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Risques et périls des élections de décembre en Algérie

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  • Risques et périls des élections de décembre en Algérie

    En Algérie, si le conseil Constitutionnel donne son accord, ce seront cinq candidats qui s'affronteront à la l'élection présidentielle prévue le 12 décembre 2019. Mais cette élection est rejetée par les manifestants. Aura-t-elle bien lieu ? Peut-elle être encore reportée ou annulée ? L'analyse du chercheur Brahim Oumansour, interrogé par Carine Frenk.

    RFI : C’est officiel, cinq candidats [Ali Benflis, Abdelmaldjid Tebboune, Azzedine Mihoubi, Abdelkader Bengrina, Abdelaziz Belaïd] s’affronteront à la présidentielle du 12 décembre en Algérie, si toutefois, cette élection a lieu. Y a-t-il encore des doutes à avoir ou la marche vers cette élection vous paraît inexorable ?

    Brahim Oumansour : Certainement. Il est difficile de se prononcer sur le maintien de ces élections avec certitude pour une raison simple, c’est que la détermination est affichée des deux côtés : au sein du pouvoir qui continue de manière unilatérale sa feuille de route, quitte à arrêter des manifestants, des représentants de la mobilisation du « Hirak » [« mouvement » en arabe] actuel. Mais aussi les menaces du chef de l’état-major même vis-à-vis de toute personne qui entraverait le déroulement de ces élections. Face à cela, on a une détermination au sein de la population. On a vu ces dernières semaines que le mouvement prend de l’ampleur. Donc, une détermination affichée des deux côtés qui risque d’augmenter les tensions dans les prochaines semaines.

    Mais est-ce que cette élection peut encore être reportée ?

    Tout est possible. Ce n’est pas exclu. Tout dépendra aussi de l’évolution de la mobilisation actuelle. Si la population sort de plus en plus massivement dans la rue, voire si on observe certaines dérives ou violences ou des affrontements entre services de l’ordre et manifestants, ça pourrait créer des clivages au sein de l’état-major. Certains probablement au sein de l’état-major considèreraient comme un risque potentiel à ne pas prendre, voire pousser vers une annulation ou reporter les élections.

    Est-ce que la rue peut bloquer le vote ?

    Pour le moment, on a vu que la mobilisation a toujours été pacifique. Par contre, le jour des élections, rien ne garantit qu’elles se dérouleront dans le calme. Des manifestants pourraient dans certaines régions, dans certaines villes passer à l’acte, c’est-à-dire empêcher le déroulement des élections, empêcher des électeurs d’aller voter tout simplement. Et on risque peut-être aussi de voir quelques centres incendiés ou autres, c’est ça le risque le jour des élections.

    Parmi les cinq candidats, il y a deux anciens Premiers ministres : Abdelmaldjid Tebboune et Ali Benflis. N’apparaissent-ils pas comme des cautions à un processus contesté ?

    Exactement. La présence de ces deux figures notamment, mais aussi les trois autres, mais principalement Tebboune et Benflis, apparaissent chez beaucoup d’Algériens comme une preuve en quelque sorte, complémentaire qui conforte leur doute vis-à-vis de la volonté du pouvoir actuel d’apporter un changement au système politique. La présence de deux anciens Premiers ministres est vue même comme une défiance par certains, vis-à-vis de leurs revendications.

    Et qui est le mieux placé ?

    C’est difficile de comparer entre les deux, même si bien sûr au niveau des parrainages, Tebboune a apporté plus de voix. Maintenant, Benflis aussi a ses relais au sein de l’appareil d’État, au sein de l’administration, de l’armée, etc. Il est aussi vu par certains comme un futur président potentiel.

    Y a-t-il un candidat étiqueté Gaid Salah, le chef d’état-major ?

    Aujourd’hui, l’état-major bien sûr a la capacité de gérer la crise actuelle, mais en même temps, elle cherche à ne pas la gérer de manière directe, à ne pas faire de la politique directement, mais elle cherche un candidat potentiel avec qui elle peut négocier l’avenir du pays, sur lequel elle pourrait avoir aussi le contrôle.

    Comment expliquez-vous la position du Front de libération nationale (FLN) qui se dit d’accord sur le principe avec cette élection, mais qui ne présente aucun candidat ?

    Le FLN bien sûr a toujours été le parti de l’État, le parti du pouvoir. Donc le premier parti visé par le rejet de la population. Et aucun candidat ne pourrait récolter des voix sous l’étiquette de ce parti.

    Vu le climat qui prévaut, le vainqueur de cette élection n’aura-t-il pas un problème de légitimité ?

