Les Tlemceniens nettoient leur centre-ville pour se moquer d'une manifestation "Spontanée" en soutien au pouvoir
Par Hamdi Baala
Des citoyens ont nettoyé une placette où s’est tenu une manifestation en soutien au pouvoir mercredi 7 novembre à Tlemcen, dans une action satirique destinée à tourner en ridicule une manifestation considérée “de propagande”.
Munis d’insecticides, de désodorisants, de balais, de l’eau de javel et de divers produits détergents, plusieurs dizaines d’habitants se sont rassemblés mercredi en fin de journée pour nettoyer la place de la Liberté (surnommée El Blass) au centre-ville où s’est tenu plus tôt le rassemblement “spontané” en soutien à l’armée et à l’élection du 12 décembre que rejette le mouvement populaire.
“Nous avons pris la manifestation de soutien au pouvoir comme une humiliation et nous voulions organiser une riposte”, a expliqué Otman, un habitant de Tlemcen qui a pris part au nettoyage. “Quelqu’un a proposé l’idée de nettoyer El Blass pour se moquer d’eux, et ça a pris”, a-t-il ajouté.
Ces citoyens, actifs dans les manifestations du vendredi, ont scandé tout au long de cette opération de nettoyage les slogans du mouvement populaire du 22 février qui se poursuit, exprimant le refus de la tenue de la présidentielle du 12 décembre alors que les figures du régimes du président déchu Abdelaziz Bouteflika sont toujours aux commandes.
“Ils ne savent même pas où ils vont”
Ils croient savoir que les dizaines de personnes mobilisées pour prendre à part à la manifestation de soutien au pouvoir ont été emmenés par bus depuis les petites villes de la wilaya de Tlemcen, dont Maghnia. “Il y a avait aussi des employés des mairies, des femmes de ménage”, a affirmé Otman.
“Je refuse en tant que contribuable que mon argent soit versé à des pauvres gens qui ne savent même pas où ils vont, pour soutenir une mascarade électorale que nous refusons”, a déclaré une femme sur place lors de l’opération de nettoyage dans un direct diffusé sur Facebook.
D’autres personnes ont identifié par les manifestants qui soutiennent la présidentielle l’ancien député FLN Sid Ahmed Bechlaghem. Ils l’ont accusé d’avoir organisé le rassemblement en question et ont rappelé son soutien à l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.
A l’approche du début de la campagne électorale et alors que les manifestations populaires qui le rejettent se poursuivent, le pouvoir a intensifié la diffusion des messages en soutien au rendez-vous électoral contesté.
La télévision du gouvernement et les chaînes privées ont cessé depuis des mois de couvrir les manifestations populaires demandant le départ les figures du régime et à leur tête le chef d’état-major de l’armée Ahmed Gaïd Salah.
Elles n’ont cependant pas raté les marches “spontanées” de mercredi et ont diffusé des images du rassemblement de soutien de Tlemcen et dans d’autres villes.
Pour le rassemblement à Tlemcen, la télévision gouvernementale a même déployé les gros moyens
On peut apercevoir dans le reportage en question (à partir de la 7e minute) des passages filmés avec un drone. Les citoyens interrogés ont exprimé leur soutien à la présidentielle du 12 décembre et à l’état-major de l’armée dont le chef a soutenu de nombreuses fois et avec virulence la tenue de l’élection comme seule option.
GAID-TV International hier à TLEMCEN
Ces images ont rappelé à de nombreux observateurs les manifestations “spontanées” organisées par le pouvoir en 1995 en pleine guerre civile pour appeler Liamine Zeroual à se présenter à la présidentielle de cette année. Ces marches, orchestrées par les services du renseignement, ont également fustigé la plateforme de Sant’Egidio pour une solution politique à la crise, proposée par des figures de l’opposition algérienne.
“Seuls les dirigeants de l’Algérie osent qualifier de traîtres des symboles historiques comme Abdelhamid Mehri et Hocine Aït Ahmed juste parce qu’ils ont proposé une autre solution à la crise que le feu et le sang”, a écrit le journaliste Nadjib Belhimer sur sa page Facebook.
“Quel diable a réveillé ces détails aujourd’hui?
Ce sont les manifestations “spontanées” organisées dans différentes wilayas pour soutenir le choix des élections. Des manifestations qui nous informent que rien n’a changé depuis 1995. Le pouvoir est toujours obsédé par l’idée que la solution réside dans l’élection d’un président, et peu importe s’il s’avère plus tard que le président élu n’a pas ramené de solution. Le pouvoir sera prêt à placer une autre personne à la tête de la façade dirigeante”, a-t-il ajouté.
