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L'indépendance de la Mauritanie, l'autre pomme de discorde entre le Maroc et la France

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  • L'indépendance de la Mauritanie, l'autre pomme de discorde entre le Maroc et la France

    Publié le 28/11/2017 à 08h00

    C’est aujourd’hui que le peuple mauritanien célèbre l’anniversaire de son indépendance de la France coloniale. Une indépendance que le Maroc ne reconnaitra que neuf ans plus tard. Bien avant le 28 novembre 1960, un bras de fer opposera la France coloniale au Maroc fraîchement indépendant. L’ancien colonisateur, ne souhaitant pas voir un Grand Maghreb ressuscité en Afrique du Nord, soutiendra l’indépendance de cette ancienne colonie française. Histoire.


    Le roi Mohammed V aux côtés du prince héritier Moulay Hassan, recevant en mars 1958 l'émir du Trarza, Fal Ould Oumeir et des personnalités mauritaniennes. / Ph. Zamane
    Le peuple mauritanien célèbre chaque 28 novembre, l’anniversaire de son indépendance. Une date particulière qu’il partage aussi avec le Maroc et les Marocains. En effet, l’annonce du 28 novembre 1960, faite par le président du premier Conseil de gouvernement mauritanien Moktar Ould Daddah déclarant la Mauritanie comme Etat indépendant n’a pas réjoui tout le monde à l’époque. Au moment où les Mauritaniens célébraient leur indépendance de la France coloniale, les Marocains voyaient le rêve d’un grand Maghreb se dissiper.

    Bien avant son indépendance en 1956, le royaume chérifien n’a cessé de revendiquer ses droits sur les territoires sahariens. Des revendications qui se sont accentuées dès le lendemain de l’indépendance, compte tenu de l’histoire commune entre le royaume et le pays de Chenguit. Mais la France ne souhaitait pas se retirer de l’Afrique du Nord en y laissant un Etat qui s’étend de Tanger jusqu’au fleuve Sénégal. La Mauritanie a en effet constitué l’autre pomme de discorde entre le Maroc, fraîchement indépendant, et la France coloniale.



    Nous sommes le 25 février 1958. Quelques mois seulement après la déclaration du Maroc comme Etat enfin indépendant du protectorat français, feu le roi Mohammed V effectue une visite à M’Hamid El Ghizlane. «Un moment historique et une suite logique de la stratégie visant la libération du royaume du joug du colonialisme pour l’émancipation totale de ses provinces du Sud», comme le souligne Jilali El Adnani, historien et enseignant-chercheur à l’Université Mohammed V de Rabat, dans une déclaration accordée à la MAP en février dernier. «C’est à l’occasion de cette visite que les tribus sahraouies notamment des Teknas, des Rguibats, Ouled Dlim, Laârossiyines et autres étaient venues renouveler leur allégeance et leur attachement à la mère-patrie», enchaîne-t-il.

    La France rentre en jeu pour «défendre ses propres intérêts»

    Mais si cette stratégie a donné ses fruits quelques mois plus tard avec la récupération de Tarfaya le 16 avril 1958, le Maroc aspirait plutôt à revoir ses différentes provinces sahariennes revenir sous sa souveraineté. Des provinces dont la Mauritanie voisine, à en croire un reportage du Journal des Actualités françaises, rendu public par l’Institut national audiovisuel (INA) français, quelques années plus tard. «Réalisé en 1960, [le reportage] semble avoir été produit par la société des actualités françaises mais n'a jamais été diffusé en salle. La raison tient probablement à la thèse défendue par le journaliste, qui prend explicitement le parti du Maroc dans l'affaire mauritanienne», indique un éclairage précédant ledit reportage. Celui-ci fait état notamment du déplacement de plusieurs personnalités mauritaniennes au Maroc pour rencontrer le roi Mohammed V.



