Le pouvoir veut sécuriser l'élection présidentielle. Les juges en profitent pour faire pression.
Par Aylan Afir 4 novembre 2019
Élection en Algérie – Les événements s’accélèrent avec les magistrats qui occupent désormais le centre de l’actualité. Les autorités algériennes, qui font face ces derniers jours à des actions de protestation des juges et des procureurs, semblent vouloir accélérer dans la mise en place des mécanismes nécessaires pour la réussite de leur élection présidentielle, programmée pour le 12 décembre prochain.
En effet, les éléments de la Gendarmerie nationale et ceux de la police ont encerclé ce matin plusieurs tribunaux de la wilaya d’Alger. Cela pour que les magistrats grévistes ne perturbent pas les cérémonies d’installation des procureurs de la République nouvellement nommés. Les nouveaux procureurs de Bir Mourad Raïs, Hussein Dey et Sidi M’Hamed ont été installés ce matin par le procureur général de la Cour d’Alger.
Les pouvoirs publics ont également installé un certain nombre de présidents de tribunaux et de cours. Il faut dire que les cérémonies ont eu lieu sous une forte surveillance des forces antiémeutes de la police et de la gendarmerie. Sous haute tension aussi, selon des images partagées sur les réseaux sociaux.
Le dialogue de sourds entre magistrats et ministère de la Justice
Les pouvoirs publics donnent un coup d’accélérateur à la démarche du ministère de la Justice au constat de blocage du dialogue entre les magistrats et le ministre Belkacem Zeghmati. La violente charge des gendarmes contre les magistrats au tribunal d’Oran renforce ce blocage. Les deux parties ont atteint un point culminant, perceptible dans la dernière déclaration du Syndicat national des magistrats. Ce dernier a fini par exiger le départ du ministre de la Justice Belkacem Zeghmati pour entrevoir une sortie de crise.
Pourquoi cette accélération des événements avec les magistrats ? Il semble que les responsables de l’État savent qu’ils ne disposent pas d’assez de temps. Que l’échéance de l’élection présidentielle avance à grands pas avec toutes les turpitudes qu’elle connaît en raison du rejet populaire.
Magistrats : contre ou pour l’élection présidentielle ?
Il est fort probable que le pouvoir algérien veuille à tout prix « sécuriser » cette élection présidentielle controversée. Pour cela, il se dit qu’il existe des magistrats qui risquent de ne pas jouer le jeu et de perturber le processus électoral. En septembre, quand le chef de l’État Abdelkader Bensalah a convoqué le corps électoral, des informations ont circulé sur l’intention des juges de ne pas superviser l’élection présidentielle du 12 décembre.
Pour les partisans du pouvoir et de l’élection présidentielle, cette rumeur suffit pour prendre des décisions. Comme opérer un grand mouvement de mutations parmi les magistrats, histoire de remplacer les juges et autres procureurs susceptibles de perturber les élections.
Par Aylan Afir 4 novembre 2019
Élection en Algérie – Les événements s’accélèrent avec les magistrats qui occupent désormais le centre de l’actualité. Les autorités algériennes, qui font face ces derniers jours à des actions de protestation des juges et des procureurs, semblent vouloir accélérer dans la mise en place des mécanismes nécessaires pour la réussite de leur élection présidentielle, programmée pour le 12 décembre prochain.
En effet, les éléments de la Gendarmerie nationale et ceux de la police ont encerclé ce matin plusieurs tribunaux de la wilaya d’Alger. Cela pour que les magistrats grévistes ne perturbent pas les cérémonies d’installation des procureurs de la République nouvellement nommés. Les nouveaux procureurs de Bir Mourad Raïs, Hussein Dey et Sidi M’Hamed ont été installés ce matin par le procureur général de la Cour d’Alger.
Les pouvoirs publics ont également installé un certain nombre de présidents de tribunaux et de cours. Il faut dire que les cérémonies ont eu lieu sous une forte surveillance des forces antiémeutes de la police et de la gendarmerie. Sous haute tension aussi, selon des images partagées sur les réseaux sociaux.
Le dialogue de sourds entre magistrats et ministère de la Justice
Les pouvoirs publics donnent un coup d’accélérateur à la démarche du ministère de la Justice au constat de blocage du dialogue entre les magistrats et le ministre Belkacem Zeghmati. La violente charge des gendarmes contre les magistrats au tribunal d’Oran renforce ce blocage. Les deux parties ont atteint un point culminant, perceptible dans la dernière déclaration du Syndicat national des magistrats. Ce dernier a fini par exiger le départ du ministre de la Justice Belkacem Zeghmati pour entrevoir une sortie de crise.
Pourquoi cette accélération des événements avec les magistrats ? Il semble que les responsables de l’État savent qu’ils ne disposent pas d’assez de temps. Que l’échéance de l’élection présidentielle avance à grands pas avec toutes les turpitudes qu’elle connaît en raison du rejet populaire.
Magistrats : contre ou pour l’élection présidentielle ?
Il est fort probable que le pouvoir algérien veuille à tout prix « sécuriser » cette élection présidentielle controversée. Pour cela, il se dit qu’il existe des magistrats qui risquent de ne pas jouer le jeu et de perturber le processus électoral. En septembre, quand le chef de l’État Abdelkader Bensalah a convoqué le corps électoral, des informations ont circulé sur l’intention des juges de ne pas superviser l’élection présidentielle du 12 décembre.
Pour les partisans du pouvoir et de l’élection présidentielle, cette rumeur suffit pour prendre des décisions. Comme opérer un grand mouvement de mutations parmi les magistrats, histoire de remplacer les juges et autres procureurs susceptibles de perturber les élections.
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