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Le testament ....

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  • Le testament ....

    Kafka est le diadème du poème.
    Il m'a apporté en cachette un souterrain et un testament.
    Quand j'ai vu son visage, il y a eu éclipse de l'univers.
    Tout est devenu fou : le ciel, ma pénombre et les anges.
    Le chapeau est un paradis, a dit
    Kafka.
    L'avez-vous entendu ?
    Kafka ne parle pas

    Souterrain
    silence
    visages qui me reconnaissent

    Et moi, avec mon corps strié
    je m'étire dans le vide
    La forme est un miroir obscurci
    Les corps sont au mitan du mur
    Mon visage m'est étrange
    Le ciel s'est ramolli dans ma main

    Je le mange
    et redescends pour parler de mon pays
    Le soleil est un kholkhal enserrant ma taille
    et la forme, une colline

    Où allez-vous, prophètes ?

    Les gens dorment

    Abusé par les fleurs
    l'ange enterre son visage dans le carré barbare
    L'inspiration est si morne

    Avant de naître

    j'ai vu l'univers en pleurs
    J'ai vu ma mère m'étrangler avec mes langes
    m'introduire dans sa fiole de khôl
    sans que j'oppose de résistance

    J'ai tant vu
    et quand j'ai repris mon ascension
    les anges sirotaient leur thé de la mi-journée
    et déchargeaient dans un coin leur fatigue

    J'ai dit :
    Apprends-moi à respirer
    cette union avec l'obscurité
    à naître du noir
    être enterrée dans la tiédeur de l'horizon
    à l'insu des vieilles lampes
    et lave-moi de toutes les légendes

    Pas de gitans ici
    Le sable est plus gros, moins froid
    Pas de ports pour le voyage
    Monte mes marches, ô enfant des anges égarés
    plaintifs
    laisse-nous planter dans tes côtes l'air, les ailes
    et te passer le flambeau
    Kafka est le diadème du poème

    Poémes d'Zohra Mansouri
    dz(0000/1111)dz
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