    «La visite officielle de Sa Majesté Mohammed V dans le sud du pays ne constitue qu’un des aspects les plus récents de la souveraineté marocaine sur la Mauritanie. Ce vaste territoire d’un million de kilomètres carrés est peuplé d’un million d’habitants. Soucieuse de défendre ses propres intérêts, la France s’est empressée au lendemain de l’indépendance de constituer une République islamique de Mauritanie ; détachée de la souveraineté marocaine sous la conduite d’un pseudo-gouvernement», rapporte le journaliste.

    Pour l’INA, le reportage «ne manque pas de mettre en avant la présence de Mauritaniens dans les plus hautes instances de l'État marocain, (…) oppose ces derniers au ‘pseudo gouvernement’ de Moktar Ould Daddah qu'il décrit comme entièrement soumis à la France [et] semble s'inscrire dans la campagne de presse initiée par le royaume pour défendre ses prétentions sur la Mauritanie».



    Au lendemain du protectorat, le Maroc divisé en sept parties

    Bien avant l’indépendance de la Mauritanie, c’est en 1955 qu’Allal El Fassi, père-fondateur du Parti de l’Istiqlal (PI) commence à défendre la thèse d'un «Grand Maroc», s'étendant «de Tanger jusqu'à Saint-Louis du Sénégal», dont seule la partie nord aurait été «libérée», pour reprendre les expressions utilisées par le commentateur. Ce dernier affirme même que le roi Mohammed V «a repris ces revendications territoriales à son compte en 1958».

    Cette version de l’histoire est soutenue par les faits historiques rapportés par nos confrères de Zamane. Dans un article en arabe paru en 2014, le média spécialisé en histoire revient sur «la naissance de la Mauritanie». On y indique comment «le 28 novembre 1960 a été un jour de deuil au Maroc». Mais avant d’être accusé de dramatiser un fait historique, Zamane met en avant la situation géographique du Maroc bien avant le protectorat. Avec l’arrivée de la France et de l’Espagne, le royaume verra ses territoires se diviser en sept parties. «Un protectorat français au centre, un autre espagnol au Nord, une zone internationale à Tanger, une colonie espagnole à Oued Eddahab, une autre à Saguia El Hamra, une présence espagnole à Sebta et Mellilia et enfin une colonie française à l’extrême sud du royaume jusqu’au fleuve du Sénégal», explique le média.

    «Lorsque le Maroc signait les documents de son indépendance avec la France et l’Espagne, en mars et avril 1956, il était normal- du point de vue marocain- de voir ces sept zones accéder en même à l’indépendance pour former le Maroc avec ses frontières historiques et naturelles avant 1912. Mais cela n’arrivera pas. Le Maroc accédera à une indépendance sur plusieurs étapes, ce qui lui causera la perte de certaines de ses terres.»

    Le Maroc et la Mauritanie ne tourneront la page qu’en 1969

    Dans un dossier sur l’indépendance de la Mauritanie, datant de juin 2013, le quotidien Al Massae est lui aussi revenu sur ce fait historique, arguant que malgré l’opposition du roi Hassan II, alors prince héritier, «le roi Mohammed V a soutenu l’idée de l’annexion de la Mauritanie au Maroc». Une position qui s’est basée sur «les rapports historiques et l’allégeance apportée aux sultans alaouites par les chefs de tribus sahariennes». C’est donc depuis cette date que le royaume chérifien choisira de s’opposer à la France s’agissant de ce territoire.



    Al Massae rapporte aussi que dans la foulée de ces événements, le roi Mohammed V accueillera, le 28 mars 1958, l'émir du Trarza, Fal Ould Oumeir, (nommé ministre d'État en novembre 1960), Mohammed Ould Bah, Edday Ould Sidi Baba et d’autres personnalités mauritaniennes «pour discuter des modalités du retour de la Mauritanie à la mère-patrie». Une rencontre qui ne manquera pas d’irriter, toujours selon le média arabophone, les autorités françaises.

