Mère d’Algérie

[Océane]

Là, tout au fond
Au cœur de la richesse
Jusqu’à la dernière goutte

J’ai avalé la mer

J’ai avalé la mer
Comme un millier de larmes

Des larmes de mémoire
Certaines âcres et amères
D’autres douces et sucrées

J’ai avalé la mer

En vague d’émotion
Les unes après les autres

Quand la houle s’échoue
Sur le sable d’une terre
Où le sel pique et cicatrise

J’ai avalé la mer

J’ai avalé la mer
Sans recracher ses hontes

L’espoir de ses marins
Le rêve d’un nouveau monde
Les noyés de chagrin

J’ai avalé la mer

Pour mieux la protéger
Au creux de mes entrailles

Ressentir la source de vie
Où nuit se disperse
Quand lumière s’impose

J’ai avalé la mer

J’ai avalé la mère
Et son amour me submerge

Stéphanie Bruzzone