditer.

    Libérer la publicité

    L’Etat, demeure le principal pourvoyeur de publicité, via cette publicité institutionnelle, supputée à (20% ?) du marché publicitaire; elle est sous le contrôle de l’Agence nationale d’édition et de publicité (Anep): un outil de pression qui s’avère redoutable. L’Anep arrose les organes inféodé au pouvoir et se détourne de ceux qui critiquent ouvertement le régime.

    Une mesure s’impose pour faciliter la responsabilité éthique du journaliste et du média, c’est de libérer la publicité. Les pouvoirs publics, dont la réclame est payée par le contribuable, n’ont pas à interagir dans ce domaine précis. L’utilisation de la publicité comme moyen de pression pour museler les médias, est une aliénation du droit à l’information.

    Le monopole de l’Etat sur la publicité doit cesser, afin de garantir l’indépendance de la presse et offrir une chance équitable à tous les médias pour se développer, se hisser au professionnalisme. La publicité ne doit obéir qu’aux seules règles du marché libre et de la concurrence.

    Cette mesure si elle venait d’être appliquée, devrait assainir le paysage médiatique. Egalement, elle devrait développer l’inventivité, la créativité et la qualité d’une information crédible, juste, et fondée.

    Un conseil de déontologie et d’éthique

    Je plaide pour la création d’un conseil de déontologie et d’éthique. Un conseil indépendant, élu au suffrage universel, à mandat déterminé, composé essentiellement d’éditeurs, de journalistes et de représentants de la société civile, loin de toute ingérence du pouvoir.
    Cet organe souverain veille à défendre la liberté de la presse et à inventer de nouvelles pratiques à travers un code de déontologie et d’éthique auxquelles tous les titres et tous les journalistes se soumettent.
    Cet organe prend en charge, l’organisation, et le développement de la profession à la lumière de tous les changements opérés dans la société. Egalement doté d’un tribunal d’honneur, il arbitre toutes les plaintes et tous les manquements à la déontologie, à la responsabilité éthique. Ce Conseil est aussi une tribune pour mener des réflexions et débattre les thèmes variés de la profession à travers des rencontres…Des cycles de formations continus.
    L’Etat a tout à gagner dans ce challenge et doit dépénaliser les délits de presse, protéger le journaliste moralement et matériellement.

    Abdelhamid. Ouchtati
    octobre 26, 2019 @ Le Provincial
    Dernière modification par katiaret, 26 octobre 2019, 23h28.
    dz(0000/1111)dz
Chargement...
X