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Les femmes au bain de Leïla Sebbar

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  • Les femmes au bain de Leïla Sebbar

    L’écriture de Leïla Sebbar est envoûtante. Sans doute parce qu’elle est proche du cœur, des mots simples, nets, vifs, un peu écorchés comme le sont les femmes dont les rêves et les plaintes couvrent les pages de ses œuvres.

    Dans Le Bain des femmes, son dernier roman paru chez Bleu autour, elle nous convie à l’écoute de l’intime suintant dans la chaleur moite du hammam.

    Mots et maux de femmes s’égrènent comme une litanie, tantôt par la bouche de la Bien-aimée, tantôt par celle de l’Etranger de sang, l’amant emprisonné sur ordre des frères de l’amoureuse.

    L’écriture est gourmande, fluide et bavarde telle la parole de ces femmes qui parlent toutes à la fois, libérées du carcan de l’autorité des mâles. Les histoires se chevauchent, s’entrecroisent comme dans les souvenirs où se mêlent le vécu individuel et les bribes de mémoire collective. De qui parlent-elles ? «Des hommes, époux, amants (oui amants), pères et frères qui ont détourné l’héritage des absents, des sœurs débiles, des veuves et des orphelins…» Les personnages se bousculent, femmes jeunes ou vieilles, savantes ou illettrées, folles ou sages, vierges ou courtisanes, saintes ou pécheresses, orphelines ou filles aimées, esclaves ou maîtresses, conteuses, voyantes, saltimbanques, marâtres…

    Elles parlent d’amour illicite, adultère ou saphique, d’amour sublimé ou charnel. Elles questionnent : «Pourquoi cherchent-ils à punir la femme, pour sa beauté de femme et sa puissance de mère ? Une haine qui vient de si loin avec une telle force, pourquoi ? (…) Pourquoi cette nuit de noces et de sang, terreur et malheur ?...» Entre rires, chuchotements et confidences, les images du chaos des «années maudites» sont prégnantes : «ces hommes-là ont interdit les bains, douceur et volupté, les femmes doivent souffrir depuis la naissance jusqu’à la mort, non pas au service de Dieu, au service des hommes, père, frère, mari (…) au nom d’un Dieu que je ne reconnais pas, il a brûlé les âmes, arrêté les mots et les vers, décapité les corps des résistants et des résistantes, éventré, égorgé. (…) ils sont nés de femmes et ils ne sont pas humains.» Ce roman est un hymne à la liberté, un long chant de résistance à la négation de l’amour.

    Leïla Sebbar n’a oublié ni la langue ni la culture de son père, qui la rattachent l’une et l’autre à cette longue lignée de femmes rebelles, illustres ou anonymes.

    * Les Femmes au bain, Leïla Sebbar,
    Ed. Bleu autour, sept. 2006



    Bio-bibliographie de Leïla Sebbar

    Leïla Sebbar est née à Aflou, d'un père algérien et d'une mère française, instituteurs. En 1957, son père est arrêté par l’armée française et incarcéré à Orléansville (aujourd’hui Chlef) durant plusieurs mois. Ses père et mère vivent en Algérie jusqu’en 1968, puis à Nice. Leïla Sebbar, après une année en classe préparatoire (Hypokhâgne) au lycée Bugeaud d’Alger, quitte l’Algérie en 1961. Elle poursuit des études supérieures de lettres à l’université d’Aix-en-Provence où elle passe deux années au cours desquelles elle crée, avec des amis étudiants, la première cinémathèque. En 1963, elle s’installe à Paris, où elle vit aujourd’hui. Diplômée de l’Education nationale, elle enseigne la littérature française tout en poursuivant son travail de recherche.

    Derniers ouvrages parus

    C'était leur France, en Algérie, avant
    l'indépendance, textes inédits recueillis
    par Leïla Sebbar, Gallimard, 2007.
    Le Ravin de la femme sauvage,
    Editions Thierry Magnier, 2007.
    Mon père, textes inédits recueillis par
    Leïla Sebbar, Editions Chèvre-feuille étoilée, 2007.
    Leïla Sebbar, Emma Belhaj Yahia,
    Maïssa Bey, Rajae Benchemsi, Cécile
    Oumhani. A cinq mains, Elyzad, 2007.
    Les Femmes au bain, Bleu autour,
    Collection d'un Lieu l'autre, 2006.
    L’Habit vert, Editions Thierry Magnier,2006.
    Amours rebelles, Bey, Maïssa, Sebbar,
    Leïla, Traversac, Behja, Chèvre-feuille étoilée, 2005.
    Val-Nord, fragments de banlieue, texte
    de Leïla Sebbar, photographies de Gilles
    Larvor, Stock, 1984, Editions Thierry Magnier, 2005.
    Algériens frères de sang: Jean Sénac,
    lieux de mémoire, Photographies de Yves
    Jeanmougin, texte de Leïla Sebbar, Métamorphoses, 2005.
    Parle mon fils, parle à ta mère, Stock,
    1984, Editions Thierry Magnier, 2005.
    Journal de mes Algéries en France, Bleu autour, 2005.
    Isabelle l’Algérien. Nouvelles et récits
    du Magreb. Dessins de Sébastien Pignon, Al Manar, 2005.
    Zizou l'Algérien, Éditions ANEP, Algérie, 2005.
    Mes Algéries en France, Carnets de voyage Bleu autour, 2004.

    Par Le Soir

  • #2
    "les femmes au bain"

    une amie m'a offert ce livre il y a peu et c'est un livre assez intéressant...assez fin mais pour autant facile à lire...les chapitres se balancent entre l'aimé et la princesse....on a l'impression d'etre ds un conte...

    son écriture est légère mais porte à des réflexions assez poussées...personnellement, nombreux sont les passages que j'ai du lire et re lire...

    son style d'écriture me fait penser au style de grands auteurs maghrébins mi poètes/mi terre-à-terre...bref...un joli cadeau ce bouquin...

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