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Des médias algériens à la traîne et coupés des revendications du peuple

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    Des médias algériens à la traîne et coupés des revendications du peuple
    courrierinternational.com | 4 novembre 2019 23:17

    Des journalistes de médias proches du pouvoir manifestent devant l’immeuble de la télévision publique, le 25 mars 2019, à Alger. PHOTO / Ramzi Boudina / REUTERS.
    C’est la rupture. La confiance des Algériens dans les médias est à son plus bas niveau. Elle est quasiment rompue. Chaque vendredi de mobilisation, les manifestants de toutes les villes du pays vilipendent férocement les médias. Qualifiés de “servilement flatteurs” du pouvoir politique, le “peuple du vendredi” leur réserve un traitement hostile. La violence des slogans consacrés aux médias est à la hauteur du déni doublé de manipulation qu’inflige la profession aux événements qui remuent toute l’Algérie depuis plus de huit mois.

    L’insurrection citoyenne en cours dans le pays depuis le 22*février a libéré les espaces et émancipé les esprits. Le champ médiatique y a d’abord pleinement adhéré, notamment son versant audiovisuel. Mais la lune de miel entre les chaînes de télévision privées et publiques n’a pas duré très longtemps – hésitantes durant la première semaine du soulèvement populaire, puis surfant sur la vague de la contestation sous le titre trompeur de “voix du peuple” durant quelques vendredis, avant de braquer leurs caméras sur un ailleurs dépeuplé. Le divorce a été vite consommé.

    Un déni des réalités
    Le comportement de nombreux médias à l’égard de la révolution démocratique est passé du léchage au lynchage dans un spectaculaire retournement de situation politique à quelques jours de la chute d’Abdelaziz Bouteflika [qui a démissionné le 2*avril]. Les laudateurs d’hier qui portaient au pinacle le roi se transforment en boutefeux du président déchu. Le vieux roi est mort, vive le nouveau monarque consacré et célébré !

    Ce faisant, les médias mènent une campagne pour décréter la fin de la révolution. Ils s’installent dans un déni des réalités accompagné d’une interminable campagne de manipulation de l’opinion et de falsification de la vérité, pourtant évidente. Au point de ne plus couvrir les gigantesques mobilisations populaires hebdomadaires. Cette situation crée un profond malaise dans les rédactions, mécontente certains journalistes, mais surtout provoque une colère légitime de l’opinion publique. L’audiovisuel algérien manque ainsi un grand moment médiatique et tombe dans un gouffre dont il ne sortira pas de sitôt.

    Il est vrai que les chaînes de télé privées sont ligotées par un statut fragilisant. Leur marge de liberté est drastiquement réduite. Lancées dans le sillage des “printemps arabes” comme signe d’ouverture, mais en réalité pour contrer l’influence des chaînes satellitaires arabes, les chaînes de télévision privées sont mi-algériennes, mi-étrangères. Semi-légales. Des chaînes offshore autorisées et confiées aux amis du pouvoir. La mission d’informer est accessoire. Leur tâche essentielle est d’accompagner les choix politiques décidés par le pouvoir sans tenir compte des exigences de l’éthique et de la déontologie. Un champ régenté par des règles non écrites. Celles écrites ne sont pas non plus protectrices. Les choix éditoriaux relèvent plus des ordres d’en haut que de l’émanation d’un libre débat au sein des rédactions. Mais à l’abus de pouvoir s’ajoute un abus d’obéissance criant. Une reconversion zélée. Dans l’art de transformer les injonctions en convictions, les rédactions redoublent de soumission.

    La nouvelle “maison d’obésissance”
    Les journalistes exerçant dans ces médias sont comme pris en otages. Ne pouvant supporter une telle situation, certains préfèrent partir pour préserver leur dignité. Ils ne sont pas nombreux à le faire [début mars, Meriem Abdou, rédactrice en chef de l’antenne francophone de la radio nationale, et Nadia Madassi, qui présentait depuis quinze ans le journal du soir de Canal Algérie, ont décidé de quitter leur poste et de rejoindre la rédaction].

    Ce panorama peu glorieux du champ audiovisuel est identique dans une bonne partie de la presse écrite arabophone et francophone. Les journaux qui étaient à la botte du régime de Bouteflika durant des années ont tourné le dos au président déchu pour faire une entrée bruyante dans la nouvelle “maison d’obéissance”. Au passage, ils ferment à double tour la porte aux voix citoyennes qui s’élèvent sur les grands boulevards d’Algérie sans donner d’explication.

    Cependant, dans ce champ de ruines médiatiques, quelques espaces résistent, des journalistes continuent d’assumer leur rôle, défiant les pressions et les intimidations. Aux difficultés économiques se superposent des velléités de soumettre, voire d’effacer les voix libres. Dans ce climat de crainte, les journalistes indépendants se rendent à leurs rédactions la peur au ventre. Viscéralement attachés aux règles qu’exige le métier de journaliste dans un pays où la liberté est en sursis, ils n’abandonnent pas ces îlots de résistance.

    Les journaux qui ont tenu tête au régime de Bouteflika durant son règne despotique restent encore debout et refusent d’abdiquer. Non pas dans une attitude d’opposition politique, mais pour défendre un métier nécessaire à la construction de la démocratie et dont la règle cardinale est l’indépendance vis-à-vis des pouvoirs. Beaucoup de spécialistes estiment que, dans cette période charnière que traverse le pays, les médias sont à la traîne. Ils sont le maillon faible de la nouvelle histoire en mouvement. Nombreux sont les citoyens qui jugent qu’ils ont “trahi la cause du peuple”.

    Hacen Ouali
    Lire l’article original
    Source
    “La Patrie”, titre francophone, fondé en 1990 par des journalistes venant d’El-Moudjahid, quotidien officiel du régime, est rapidement devenue un journal de*référence. Son directeur, Omar Belhouchet, est une figure de la presse
    “Les mensonges sont nécessaires quand la vérité est très difficile à croire”
    Pablo Escobar après avoir brûlé le tribunal qui devait le juger.

  • #2
    - les neveux aussi


    "sauvons la liberté , la liberté sauve le reste"

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    • #3
      On ne peux pas couper la main qui les nourries.

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      • #4
        Voici une autre corporation qui gagnerait, elle aussi, à se libérer du joug de cette mafia.

        Ce ne sera pas facile non plus. Il faut compter sur la rébellion des jeunes...
        Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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        • #5
          Peut on raisonnablement les appeler medias algériens s'il ne rendent pas compte de ce qui s y passe ?

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          • #6
            Officiellement c’est chaines soit disant privées, sont des chaines offshores, la plus part sont basés je crois en Jordanie.
            La vie est un cadeau

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