    Dans son bras de fer avec la France quant à la Mauritanie voisine, le Maroc se mobilisera pour couper l’herbe sous les pieds de son ancien colonisateur. «Une véritable offensive diplomatique tout au long de l'année 1960», est alors lancée, à en croire l’INA. Al Massae fait état, quant à lui, d’un «livre blanc» datant du 4 novembre 1960 et dans lequel le royaume «expose les fondements historiques et juridiques de ses revendications». Même à l’Organisation des nations unies, les Mauritaniens partisans d’une annexion au Maroc iront défendre leur thèse face aux Mauritaniens pro-indépendance.

    Le poids diplomatique de la France finira par porter ses fruits. Le 28 novembre de la même année, Moktar Ould Daddah déclare l’indépendance de son pays. L’année d’après, Nouakchott est admise à l'ONU. Une reconnaissance internationale que le Maroc refusera jusqu’en 1969, neuf ans après l’indépendance effective d’un territoire ayant fait partie du grand Maghreb du 19e siècle.



    Al Massae met également en avant une déclaration du roi Hassan II, attestant de son opposition aux revendications initiées par le Parti de l’Istiqlal et soutenues par son père : «Si j’étais Roi au moment de l’indépendance de la Mauritanie, j’aurai été le premier à la reconnaître (comme Etat indépendant, ndlr)». C’est d’ailleurs lui-même qui accueillera, le 22 septembre 1969, le président mauritanien Moktar Ould Daddah à Rabat, marquant ainsi la fin d’un chapitre controversé de l’histoire commune entre le Maroc et son voisin du Sud.


    Ya biladi

  • #2
    ...un bras de fer opposera la France coloniale au Maroc fraîchement indépendant

    Commentaire


    • #3
      moka le cachir, cultive toi un peu au lieu de ricaner bêtement.





      Publié le 18/03/2014 à 15h30
      Histoire : Un livre lève le voile sur les 20 mois de négociations franco-espagnoles sur le partage du Maroc
      Il a fallu des années à la France et à l’Espagne pour se mettre d’accord sur le partage du Maroc. Des négociations conclues le 27 novembre 1912 par la signature du traité de Madrid. Toutefois, ce résultat était menacé par l’entrée de nouveaux acteurs politiques qui voulaient à tout prix leur part du gâteau de «la question marocaine».


      Le prix Histoire décerné par l’association culturelle Ateneo remis à "A las puertas del Protectorado" (Photo Gelán Noticias)
      Trois années avant la tenue de la conférence d’Algésiras (1906), le sort du Maroc était déjà scellé. La France et l’Espagne avaient convenu de se partager le pays. A cet effet, des négociations avaient été «menées, de 1901 à 1904, entre les deux gouvernements dans le plus grand secret».

      Ces nouvelles révélations figurent dans le livre «A las puertas del Protectorado» (Aux portes du protectorat). Cet ouvrage de 260 pages écrit par Francisco Manuel Pastor Garrigues, professeur d’histoire contemporaine à Valence, a été publié en 2013. Une œuvre bien accueillie par la critique en Espagne. Elle vient, d’ailleurs, de gagner le prix Histoire décerné par l’association culturelle Ateneo, basée à Séville.

      Le Maroc pour compenser la perte de Cuba

      Pour la monarchie espagnole, la perte de Cuba en 1898, après trois ans de guerre avec les indépendantistes, constituait un revers historique ; non pas face aux Cubains mais vis-à-vis des Etats-Unis, la force montante sur la scène internationale au début du 20ème siècle. Une fois les Espagnols chassés de l’ile, les Américains avaient mis en place des gouvernements fantoches. Une situation qui a duré jusqu’en 1959, date de l’arrivée au pouvoir de Fidel Castro.

      Craignant que la troisième flotte US, déployée en Atlantique, n’attaque les Iles Canaries et les Baléares, l’Espagne du jeune roi Alphonse XIII se devait de réagir en vue de les protéger. Outre cette donne, la France commençait à élargir sa présence en Algérie en grignotant, dès 1989, des territoires du Sahara, autrefois sous domination du sultan marocain.



