Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les options de Tony Blair pour la libération des otages en Iran

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les options de Tony Blair pour la libération des otages en Iran

    De la diplomatie à l'action militaire, The Guardian évalue les différents outils à la disposition de Tony Blair pour obtenir que l'Iran libère les quinze marins qu'il détient.

    Diplomatie douce

    C'est l'approche adoptée pendant les six premiers jours. Dans une certaine mesure, l'absence de réaction de la partie iranienne était prévisible. Presque tout le monde en Iran, y compris l'élite politique et religieuse, respecte les fêtes du nouvel an. Ces fêtes se terminent début avril, mais Tony Blair a décrété que la Grande-Bretagne n'était pas disposée à attendre aussi longtemps. Il a annoncé que la réaction britannique entrait dans une "phase différente", tandis que la ministre des Affaires étrangères Margaret Beckett faisait part, hier, des sanctions diplomatiques prises par Londres. Le Royaume-Uni estime manifestement que l'approche en douceur n'a pas fonctionné, et craint que le temps ne joue contre lui.

    La nouvelle phase


    Elle a commencé hier par une offensive concertée des Affaires étrangères et du ministère de la Défense. Elle s'est ouverte avec une présentation beaucoup plus autoritaire et détaillée de la chronologie des événements et de la position juridique de la Grande-Bretagne, s'appuyant sur des tableaux et des cartes. Elle s'est accompagnée de la première sanction concrète, la rupture des contacts au niveau gouvernemental. Cela comprend le refus d'émettre des visas pour les responsables iraniens et la suspension de toute rencontre entre diplomates des deux pays. On ne peut parler d'une rupture totale des relations diplomatiques, laquelle serait de toute façon contre-productive, puisque Londres a besoin de maintenir le dialogue avec Téhéran.

    Nouvelles sanctions

    Cette nouvelle phase risque de pousser les Iraniens à camper sur leurs positions et de compromettre une issue qui permettrait aisément de sauver la face. Pourtant, si ce premier rappel à l'ordre diplomatique échoue, le gouvernement devra encore durcir sa position, sous peine de perdre toute crédibilité aux yeux de Téhéran. L'étape suivante pourrait consister à ralentir ou à interrompre l'émission de visas aux citoyens iraniens ordinaires, dont les étudiants et les hommes d'affaires, ce qui contrarierait la classe moyenne à Téhéran. Conformément à la logique qui prévaut habituellement dans le domaine des sanctions internationales, on passerait ensuite aux mesures financières, comme le gel des avoirs de dirigeants iraniens et de toute organisation qui leur serait liée. Viennent ensuite les sanctions commerciales : interdiction aux entreprises britanniques de commercer avec l'Iran, interdiction des importations en provenance d'Iran. Mais les mesures de ce genre, si elles sont appliquées unilatéralement, sont susceptibles de porter tort à la Grande-Bretagne autant qu'à l'Iran. Etudiants et hommes d'affaires iraient simplement dépenser leur argent ailleurs, en Europe ou aux Etats-Unis.

    Mesures multilatérales

    Pour le Royaume-Uni, cet incident a lieu au plus mauvais moment. Londres vient tout juste de faire pression à l'ONU pour que des sanctions soient votées contre l'Iran, persuadant la Russie et ses alliés d'approuver à reculons le gel des actifs de responsables iraniens, y compris des membres du Conseil des gardiens de la révolution. Elle a donc en grande partie utilisé son capital aux Nations unies. Dans le même temps, la Maison-Blanche a fait savoir que, si elle soutient la position britannique, "nous ne faisons pas monter la pression". Information après tout plutôt positive. Le soutien américain peut faire plus de mal que de bien dans un pays où les Etats-Unis sont présentés comme le "grand Satan", la Grande-Bretagne n'étant que le "petit Satan". La solution la plus prometteuse passe peut-être alors par une action européenne commune. L'Allemagne, qui occupe la présidence de l'Union européenne, s'est montrée solidaire, dénonçant les agissements "inacceptables" des Iraniens.

    Opération militaire

    En matière de raids pour libérer des otages en Iran, les précédents ne sont pas des plus encourageants. Le président Jimmy Carter a voulu jouer cette carte en 1980, mais l'intervention des forces spéciales, l'Opération Eagle Claw, a abouti à un désastre quand un hélicoptère est entré en collision avec un avion de transport américain dans le désert iranien. L'accident avait fait huit morts côté américain. Militairement, la position britannique est encore plus fragile, puisque les Iraniens pourraient facilement riposter en s'en prenant aux troupes britanniques déployées à Bassorah.

    Par Julian Borger, The Guardian, Courrier international
Chargement...
X