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Combats intenses à Mogadiscio

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    Des insurgés ont abattu un hélicoptère de combat éthiopien vendredi à Mogadiscio, où les affrontements se sont intensifiés au deuxième jour d'une offensive des forces somaliennes et éthiopiennes contre des islamistes et des miliciens affiliés aux clans locaux.

    Face aux obus qui pleuvaient sur la capitale et aux tirs assourdissants de chars d'assaut qui ébranlaient les habitations, des centaines d'insurgés ripostaient en faisant usage de mortiers, de roquettes et de grenades.

    Tandis que des habitants terrifiés se terraient chez eux, des journalistes ont vu deux hélicoptères éthiopiens ouvrir le feu sur un bastion des insurgés avant que l'un d'eux soit touché par une roquette ou une grenade.

    "De la fumée est sortie en tourbillonnant de la cabine et il s'est tourné vers l'océan", a dit le journaliste suisse Eugen Sorg, posté à proximité sur un toit. "Il s'est écrasé à l'extrémité sud de la piste d'aéroport."

    Des témoins ont signalé une fumée noire et plusieurs explosions en provenance du lieu où l'appareil était tombé.

    Plus de trente personnes ont été tuées jeudi dans les combats les plus violents engagés depuis le nouvel an à Mogadiscio. L'offensive conjointe somalo-éthiopienne a aussi fait une centaine de blessés, et l'on s'attend à ce que le bilan s'alourdisse.

    "Un obus de mortier vient de tomber dans la maison voisine de la mienne", a déclaré à Reuters Faisal Jamah, un habitant du sud de la capitale. "Nous avons à peine dormi cette nuit. Le ciel était illuminé par les explosions."

    "Il y a un grand nombre de blessés, mais il n'y a aucun moyen de les évacuer vers des hôpitaux en raison des combats de rue", a ajouté Jamah.

    CONFERENCE DE RECONCILIATION ?


    Jeudi, des cadavres de soldats éthiopiens ont été traînés dans les rues et des miliciens aux allures bravaches ont posé à côté des corps. Ces scènes rappelaient la destruction de deux hélicoptères américains Black Hawk en 1993 à Mogadiscio au cours d'une opération avortée contre les chefs de guerre locaux.

    Une partie des miliciens de clan qui faisaient naguère la loi dans la ville combattent à présent avec les islamistes. Les affrontements ont ainsi torpillé une trêve précaire entre l'armée éthiopienne et le principal clan de Mogadiscio, les Hawiye.

    Selon des analystes, Addis-Abeba semble résolu à livrer une guerre tous azimuts aux insurgés, qui ont pu se sentir encouragés par des épisodes récents comme la destruction d'un avion au service d'une mission de maintien de la paix africaine, ou des embuscades dans lesquelles sont tombés des soldats.

    Mais si l'Ethiopie à majorité chrétienne espère écraser une fois pour toutes les rebelles, l'offensive pourrait aussi avoir pour effets de mécontenter encore plus la population de la ville et d'attirer des djihadistes musulmans étrangers, notent les spécialistes de la région.

    Certains des combats les plus violents de vendredi avaient lieu autour du principal stade de football, où des médias locaux signalent des tranchées creusées par les soldats éthiopiens et les insurgés à quelques mètres les unes des autres.

    "Des civils pris de panique s'enfuient toujours de la ville", rapporte la radio privée Shabelle sur son site internet.

    Selon les Nations unies, 12.000 habitants ont fui Mogadiscio depuis une semaine. Le Haut Commissariat de l'Onu pour les réfugiés (HCR) fait savoir que la crise humanitaire s'aggrave et que les responsables de secours n'ont souvent plus accès aux personnes qui requièrent des soins ou des vivres.

    Malgré ce chaos, le Premier ministre Ali Mohamed Gedi a déclaré qu'une conférence sur la réconciliation prévue à la mi-avril était maintenue. Des islamistes modérés y seront invités, a-t-il dit.

    "Ceux qui renoncent à la violence et reconnaissent la charte fédérale de transition peuvent y participer", a-t-il dit à la BBC à Ryad en faisant allusion à la charte en vertu de laquelle son gouvernement a été mis sur pied au Kenya en 2004.

    Niant que la situation échappe à tout contrôle, Gedi a ajouté: "C'est ce que répandent les mass médias, mais la réalité est différente."

    Par Reuters
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