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Maroc: Partir oui, mais pour faire quoi?

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  • Maroc: Partir oui, mais pour faire quoi?

    En continuité du sujet " Maroc: pourquoi partent-ils tous ?", il s'avère que l'exode à l'étranger des Marocaoins est davantage une fuite qu'un choix.

    Reste à savoir pourquoi les Marocains désertent leur pays qu'il est prétendu être un paradis?

    - Ils sont comme devant une loterie et choisissent selon des calculs bien simples: voyons, quelle est la nationalité la plus simple à obtenir, la plus pratique et la plus avantageuse dans mon cas?

    Il y a un dicton marocain qui dit à peu près que celui qui ne veut pas se conformer aux standards d’un pays n’a qu’à le quitter. Tu n’es pas content? Pars, pars.

    Les vagues d’immigration parties de ce pays, et la «fuite des cerveaux» à laquelle nous assistons, répondent à ce principe. Ils ne gagnaient pas suffisamment d’argent, n’étaient pas assez libres, sécurisés, rassurés, alors ils sont partis. Ils sont partis voir si l’herbe pousse plus vite ou si elle est plus verte ailleurs. C’est la même logique de fond.

    Les motifs de départ ont été tellement analysés que l’on a oublié de faire une autre analyse. Partir où et pourquoi faire ? Pour devenir qui et quoi, surtout?

    J’ai toujours été impressionné par le nombre de personnes souhaitant acquérir la nationalité française, espagnole, américaine, canadienne. Ils sont comme devant une loterie et choisissent selon des calculs bien simples: voyons, quelle est la nationalité la plus simple à obtenir, la plus pratique et la plus avantageuse dans mon cas?

    Ce qui est impressionnant ici, c’est la légèreté avec laquelle, parfois, voire souvent, ce genre de décisions, pourtant très lourdes, très importantes, sont prises.

    Comme si adopter une deuxième nationalité était un diplôme à obtenir, un concours à réussir.

    Comme si cela n’impliquait pas, en principe, toute une réflexion sur soi, sur ce que c’est que d’intégrer et faire partie d’une nouvelle société, avec ses règles, ses lois.

    Comme s’il suffisait de choisir un nouveau pays sans l’aimer, sans éprouver le besoin de le connaître, de le servir au besoin, de se plier à toute une série de nouvelles exigences et de faire surtout un vrai effort sur soi…

    Quand on quitte son pays, on va quelque part. On ne reste pas dans un territoire indéterminé. Ce n’est pas le hasard, pas une histoire de fuite en avant et de sauve qui peut. Il y a un choix à faire, à réfléchir et à assumer.

    Ce choix ne peut pas être fait en fonction, simplement, des paramètres liés à la vie quotidienne, pratique: est-ce que c’est simple et pratique à faire? Combien je vais gagner?

    Il faut aussi se poser d’autres questions. Il est temps de le faire.

    Ceux qui partent ne peuvent pas seulement raisonner en termes d’acquis et de droits. Ils ne peuvent pas dire: voilà ce que je veux, ce que j’attends. Il faut qu’ils apprennent aussi à réfléchir en termes de devoirs. Ce n’est pas simple.

    Ils attendent une vie meilleure pour eux et leurs enfants, et ils ont raison. Rien n’est plus légitime. Mais, qu’est-ce que leur nouveau pays est en droit d’attendre d’eux ? Qu’est-ce qu’ils sont prêts à lui donner? A quelles règles nouvelles de la vie en société devront-ils se plier? Quelles normes? Est-ce que cela correspond à leur nature ? Est-ce qu’ils sont au fond faits pour ça?

    Le pire, c’est de choisir un nouveau pays, une nouvelle nationalité, une nouvelle société, sans les aimer, sans jamais s’y retrouver, en restant hostile, fermé, étranger.

    Pourquoi les avoir choisis, finalement?-

    Le 360.ma

  • #2
    Reste à savoir pourquoi les Marocains désertent leur pays qu'il est prétendu être un paradis?
    De la part d'un précurseur dans l'affaire, toujours à s'auto-demader encore pourquoi il a déserté son pays natal .
    À inscrire dans les annales de la ''psy-chizo''(c'est une nouvelle spécialité avec déjà son premier cas ).

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    • #3
      Les Marocains en France sont ceux qui se naturalisent le plus.
      Pareil dans les autres pays européens.
      "When I saw the Hoggar Mountains, my jaw dropped. If you think of Bryce, or Canyonlands National Park, you're close, but the Hoggar Mountains are more spectacular." David Ball, Empire of sands

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      • #4
        Verbatim:

        - Pourquoi partent-ils tous ?

