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Le Hirak et la prise du pouvoir par l’armée au lendemain de l’indépendance

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  • Le Hirak et la prise du pouvoir par l’armée au lendemain de l’indépendance

    la crise de l’été 1962 fait retour dans la mémoire algérienne

    Le hirak de 2019 fait s’interroger les Algériens sur la prise du pouvoir par l’armée au lendemain de l’indépendance



    L’Algérie commémore en 2019 le 65e anniversaire du soulèvement du 1er novembre 1954 qui a marqué le début de la guerre d’indépendance nationale. Mais l’accession du pays à l’indépendance en 1962 a été marquée par une crise politique majeure au sein du mouvement national algérien (FLN, ALN, CNRA et GPRA*) qui a vu l’armée des frontières s’emparer du pouvoir en écartant les institutions construites tant bien que mal durant la guerre de libération. Nous reproduisons un texte Mohammed Harbi du 31 octobre 2019 qui revient sur cette histoire ainsi qu’une interview filmée où il explique cette crise de l’année 1962. Et aussi le film d’un débat organisé le 22 octobre 2019 par le site Algeria-Watch sur l’histoire refoulée de l’Algérie depuis son indépendance.

    1er novembre 1954 :
    une déclaration de Mohammed Harbi
    Publiée le 31 octobre 2019 par Mediapart sur le blog de l’historien Robi Morder

    L’événement du 1er novembre, événement fondateur ou le prélude d’un régime militaire ? L’Algérie entrée dans la sphère capitaliste en 1830 n’en est jamais sortie. L’ouverture vers le socialisme est mort-née. Le mouvement citoyen « hirak » est une réaction venue d’en bas contre la dépossession et l’oppression. Quelles que soient ses limites il est aujourd’hui le porteur de nos espoirs.

    Face à la Déclaration du 1er novembre 1954.

    Né de la scission du MTLD [1], le FLN a contribué à la diffusion d’un modèle de mouvement politique jusque-là inédit. Il a rassemblé une partie de ses militants qui appartenaient à son organisation paramilitaire OS [2]. Il s’est étoffé après l’insurrection, en constituant par le haut un bloc d’élites issu des groupes privilégiés petits bourgeois et bourgeois, plus ou moins intégrés dans le système colonial et s’appuyant sur une masse émanant de la plèbe urbaine et rurale. Cette alliance imposée par les circonstances s’inscrit dans le cadre de ce que Gramsci appelle : « Une révolution passive, c’est-à-dire, une révolution conduite suivant des modalités faisant obstacle à la formation d’une conscience populaire, nationale, répandue et opérante. Les élites s’appuyant sur l’intervention populaire sans que celles-ci ne pèse sur les objectifs du mouvement ».

    Les hommes qui ont pris le pouvoir en 1962, qu’ils viennent du maquis ou de l’armée des frontières, ont enfermé la résistance de tout le peuple algérien dans un paradigme, celui de la lutte armée.

    L’événement du 1er novembre, défini hier comme étant l’an 1 d’une révolution, un événement fondateur, peut nous apparaître aujourd’hui comme le prélude d’un régime militaire. D’où plusieurs conséquences telles la négation du conflit social, comme instrument de régulation de la vie politique, la négation de la diversité sociale et culturelle, la trahison des promesses démocratiques, en un mot la mort du politique et l’absence d’une société civile.

    Ce régime militaire s’est approprié la souveraineté sur le pays et sur ses ressources. La plupart des officiers sont convaincus d’être investis d’une mission : rétablir l’ordre et sauver la patrie des idéologies étrangères, « marxisme, nassérisme et baathisme » [3]. Or « l’ordre dans l’armée, c’est la discipline, le respect des règles disciplinaires et bien sûr l’absence de prise de position et d’engagements politiques » autant que de comportements qui, le putsch du 19 juin [4] consommé, sont exigés des échelons inférieurs de l’ANP [5]. Le pouvoir du commandement sera dès lors dictatorial. Nous assistons aujourd’hui à sa mise en place. C’est à ce pouvoir de prouver que nous nous trompons.

    Chacun sait que le FLN n’a été qu’un écran à la militarisation de l’Etat [6]. Chacun sait que l’Algérie est entrée dans la sphère capitaliste en 1830. Elle n’en est jamais sortie. L’ouverture vers le socialisme est mort-née. Le mouvement citoyen « Hirak » est une réaction venue d’en bas contre la dépossession et l’oppression. Quelles que soient ses limites il est aujourd’hui le porteur de nos espoirs.

    Les revendications démocratiques énoncées en juin 1936 au stade municipal d’Alger au nom de l’Etoile Nord-Africaine par Messali, approuvées par acclamation par l’assistance, face aux leaders du Congrès musulman partisans du rattachement à la France (Ben Djelloul, Ben Badis, Ferhat Abbas, Dr Saadane, Ouzeggane, Cheikh El Okbi), sont toujours d’actualité.

    publié le vendredi 1er novembre 2019
    Mohammed Harbi.
    31 octobre 2019
    البعره تدل على البعير

    Quand l’injustice devient la loi, la Résistance est un Devoir !✊🏼DZ

  • #2
    Quoiqu'en dise, Boutef a récupéré le pouvoir des militaires. C'est son seul mérite au passage.
    La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

    Commentaire


    • #3
      Chacun sait que l’Algérie est entrée dans la sphère capitaliste en 1830. Elle n’en est jamais sortie. L’ouverture vers le socialisme est mort-née
      ca n'est pas vrai.

      L'Algérie de Boumédiène était socialiste. Un très mauvais socialisme, mais socialiste. Il ne restait plus dans cette Algérie que les petites épiceries à nationaliser.

      Commentaire


      • #4
        Envoyé par Extrait du texte de Mohammed Harbi
        Les revendications démocratiques énoncées en juin 1936 au stade municipal d’Alger au nom de l’Etoile Nord-Africaine par Messali, approuvées par acclamation par l’assistance, face aux leaders du Congrès musulman partisans du rattachement à la France (Ben Djelloul, Ben Badis, Ferhat Abbas, Dr Saadane, Ouzeggane, Cheikh El Okbi), sont toujours d’actualité.

        Je suis curieux que les badissiyines de FA n ont pas interjecte' a cette reflexion de Mohammed Harbi. C est donc vrai et seuls, je suppose, Ferhat Abbas, Ouzeggane se sont ravise's par la suite pour rejeter al "in-tissab (rattachement) ila firansa (a la France)". Qu en est il des autres... Est ce que Ben Badis s est ravise' par la suite- la seule formule qui me revient a la tete c est "cha3bu al-djaza-iri muslimoune wa il al 3urubati yentassib- l a t il profere' avant ou apres cet discours de Messali en juin 1936?

        Qu en est il de Ben Djelloul, Dr Saadane, Cheikh El Okbi?


        C est bien lui, Mohammed HArbi, qui a ecrit cette missive, n est ce pas?


        M.
        Dernière modification par mmis_ttaq-vaylit, 28 novembre 2019, 16h18.
        Lu-legh-d d'aq-vayli, d-ragh d'aq-vayli, a-d'em-tegh d'aq-vayli.

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