Huff post Algerie
Par Hamdi Baala
Des citoyens ont nettoyé une placette où s’est tenu une manifestation en soutien au pouvoir mercredi 7 novembre à Tlemcen, dans une action satirique destinée à tourner en ridicule une manifestation considérée “de propagande”.
Munis d’insecticides, de désodorisants, de balais, de l’eau de javel et de divers produits détergents, plusieurs dizaines d’habitants se sont rassemblés mercredi en fin de journée pour nettoyer la place de la Liberté (surnommée El Blass) au centre-ville où s’est tenu plus tôt le rassemblement “spontané” en soutien à l’armée et à l’élection du 12 décembre que rejette le mouvement populaire.
“Nous avons pris la manifestation de soutien au pouvoir comme une humiliation et nous voulions organiser une riposte”, a expliqué Otman, un habitant de Tlemcen qui a pris part au nettoyage. “Quelqu’un a proposé l’idée de nettoyer El Blass pour se moquer d’eux, et ça a pris”, a-t-il ajouté.
Ces citoyens, actifs dans les manifestations du vendredi, ont scandé tout au long de cette opération de nettoyage les slogans du mouvement populaire du 22 février qui se poursuit, exprimant le refus de la tenue de la présidentielle du 12 décembre alors que les figures du régimes du président déchu Abdelaziz Bouteflika sont toujours aux commandes.
“Ils ne savent même pas où ils vont”
Ils croient savoir que les dizaines de personnes mobilisées pour prendre à part à la manifestation de soutien au pouvoir ont été emmenés par bus depuis les petites villes de la wilaya de Tlemcen, dont Maghnia. “Il y a avait aussi des employés des mairies, des femmes de ménage”, a affirmé Otman.
“Je refuse en tant que contribuable que mon argent soit versé à des pauvres gens qui ne savent même pas où ils vont, pour soutenir une mascarade électorale que nous refusons”, a déclaré une femme sur place lors de l’opération de nettoyage dans un direct diffusé sur Facebook.
D’autres personnes ont identifié par les manifestants qui soutiennent la présidentielle l’ancien député FLN Sid Ahmed Bechlaghem. Ils l’ont accusé d’avoir organisé le rassemblement en question et ont rappelé son soutien à l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.
A l’approche du début de la campagne électorale et alors que les manifestations populaires qui le rejettent se poursuivent, le pouvoir a intensifié la diffusion des messages en soutien au rendez-vous électoral contesté.
La télévision du gouvernement et les chaînes privées ont cessé depuis des mois de couvrir les manifestations populaires demandant le départ les figures du régime et à leur tête le chef d’état-major de l’armée Ahmed Gaïd Salah.
Elles n’ont cependant pas raté les marches “spontanées” de mercredi et ont diffusé des images du rassemblement de soutien de Tlemcen et dans d’autres villes.
Pour le rassemblement à Tlemcen, la télévision gouvernementale a même déployé les gros moyens
On peut apercevoir dans le reportage en question (à partir de la 7e minute) des passages filmés avec un drone. Les citoyens interrogés ont exprimé leur soutien à la présidentielle du 12 décembre et à l’état-major de l’armée dont le chef a soutenu de nombreuses fois et avec virulence la tenue de l’élection comme seule option.
GAID-TV International hier à TLEMCEN
Ces images ont rappelé à de nombreux observateurs les manifestations “spontanées” organisées par le pouvoir en 1995 en pleine guerre civile pour appeler Liamine Zeroual à se présenter à la présidentielle de cette année. Ces marches, orchestrées par les services du renseignement, ont également fustigé la plateforme de Sant’Egidio pour une solution politique à la crise, proposée par des figures de l’opposition algérienne.
“Seuls les dirigeants de l’Algérie osent qualifier de traîtres des symboles historiques comme Abdelhamid Mehri et Hocine Aït Ahmed juste parce qu’ils ont proposé une autre solution à la crise que le feu et le sang”, a écrit le journaliste Nadjib Belhimer sur sa page Facebook.
“Quel diable a réveillé ces détails aujourd’hui?
Ce sont les manifestations “spontanées” organisées dans différentes wilayas pour soutenir le choix des élections. Des manifestations qui nous informent que rien n’a changé depuis 1995. Le pouvoir est toujours obsédé par l’idée que la solution réside dans l’élection d’un président, et peu importe s’il s’avère plus tard que le président élu n’a pas ramené de solution. Le pouvoir sera prêt à placer une autre personne à la tête de la façade dirigeante”, a-t-il ajouté.
Huff post Algerie
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