Par Shérazade 29 octobre 2019
Le sociologue algérien Lahouari Addi a estimé, lors d’un entretien accordé au média belge Le Soir, qu’il n’y aura pas d’élections le 12 décembre. Selon ce professeur, la campagne électorale sera impossible à mener et la population algérienne perturbera les meetings et l’élection elle-même si son jour arrive.
Dans cet entretien, le professeur en sociologie a expliqué que lorsqu’on observe l’implication d’une majorité des responsables dans la corruption, on comprend qu’ils ne peuvent se permettre un Président qui leur échapperait. Cet observateur a estimé que « les deux principaux candidats sont Abdelmadjid Tebboune et Ali Benflis ». « Ils sont au service de l’État. Ils obéissent et accepteraient le poste de président de la République comme celui de sous-préfet à Ghardaïa », explique Lahouari Addi.
Une campagne électorale impossible à mener
Par ailleurs, Lahouari Addi a estimé que « le régime n’a pas assez de forces de l’ordre pour prévenir la réaction de la population. Car les gens peuvent perturber les meetings et empêcher physiquement le vote en barrant le chemin des urnes. Si cela tourne mal, il n’y aura pas d’élections le 12 décembre ».
Par ailleurs, « la répression actuelle consiste à tenter de faire peur. Alors que c’est le régime qui vit dans la peur. Les gens emprisonnés seront libérés. Les officiers algériens, d’une manière globale, ne veulent pas d’une répression sanglante qui rappellerait l’immense traumatisme des années 1990. Mais ils sont coincés par l’extraordinaire détermination de la population ».
Très positif dans ses réflexions, le sociologue pense que « ce régime a réussi à faire l’unanimité contre lui ». « Ce ne sont pas juste les intellectuels et une certaine société civile qui bougent », explique-t-il, mais « la mobilisation touche toutes les couches profondes de la société algérienne ». C’est pour cette raison que le Hirak devrait réussir, selon Lahouari Addi.
« L’absence de porte-parole est la force du Hirak »
En effet, le sociologue a clairement expliqué que « l’absence de porte-parole est la force du Hirak et non sa faiblesse ». D’abord, il faut que les élus soient réellement élus d’une manière démocratique, ainsi « une négociation finira par avoir lieu. Il y a des interlocuteurs côté Hirak qui doivent être entendus. L’argument qui consiste à dire qu’il n’y a pas d’interlocuteurs est en fait utilisé par le régime, qui ne souhaite pas négocier ».
Enfin sur la question de savoir comment sortir de cette impasse, le sociologue a annoncé qu’il fallait inclure des pactes garantissant l’immunité aux responsables sur le point de passer la main. Dans cette optique, il a expliqué qu’« en 1992, le pays a basculé dans une sale guerre parce que certains généraux se sont imaginés pendus en place publique, ils ont donc préféré faire un coup d’État. Trop de généraux craignent de devoir rendre des comptes à propos des assassinats et de certains massacres de masse. Cet héritage des années 1990 bloque tout en Algérie », a conclu le sociologue.
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Le sociologue algérien Lahouari Addi a estimé, lors d’un entretien accordé au média belge Le Soir, qu’il n’y aura pas d’élections le 12 décembre. Selon ce professeur, la campagne électorale sera impossible à mener et la population algérienne perturbera les meetings et l’élection elle-même si son jour arrive.
Dans cet entretien, le professeur en sociologie a expliqué que lorsqu’on observe l’implication d’une majorité des responsables dans la corruption, on comprend qu’ils ne peuvent se permettre un Président qui leur échapperait. Cet observateur a estimé que « les deux principaux candidats sont Abdelmadjid Tebboune et Ali Benflis ». « Ils sont au service de l’État. Ils obéissent et accepteraient le poste de président de la République comme celui de sous-préfet à Ghardaïa », explique Lahouari Addi.
Une campagne électorale impossible à mener
Par ailleurs, Lahouari Addi a estimé que « le régime n’a pas assez de forces de l’ordre pour prévenir la réaction de la population. Car les gens peuvent perturber les meetings et empêcher physiquement le vote en barrant le chemin des urnes. Si cela tourne mal, il n’y aura pas d’élections le 12 décembre ».
Par ailleurs, « la répression actuelle consiste à tenter de faire peur. Alors que c’est le régime qui vit dans la peur. Les gens emprisonnés seront libérés. Les officiers algériens, d’une manière globale, ne veulent pas d’une répression sanglante qui rappellerait l’immense traumatisme des années 1990. Mais ils sont coincés par l’extraordinaire détermination de la population ».
Très positif dans ses réflexions, le sociologue pense que « ce régime a réussi à faire l’unanimité contre lui ». « Ce ne sont pas juste les intellectuels et une certaine société civile qui bougent », explique-t-il, mais « la mobilisation touche toutes les couches profondes de la société algérienne ». C’est pour cette raison que le Hirak devrait réussir, selon Lahouari Addi.
« L’absence de porte-parole est la force du Hirak »
En effet, le sociologue a clairement expliqué que « l’absence de porte-parole est la force du Hirak et non sa faiblesse ». D’abord, il faut que les élus soient réellement élus d’une manière démocratique, ainsi « une négociation finira par avoir lieu. Il y a des interlocuteurs côté Hirak qui doivent être entendus. L’argument qui consiste à dire qu’il n’y a pas d’interlocuteurs est en fait utilisé par le régime, qui ne souhaite pas négocier ».
Enfin sur la question de savoir comment sortir de cette impasse, le sociologue a annoncé qu’il fallait inclure des pactes garantissant l’immunité aux responsables sur le point de passer la main. Dans cette optique, il a expliqué qu’« en 1992, le pays a basculé dans une sale guerre parce que certains généraux se sont imaginés pendus en place publique, ils ont donc préféré faire un coup d’État. Trop de généraux craignent de devoir rendre des comptes à propos des assassinats et de certains massacres de masse. Cet héritage des années 1990 bloque tout en Algérie », a conclu le sociologue.
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