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Présidentielle en Algérie : comment sortir de l’impasse ?

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  • Présidentielle en Algérie : comment sortir de l’impasse ?

    Un édito de Jeune Afrique à propos de la présidentielle algérienne et qui sait peut-être à méditer.

    Apparemment, Jeune Afrique "roulerait" pour Ali Benflis.

    - Situation alarmante

    Vendredi 15 novembre, pour la trente-neuvième fois d’affilée, des millions d’Algériens ont défilé pour réaffirmer leur détermination absolue. Ils exigent la fin du système politique en vigueur depuis l’indépendance, le départ de tous ceux qui en sont issus – parmi lesquels Gaïd Salah lui-même, Abdelkader Bensalah, le président par intérim, et toute l’équipe gouvernementale – , la mise en place d’un régime civil et d’une transition gérée par des personnalités indépendantes.

    Autant dire un reset total, à la vérité peu probable. Et ne parlons même pas, dans le peuple algérien, du rejet absolu de la présidentielle du 12 décembre ! Obstination et aveuglement, côté pouvoir. Intransigeance et mobilisation, côté population. Cela ressemble fort à une impasse, que le pays n’a guère le loisir de s’offrir, tant la situation économique est alarmante.

    Défiance générale

    Cinq prétendants sont pourtant entrés en campagne ce 17 novembre. Avec les moyens du bord et dans un climat de défiance générale. On a rêvé meilleure séquence démocratique, pour un pays qui traverse une période charnière et aspire à repenser de fond en comble son modèle politique et son projet de société. Aucun ne vient de la société civile. Encore moins des rangs des contestataires. De près ou de loin, tous sont liés à Abdelaziz Bouteflika.

    Comment aurait-il pu en être autrement, dans un pays dirigé, vingt ans durant, par le même zaïm ? Ali Benflis et Abdelmajid Tebboune font figure de favoris. L’un et l’autre ont été les Premiers ministres de « Boutef ». Mais le premier a au moins eu le mérite de claquer la porte dès 2003. Il a même été, à cette époque, le seul à alerter l’opinion sur les dérives monarchiques du pouvoir. Depuis, il est un opposant constant, qui en est à sa troisième candidature présidentielle. Inutile de préciser qu’en 2004 et en 2014 ses campagnes n’eurent rien d’une sinécure. Benflis dut se mesurer à la machine infernale d’un système tout entier dévoué à sa propre survie.

    Les autres, Azzedine Mihoubi (ex-ministre de la Culture), Abdelkader Bengrina (ancien ministre du Tourisme) et Abdelaziz Belaïd (ex-membre du comité central du FLN), partent de – beaucoup – plus loin. Sauf coup de théâtre (mieux vaut rester prudent avec les Algériens : jamais au cours de leur histoire ils n’ont cédé un pouce de terrain à un ennemi intérieur ou extérieur), l’un de ces deux-là sera élu président. Mal élu, sans doute, contesté, probablement, mais élu tout de même.

    Stratégie des petits pas

    Dans l’interview qu’il nous a accordée, Ali Benflis explique les raisons qui l’ont amené à participer à ce scrutin voué aux gémonies par tous les acteurs du Hirak (mouvement de contestation) qui secoue l’Algérie depuis neuf mois. Elles peuvent se résumer à un mot : urgence !

    " Une stratégie des petits pas, en lieu et place de l’immobilisme prôné par le pouvoir et du blitzkrieg institutionnel et humain souhaité par la rue "

    Rien ne semblant pouvoir réconcilier les deux camps, aucune troisième voie ne se profilant, Benflis a fait un choix logique : se lancer à la conquête d’El-Mouradia pour, ensuite, être en position d’agir, de réformer, d’influer sur le cours des événements et, espérons-le, de répondre aux attentes des Algériens, ceux qui occupent la rue comme les autres.

    Une stratégie des petits pas, en somme, en lieu et place de l’immobilisme prôné par les uns (pouvoir) et du « blitzkrieg (“guerre éclair”) institutionnel et humain » souhaité par les autres (la rue). Une sorte de transition qui ne dirait pas son nom. Ce n’est sans doute pas la panacée, mais peut-être la moins mauvaise solution. Le choix de la raison plutôt que de la passion-.

    Jeune Afrique (morceaux choisis).
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