        MAROC - 27 février 2005- par PAR JACQUES BERTOIN

        Trois millions de Marocains sont aujourd'hui expatriés : 86 % d'entre eux dans les pays de l'Union européenne, 9 % dans le monde arabe et 5 % en Amérique. Ce sont donc plus de trois millions de personnes qui ont été déposées sur « l'autre rive » après s'être laissé emporter par les « flux migratoires », expression contemporaine désignant un immémorial exil. Un Marocain sur dix, au moins, vit aujourd'hui à l'étranger. Et chaque année, ce sont encore plus de 100 000 candidats au départ qui se mêlent aux touristes dans les ports et les aérogares du Maroc, pour ne pas dire sous les camions et sur ses plages. Aucun grand pays, dans l'Histoire, n'a subi une hémorragie d'une telle importance, sur une aussi longue période.

        Changer de lieu, faute de pouvoir changer le monde. Parfois au péril de sa vie. Pour ne pas revenir. Sauf en vacances, quand les circonstances s'y prêtent. Ou en rêve. Parce qu'on n'a pas oublié, quand on est « là-bas », qu'on sera toujours « d'ici », parce qu'on a conservé sa nationalité d'origine, qu'on n'a pas rompu les liens avec la famille, que résonnent encore les rumeurs de la médina et qu'on a, sur la langue, le goût du tajine ou du thé à la menthe...

        Concernant les premières vagues de l'émigration, on peut encore comprendre : l'Occident, qui avait besoin de chair à canon pour ses guerres et d'ouvriers pour ses usines, a jeté ses filets sur des populations démunies, raflées dans les villages du Sud avec la complicité de rabatteurs locaux. Plus tard, la misère des agriculteurs victimes de la sécheresse, le chômage des jeunes que l'exode rural a jetés dans les rues des villes, la répression policière qui sévissait durant les « années de plomb », le sous-équipement des hôpitaux, le manque de maîtres dans les écoles publiques et plus généralement le différentiel de richesse existant entre le Maroc et l'Europe prospère des « Trente Glorieuses » se sont chargés d'alimenter une émigration qui n'a pas faibli malgré la fermeture progressive des portes de la « forteresse Schengen ».

        Mais aujourd'hui ? Incontestablement, plusieurs de ces causes subsistent. Toutefois, elles ne sauraient suffire à elles seules à justifier la persistance d'une telle pression migratoire. Comment expliquer en effet, dans un pays jouissant désormais, au contraire de tant d'autres, d'une paix civile durable, où la population bénéficie d'une liberté d'expression enviable, où le débat démocratique s'est largement ouvert et où tous les indicateurs économiques ne sont pas dans le rouge, que le désir d'émigrer y confine encore si souvent à l'obsession ? Parmi les jeunes de moins de 30 ans interrogés en 2001 par l'AFVIC (Association des familles et victimes de l'immigration clandestine), la quasi-totalité de ceux ne disposant pas d'un revenu stable (94 %), la plupart des lycéens (82 %) et une majorité d'étudiants (54 %) ont déclaré qu'ils avaient « l'idée d'aller vivre en Europe ».

        Une autre manière de nommer ce « syndrome du départ » qui frappe désormais, au Maroc, l'ensemble de la population. Non seulement les plus défavorisés, mais aussi les coeurs à prendre, la classe moyenne des diplômés (il est bien connu que les ingénieurs informaticiens de l'École Mohammedia se sont exilés par promotions entières), voire les négociants nantis qui vendent leurs biens avant de s'expatrier, les intellectuels et les artistes qui s'en vont donner ailleurs la pleine mesure de leur talent ou les professeurs qui occupent au Canada les chaires des universités francophones.

        Qu'ont-ils, ceux-là, qui les pousse à fuir à tout prix la terre où ils sont nés ?

        Moins telle ou telle raison objective que des sentiments, à commencer par cette conviction qu'une unique clé, le visa, est susceptible de déverrouiller leur vie dans une société marocaine à jamais bloquée. La culture de l'émigration se nourrit de toutes les peurs - l'inévitable triomphe des islamistes, sinon le chaos annoncé d'une explosion sociale -, de tous les fantasmes - avivés sans répit par les télé-réalités étrangères -, de toutes les rancoeurs - vis-à-vis d'une hiérarchie injuste, ou seulement d'un rival chanceux - et de toutes les humiliations subies au pays du « Makhzen ».

        En fin de compte, c'est la singularité marocaine elle-même qui alimente les départs, conçus non plus comme le passage d'un territoire à un autre, mais comme la fuite hors d'un espace clos vers un ailleurs supposé sans limites. Un horizon bordé par la mémoire, les retours estivaux et une bonne conscience qui se mesure en devises…-.

        http://www.algerie-dz.com/forums/arc.../t-429653.html

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