    Exactement. Ce qui pose aujourd’hui problème, ce n’est même pas la transparence ou pas de ces élections, mais plutôt les tensions actuelles, le rejet massif de ces élections par une grande partie de la population, c’est-à-dire un futur président qui fera face à une contestation qui va se durcir, qui va se radicaliser. Il y a déjà des grèves qui sont annoncées. On a vu avec les magistrats, mais aussi des syndicats de grands groupes publics comme Sonelgaz, l’équivalent d’EDF en France. Tout ce durcissement va créer un climat délétère qui risque de ne pas séduire, de ne pas encourager en tout cas les investisseurs étrangers ou nationaux. Tout cela va créer un climat de tensions importantes, voire une dérive vers des affrontements violents par la suite

  • #2
    Je suis d'accord avec ce chercheur pour dire que rien n'est définitivement joué, à l'heure qu'il est. Des retournements de situation peuvent encore survenir d'ici le 12.

    Mais si le pouvoir s'entête à maintenir sa feuille de route, je n'exclus pas un basculement ou un dérapage entre le 11 et le 13 décembre...
    Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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    • #3
      Moi aussi, je crains le dérapage le 12 décembre.
      il me semble impensable que les Algériens assistent, les bras croisés, à un tel mépris. Leur faire imposer une telle mascarade d'élections et avec de tels rejetons du système après des mois de manifestations de telle ampleur, ca ne peut être toléré.

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      • #4
        RFI : C’est officiel, cinq candidats [Ali Benflis, Abdelmaldjid Tebboune, Azzedine Mihoubi, Abdelkader Bengrina, Abdelaziz Belaïd] s’affronteront à la présidentielle du 12 décembre en Algérie, si toutefois, cette élection a lieu. Y a-t-il encore des doutes à avoir ou la marche vers cette élection vous paraît inexorable ?

        quelle mascarade il faut du sang neuf !!!


        sinon a quoi aurait servi le hirak et le départ des boutef

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        • #5
          Le 11 décembre est une date à haute valeur symbolique, très chargée historiquement.

          Les choses pourraient basculer dès ce jour là...
          Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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          • #6
            Ce que ce chercheur a omis de dire, c'est: de qu'elle crédibilité (sur le plan international s'entend) pourrait se targuer un président qui sortirait d'une élection désavouée avec une telle ampleur ? ...

            Certes, il y aurait toujours le recours de soudoyer certaines chancelleries étrangères, mais le reste du monde verrait une marionnette non solvable à la tête de l'Algérie...ce qui serait lourd de conséquences ...

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            • #7
              Y a quelque jours un petit groupe du congrès américain s’est rendu en Algerie, officiellement une visite normale ordinaire entre autre…. La lutte contre le terrorisme bla bla bla, que nenni, le vrai but de la visite c’est apprendre des leçons et cours accélérer sur l’INQILABOLOGIE scientifique, mathématique, physique sa les intéresse pas, c’est déjà testé, peut être métaphysique… parce que ils ont un président que personne ne comprend, ils veulent faire la guerre lui non.
              C’est quoi déjà le sujet, ah. Voila les élections du 12/12, elles auront belles et bien, et fort probablement avec un 2ème tour, dommage pas de surprise.
              La vie est un cadeau

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              • #8
                Depuis le début de l'année, le pouvoir a pris des décisions que le peuple a rejeté ou déjoué.
                Il a voulu accorder un 5è mandat à la momie,
                Gérer une période de transition à sa manière
                organiser des élections en juillet
                "Accompagner" le Hirak
                Diviser les algériens
                Empêcher le Hirak par tous les moyens, etc...
                Jusqu'à présent, c'est le peuple qui a décidé.
                A présent, le pouvoir tente d'organiser des élections pour le 12 décembre. Encore une fois, c'est la décision du peuple qui s'imposera.
                Il n'y aura pas plus d'élection le 12 décembre qu'il n'y en a eu le 4 juillet.
                Yetnahaw ga3!

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                • #9
                  l'Algérie et les algériens ont besoin de sang neuf.

                  Comment chasser les démons du passé et batir une Algérie nouvelle ? Comment imaginer l'Algérie et les algériens dans 1 an, 5 ans, 10 ans, gouvernés par ceux qui ont contribuer directement ou indirectement à sa ruine ? Quel serait le regard, le sentiment et le ressentiment de cette merveuilleuse jeunesse qui sort mardi et vendredi, pacifiquement, depuis des mois, demander le changement ?

                  On souhaite le meilleur pour notre pays, pour notre jeunesse, mais l'aveuglement des dirigeant proclamés de l'heurei est plus qu'inquiétant.
                  Dernière modification par rouge et or, 06 novembre 2019, 02h54.

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                  • #10
                    En décembre, ça passe ou ça casse!
                    Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui.

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