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Marie France : « J'ai passé ma vie à séduire des hommes »

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  • Marie France : « J'ai passé ma vie à séduire des hommes »

    Marie France : « J'ai passé ma vie à séduire des hommes »

    lepoint.fr
    18/10/2019 à 12:40 | Le Point.fr



    Chanteuse culte de l'underground parisien des années 1970, elle sort un nouvel album, « Tendre Assassine ». Rencontre à Saint-Germain-des-Prés avec une icône du quartier. Par Anne-Sophie Jahn




    « La séduction n'a pas d'âge. J'aime séduire. J'ai passé ma vie à séduire des hommes. C'était plus fort que moi, c'est dans ma nature », assume Marie France. À 73 ans, la chanteuse culte de l'underground parisien des années 19 70 a en effet un beau tableau de chasse. Dali l'a dessinée. Serge Gainsbourg la fréquentait en cachette de Brigitte Bardot. Elle a fait tomber Aristote Onassis et l'a repoussé. « C'était un peu comme des perles que j'enfilais. Que voulez-vous, j'avais été tellement frustrée pendant toute mon enfance et ma jeunesse, car je n'étais pas tout à fait une fille et ça a été une barrière. Après, quand je suis venue à Paris, j'étais comme une folle, j'ai commencé à mettre des minijupes et j'ai laissé pousser mes cheveux. J'ai tout de suite rencontré des gens qui m'ont emmenée chez Régine et Castel, où j'avais un succès fou. Ça m'amusait beaucoup de voir les hommes tomber comme des mouches autour de moi. Il me les fallait tous. C'était plus important pour moi de séduire que de coucher, sentir que je les avais dans le creux de la main. Je voulais qu'on s'intéresse à moi, mais quand c'était trop flagrant qu'on voulait coucher avec moi, je n'aimais pas. Un soir, dans un club, Jimi Hendrix ne me quittait pas des yeux. Ses amis sont venus me voir en me disant qu'il voulait me connaître, etc. J'ai dit non. Aujourd'hui, je regrette beaucoup… »





    Née garçon à Oran, devenue fille à Paris
    Fille d'un aiguilleur aux chemins de fer et d'une femme au foyer, Marie-France Garcia est née garçon, à Oran, en Algérie (à l'époque française) et est devenue fille en s'installant à 18 ans à Paris. Elle vit à l'hôtel Louisiane, rue de Seine, se drogue, beaucoup. Repérée en 1969 au cabaret l'Alcazar où elle imite Marilyn Monroe (avant de devenir meneuse de revue), elle devient l'une des égéries du Sept et du Palace. Très amie avec Anita Pallenberg, elle fait la fête avec Keith Richards, Mick Jagger et Bianca Jagger. « Ils ne voulaient pas rester chez Castel, je les ai amenés dans des cabarets et des clubs de strip-tease de Montparnasse », raconte-t-elle d'une voix douce.

    Elle interprète des chansons écrites pour elle par Jacques Duvall et joue et chante dans Barocco d'André Téchiné, qui lui vaut le césar de la meilleure musique de film en 1977. Elle traîne avec Leonard Cohen, Paul McCartney et Nico. En 1982, Pierre et Gilles réalisent la pochette de son disque Je ne me quitterai jamais. Elle joue dans une pièce de Marguerite Duras, qu'elle peut se vanter d'avoir troublée. Enchaîne les albums, les collaborations avec Daniel Darc, Marc Almond, les Rita Mitsouko, Mirweis et Chrissie Hynde des Pretenders…




    En 2014, elle chante en duo avec Leonard Lasry. Elle raconte : « J'ai rencontré Léonard via notre ami commun Jacques Le Corre, qui avait une très belle boutique de chapeaux rue Saint-Honoré à Paris. Il m'a déclaré sa flamme et proposé un duo pour son disque. Il me rappelle dans son écriture Frédéric Botton, qui a écrit pour Barbara, Dani, Juliette Gréco… Et pour moi. » Avec la parolière Élisa Point, Léonard Lasry lui compose un album. Des chansons sensuelles, mystérieuses, créées en une nuit. « Jacques Duvall m'écrivait toujours des chansons de gamine coquine, espiègle… Élisa, elle, m'a écrit des chansons de femme. »



    " Je ne vais pas jouer les lolitas ! "



    De femme fatale, ajoute-t-on, tant elle fait tomber d'hommes dans cet album, baptisé « Tendre Assassine ». « Très fatale ! », assume-t-elle. « Elle s'est inspirée de ma vie. Elle avait lu mon autobiographie, publiée chez Denoël en 2003. Dans la chanson “Fabien Hugo et les autres”, elle liste des hommes avec qui j'ai réellement été. J'adore ces chansons, elles me correspondent totalement. Avec les années qui passent, je ne vais pas jouer les lolitas ! »




