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Algerie:« Le Trésor supporte le fardeau des déficits accumulés en puisant dans des ressources non pérennes »

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  • Algerie:« Le Trésor supporte le fardeau des déficits accumulés en puisant dans des ressources non pérennes »

    La loi de finances 2020 a été élaborée dans « un contexte international particulier, caractérisé par une fluctuation du marché de l’Énergie qui a rendu plus vulnérables les pays exportateurs de pétrole « , selon le ministre des Finances. Quel est votre commentaire ?
    Mohamed Cherif Belmihoub, professeur en économie. La crise du marché pétrolier ne date pas d’aujourd’hui. Au milieu de l’année 2014, la chute des prix du brut a été de près de 50%. Aucune décision sérieuse n’a été prise et on a continué sur la même démarche dans l’élaboration des lois de finances successives et en maintenant le même niveau de dépenses alors que les prix ont chuté de 50%.

    En 2015 et 2016 on a puisé dans le Fonds de régulation des recettes et à partir de 2017, on a trouvé « l’astuce » d’utiliser la planche à billets, une solution de facilité, pourtant adossée à un programme de réformes structurelles définies dans un décret pris par le Premier ministre. Depuis 2017 on renouvelle l’opération de financement par la planche à billets chaque fois qu’il y a un besoin.

    Donc dire que le contexte de 2019 est particulier est un non-sens. D’abord ce ne sont pas tous les pays qui sont devenus vulnérables à la suite de cette crise des prix. Beaucoup de pays ont soit trouvé des ressources alternatives, soit réduit le train de vie de l’État, soit engagé des réformes solides touchant plusieurs domaines de la sphère économique.

    Pourquoi une telle « réflexion » tarde-t-elle toujours à être entamée pour enfin aboutir à de vraies solutions ?
    Cette réflexion ne risque pas d’être engagée pour la raison suivante : le système financier algérien est ankylosé dans ses deux volets. Il est caractérisé par une rigidité dans la sphère publique du Trésor (la sphère publique est devenue trop importante par son élargissement au cours des 15 dernières années grâce aux recettes induites par le niveau élevé des prix du pétrole) alors que les systèmes budgétaire et celui de la fiscalité sont d’un archaïsme sidérant qui ne leur permet pas de s’adapter ni d’anticiper les crises.

    Le Trésor supporte le fardeau des déficits accumulés en puisant dans des ressources non pérennes et, plus grave encore, à haut risque. On continue de dire que le financement non conventionnel n’a pas provoqué une inflation et par conséquent il faut puiser davantage dans cette « solution » ; or si l’inflation reste contenue à un niveau acceptable, c’est grâce aux réserves de change qui permettent d’importer des marchandises destinées à la consommation domestique, on ne fait que reporter donc l’effet inflationniste du financement non conventionnel.

    Le deuxième volet, celui du système bancaire et du marché financier est aussi structurellement figé, alors qu’il aurait pu constituer une alternative à la planche à billets. La relation épargne-investissement n’est pas vertueuse dans le contexte algérien. Donc les réformes structurelles doivent porter sur le redimensionnement de la sphère publique et redresser progressivement les finances publiques. Ceci n’est pas une mince affaire, elle suppose une volonté politique, une compétence technique et une pédagogie de communication.

    Le projet de loi sur les hydrocarbures (adopté à la majorité par les députés de l’APN) a suscité beaucoup de polémique. Les critiques qui ont accompagné le texte sont-elles justifiées, selon vous ?
    Les principales critiques ont porté sur l’opportunité de présenter cette loi importante en ce moment et sur les garanties liées à l’exercice de la souveraineté sur les richesses naturelles du pays, mais peu de critiques sur le contenu de la loi. Cette loi reste insuffisante pour traiter la question énergétique en Algérie. Elle ne porte que sur le volet prospection et éventuellement la production, et donc on a visé une finalité à court terme, celle d’avoir des ressources financières dans 3 ou 4 ans.

    L’Algérie a besoin d’une véritable politique nationale de l’énergie qui doit prendre en charge tous les volets, de la production des hydrocarbures fossiles au développement des énergies renouvelables en passant par le modèle de consommation ; sans une vision globale sur la question énergétique, on va continuer à avoir un comportement de rentier, chercher des recettes additionnelles pour ne pas engager des réformes structurelles pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures. Cette perspective n’est pas mise encore sur la table d’un débat sérieux sur un sujet très sérieux.

    Comment expliquer que l’Algérie soit l’un des rares pays où la consommation de l’énergie domestique est supérieure à la consommation industrielle. De quoi cela est-il révélateur ?
    Si la consommation de l’énergie par les ménages et les services à la population est devenue plus importante que la consommation des activités économiques, c’est révélateur de la désindustrialisation du pays et d’un gaspillage par les ménages. Les prix de l’énergie à la consommation domestique n’est pas étranger à ce comportement.

    Donc il y a urgence à industrialiser le pays pour créer la richesse et rationaliser la consommation des ménages pour dégager des surplus exportables, sinon la situation risque d’être chaotique, selon les experts, dans 5 ans. Il y va de la sécurité énergétique qui, comme la sécurité alimentaire, doivent être des préoccupations majeures pour la gouvernance future du pays.tsa

  • #2
    Si la consommation de l’énergie par les ménages et les services à la population est devenue plus importante que la consommation des activités économiques, c’est révélateur de la désindustrialisation du pays et d’un gaspillage par les ménages.
    L'Algérie a perdu une bonne partie du peu d'industrie qu'elle avait déjà ! Ca va devenir de plus en plus compliqué ! Le dinar perd de plus en plus du peu de valeur qu'il avait déjà...

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    • #3
      En effet Lockdown.
      Puis le Mahdi va arriver suivi du dajal qui lui même sera tuer par le Messi puis gog et magog sortiront mais une douda leur bouffera le cerveau puis la bête apparaîtra et le soleil se lèvera à l'occident.

      Franchement vous les makhzeniens vous en avez pas marre de vos prédictions eschatologiques concernant Dz ?
      J'aime surfer sur la vague du chaos.

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      • #4
        Hmida attention tu fais du H.S !

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