      Dans cet ordre mondial qui était sur le point d’émerger, l’Espagne n’avait pas les moyens d’occuper à elle seule le Maroc. Contrainte au partage elle opte pour la France, rival avec lequel elle pourrait s’entendre sur l’avenir du royaume. Washington et Londres n’étaient guère bien placées pour donner la réplique à Madrid, en raison justement de Cuba et Gibraltar.

      Les discussions n’étaient pas aussi secrètes

      Même si l’auteur du livre «A las puertas del Protectorado» affirme que les négociations sur l’avenir du Maroc étaient secrètes, des indicateurs historiques avancent le contraire. Une recherche effectuée sur internet nous a permis de tomber sur des «rumeurs de partage» publiées par la presse parisienne, accordant le Maroc atlantique à l’Espagne et le Maroc méditerranéen et saharien à la France. Ou encore toute la région de Fès aux Français et la province de Marrakech aux sujets d’Alphonse XIII.

      Outre ces spéculations des médias de l’Hexagone, l’Italie et l’Allemagne, ayant eu vent des visées expansionnistes franco-espagnoles sur le Maroc, voulaient également leurs parts du gâteau. Les pourparlers sur la «question marocaine» durèrent jusqu’au 27 novembre 1912, date de la signature du traité de Madrid. Un accord intervenu huit mois après l’établissement du protectorat français, le 30 mars 1912.



      Ya bilad

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      • #4
        Envoyé par Anzoul
        moka le cachir, cultive toi un peu au lieu de ricaner bêtement.
        Oui c ça 3 mois ont suffi pour que soit inscrite dans les faits la déclaration commune des entretiens de La Celle Saint Cloud le 6 novembre 1955 qui prévoyait l’accession du Maroc au statut d’État indépendant uni à la France par les liens permanents d’une interdépendance librement consentie et définie

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        • #5
          Propagande, les tribus nomades dans cette région, fières et indépendantes, n'ont jamais été soumises au Sultan du Maroc.
          "When I saw the Hoggar Mountains, my jaw dropped. If you think of Bryce, or Canyonlands National Park, you're close, but the Hoggar Mountains are more spectacular." David Ball, Empire of sands

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          • #6
            Après la fin de la première guerre mondiale, l'empire ottoman à été dépecé par les occidentaux comme pas possible, êtes vous prêts à falsifier ce fait historique aussi et accuser les historiens d'être des propagandistes?!!!
            Le Maroc est victime de ces mêmes occidentaux qui ont ''pretexté'' les attaques des pirates de salé pour s'intéresser aux territoires de tout le royaume, les livres d'histoire le prouvent,et malgré les cris des corbeaux et des vautours la vérité éclatera.

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            • #7
              Propagande, les tribus nomades dans cette région, fières et indépendantes, n'ont jamais été soumises au Sultan du Maroc.
              jamais? je te rappelle qu'a la fin du 19eme siecle c'est Hassan 1er qui a nommé Maa el Aynayn( le fondateur de la ville de Smara) Caid au Sahara(Chenguit). à cette époque la mere France ne t'avais pas encore donne naissance.

              on parle de la fin du 19eme siecle, on ne parle pas ici de la periode Almoravide/Almohade/Merinide/Saadi et le début de la periode Alaouite où toute la Mauritanie actuelle faisait partie du Maroc grâce aux zawyas et aux grandes tribus comme les Rguibats. ça a toujours était le sultan du Maroc qui nommait les chefs des principales tribus du sahara.
              Dernière modification par Mtim, 28 novembre 2019, 22h20.

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              • #8
                Envoyé par Mtim
                ç....a a toujours était le sultan du Maroc qui nommait les chefs des principales tribus du sahara.
                Les juges de la cour internationale de justice sont illettrés car ils ont mangé l'bissara
                Dernière modification par MEC213, 29 novembre 2019, 02h36.

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