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    Marie France : « J'ai passé ma vie à séduire des hommes »
    Chanteuse culte de l'underground parisien des années 1970, elle sort un nouvel album, « Tendre Assassine ». Rencontre à Saint-Germain-des-Prés avec une icône du quartier. Par Anne-Sophie Jahn
    Publié le 18/10/2019 à 12:40 | Le Point.fr
    Marie France : << J'ai passe ma vie a seduire des hommes >>
    © Jean Ranobrac
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    « La séduction n'a pas d'âge. J'aime séduire. J'ai passé ma vie à séduire des hommes. C'était plus fort que moi, c'est dans ma nature », assume Marie France. À 73 ans, la chanteuse culte de l'underground parisien des années 19 70 a en effet un beau tableau de chasse. Dali l'a dessinée. Serge Gainsbourg la fréquentait en cachette de Brigitte Bardot. Elle a fait tomber Aristote Onassis et l'a repoussé. « C'était un peu comme des perles que j'enfilais. Que voulez-vous, j'avais été tellement frustrée pendant toute mon enfance et ma jeunesse, car je n'étais pas tout à fait une fille et ça a été une barrière. Après, quand je suis venue à Paris, j'étais comme une folle, j'ai commencé à mettre des minijupes et j'ai laissé pousser mes cheveux. J'ai tout de suite rencontré des gens qui m'ont emmenée chez Régine et Castel, où j'avais un succès fou. Ça m'amusait beaucoup de voir les hommes tomber comme des mouches autour de moi. Il me les fallait tous. C'était plus important pour moi de séduire que de coucher, sentir que je les avais dans le creux de la main. Je voulais qu'on s'intéresse à moi, mais quand c'était trop flagrant qu'on voulait coucher avec moi, je n'aimais pas. Un soir, dans un club, Jimi Hendrix ne me quittait pas des yeux. Ses amis sont venus me voir en me disant qu'il voulait me connaître, etc. J'ai dit non. Aujourd'hui, je regrette beaucoup… »

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    Née garçon à Oran, devenue fille à Paris
    Fille d'un aiguilleur aux chemins de fer et d'une femme au foyer, Marie-France Garcia est née garçon, à Oran, en Algérie (à l'époque française) et est devenue fille en s'installant à 18 ans à Paris. Elle vit à l'hôtel Louisiane, rue de Seine, se drogue, beaucoup. Repérée en 1969 au cabaret l'Alcazar où elle imite Marilyn Monroe (avant de devenir meneuse de revue), elle devient l'une des égéries du Sept et du Palace. Très amie avec Anita Pallenberg, elle fait la fête avec Keith Richards, Mick Jagger et Bianca Jagger. « Ils ne voulaient pas rester chez Castel, je les ai amenés dans des cabarets et des clubs de strip-tease de Montparnasse », raconte-t-elle d'une voix douce.

    Elle interprète des chansons écrites pour elle par Jacques Duvall et joue et chante dans Barocco d'André Téchiné, qui lui vaut le césar de la meilleure musique de film en 1977. Elle traîne avec Leonard Cohen, Paul McCartney et Nico. En 1982, Pierre et Gilles réalisent la pochette de son disque Je ne me quitterai jamais. Elle joue dans une pièce de Marguerite Duras, qu'elle peut se vanter d'avoir troublée. Enchaîne les albums, les collaborations avec Daniel Darc, Marc Almond, les Rita Mitsouko, Mirweis et Chrissie Hynde des Pretenders…



    En 2014, elle chante en duo avec Leonard Lasry. Elle raconte : « J'ai rencontré Léonard via notre ami commun Jacques Le Corre, qui avait une très belle boutique de chapeaux rue Saint-Honoré à Paris. Il m'a déclaré sa flamme et proposé un duo pour son disque. Il me rappelle dans son écriture Frédéric Botton, qui a écrit pour Barbara, Dani, Juliette Gréco… Et pour moi. » Avec la parolière Élisa Point, Léonard Lasry lui compose un album. Des chansons sensuelles, mystérieuses, créées en une nuit. « Jacques Duvall m'écrivait toujours des chansons de gamine coquine, espiègle… Élisa, elle, m'a écrit des chansons de femme. »
    Je ne vais pas jouer les lolitas !
    De femme fatale, ajoute-t-on, tant elle fait tomber d'hommes dans cet album, baptisé « Tendre Assassine ». « Très fatale ! », assume-t-elle. « Elle s'est inspirée de ma vie. Elle avait lu mon autobiographie, publiée chez Denoël en 2003. Dans la chanson “Fabien Hugo et les autres”, elle liste des hommes avec qui j'ai réellement été. J'adore ces chansons, elles me correspondent totalement. Avec les années qui passent, je ne vais pas jouer les lolitas ! »



    Depuis 2015, elle vit à Sète. « Mes parents habitaient à Sète et j'adore le ciel bleu, la joie de vivre, de cette ville. Paris a totalement changé. Et pas en bien. Il y a une agressivité incroyable. Aujourd'hui, on ne peut plus se balader en minijupe. Tous ces attentats pourrissent la vie. À Saint-Germain-des-Prés, il n'y a que des boutiques ! » déplore-t-elle. En 2016, elle a tourné dans son premier long-métrage, Jours de France, de Jérôme Reybaud, un film sur un homme qui traverse l'Hexagone au fil de ses rencontres sur Grindr. Bizarrement, Marie France ne se réjouit pas spécialement des avancées des droits LGBT. Elle s'explique : « Les homosexuels étaient très heureux avant. Ils vivaient un peu cachés et c'était plus excitant. Je ne sais pas si c'est bien, les mariages gay. On s'est battus contre le mariage, et maintenant tout le monde veut se marier. Les jeunes sont embourgeoisés. En fait, aujourd'hui, on peut tout choisir, son sexe, sa vie, sa sexualité, mais je ne sais pas jusqu'où ira ce bonheur de vivre. Je suis assez pessimiste sur l'avenir. J'ai peur d'un retour en arrière. Depuis qu'on a toutes ces libertés, il n'y a jamais eu autant d'homophobie. Avant, tout le monde prenait son plaisir et on n'agressait personne. Il faut être très évolué pour accepter ça, et les gens arriérés sont malheureusement plus nombreux dans la société. Mon rêve ? Je veux chanter pour séduire les imbéciles. »
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