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Al-Baghdadi, le monstre et le pantin

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  • Al-Baghdadi, le monstre et le pantin

    Par Adlène Badis -28 octobre 2019
    Après la décision de retrait des troupes américaines du nord de la Syrie la nouvelle de l’élimination d’Al-Baghdadi semble en droite ligne de l’évolution inévitable d’une tragédie syrienne ou les non-dits auront été plus nombreux que les déclarations de bonnes intentions.

    La Syrie aura été un véritable échec pour les Occidentaux et leurs alliés régionaux, il était temps que la page syrienne soit tournée avec un coup d’éclat que la machine médiatique internationale se chargera de distiller et qui vendra à l’opinion mondiale que « le monstre aura été défait ». Le président américain Donald Trump aura finalement eu ce qu’Obama avait fait avec Oussama Ben Laden, une ultime instrumentalisation avant des élections présidentielles qui s’annoncent particulièrement compliquées pour un locataire de la Maison Blanche irrémédiablement empêtré dans les affaires et qui risque l’empêchement. Plusieurs fois donné pour mort avant que ces informations ne soient infirmées Al-Baghdadi aura terminé son existence comme une fin de mission. Justement, cette fois-ci c’est l’Amérique qui annonce sa mort, vite répercutée par les grands Networks avant que le président US ne l’annonce avec jubilation. La mort du chef symbolique de Daech signifiera la fin d’une cabale entretenu par la machine médiatique occidentale depuis l’avènement de ce monstre en Irak puis en Syrie. La médiatisation outrancière de l’élimination de celui dont le nom aura marqué l’actualité du terrorisme international ne fera que confirmer la tendance dans cette région du monde : la fabrication des monstres et leur utilisation comme alibi. Ce développement intervient dans une période d’intense mouvements militaires dans le nord de la Syrie, où les forces turques ont lancé début octobre une vaste offensive contre les Kurdes. L’armée syrienne a entamé le déploiement de ses troupes à la frontière syro-turque dans l’objectif de recouvrer le territoire, tandis que les Américains annonçaient leur retrait. La dernière apparition de Baghdadi remonte à une vidéo qui a fait le tour du monde le 29 avril, dans laquelle il promettait que son organisation «vengerait» la mort des djihadistes tués de Daech, affirmant que le combat contre l’Occident était « une longue bataille ». C’est à Mossoul, en Irak, que le chef de Daech a fait sa seule apparition publique connue, en juillet 2014, à la mosquée Al-Nouri. Il avait alors appelé les musulmans à lui prêter allégeance à la tête de son « califat » autoproclamé sur les vastes territoires conquis en Irak et en Syrie.
    Ben Laden, les troublantes similitudes
    L’élimination d’Al-Baghdadi à l’effet médiatique certain n’aura pas été exempte d’une similitude troublante avec la disparition d’un autre personnage dont la symbolique aura été plus forte, Oussama Ben Laden. L’élimination du chef d’Al-Qaida par les services spéciaux américains dans les conditions qu’on a bien voulu montrer et ensuite son inhumation dans un lieu tenu secret à ce jour, aura été une phase plein d’enseignement. Les politiques occidentales adeptes de fabrication des « monstres » pour intervenir dans une zone géographique qui passe d’une tragédie à l’autre, arrivent à les éliminer lorsque, étrangement, le besoin géopolitique ne se fait plus sentir. Dans cette région du Moyen-Orient particulièrement complexe le groupe Daech et El Baghdadi auront été utilisés au maximum pour distiller un poison dangereux, celui du confessionnalisme. Le clivage sunnisme-chiisme, et la haine contre les chrétiens d’Orient, autant d’ingrédients créateur du désordre. Organisation monstrueuse Daech n’aura pas eu cette existence sans le financement par l’Arabie Saoudite et des monarchies du Golfe. Mais cela ne dispense pas de souligner que la destruction de l’Etat irakien par les Etats-Unis a été le prélude à la naissance du futur Daech. Après une intervention illégale en Irak derrière le mensonge confirmée des armes de destruction massive, les Américains ont détruit l’Etat irakien, dissous l’armée irakienne et « reconstruit » le nouvel Etat sur des bases sectaires. Est venue ensuite la tragédie syrienne où on l’aura tenté jusqu’au bout d’user du monstre pour détruire le pays, sans succès. Donald Trump qui a finalement décidé même d’abandonner ses protégés kurdes dans le nord de la Syrie, a annoncé la mort de Abu Bakr Al-Baghdadi, ajoutant qu’« aujourd’hui le monde est plus sûr ! ».
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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