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Le hirak : Le seul cadre des négociations

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  • Le hirak : Le seul cadre des négociations

    En l’absence de proposition concrètes par l’armée et du naufrage des institutions de l’Etat, le hirak est devenu le seul cadre possible de discussions sur la nature du changement en Algérie et le véritable animateur de la vie politique du pays. Il a donné aux citoyens un certain ascendant sur le pouvoir et ses relais en leur permettant de penser pacifiquement la rupture avec le dogme des élections présidentielles comme moyen de changer sans heurts le système de l’intérieur, croyance qui a permis à Bouteflika de briguer quatre mandats consécutifs.

    Ce mouvement a également permis au peuple de dépasser le traumatisme de l’évitement du questionnement de la légitimité de l’armée héritée des années 90. En refusant de déléguer aux partis politiques la responsabilité d’influencer le pouvoir réel, en ne reconnaissant pas le gouvernement intérimaire et l’actuelle constitution comme représentatifs et en avertissant directement Gaid Salah chaque semaine qu’il n’y aura pas d’élections, les manifestants ont réussi à s’imposer au centre du jeu politique réel.

    En choisissant de faire bloc dans leur diversité
    , les marcheurs ont aussi réussi à substituer aux thèmes imposés par les élites politiques et médiatiques (tels que celui de “la guerre des clans” ou de “la menace islamiste”) un consensus sur les fondements de l’Etat algérien qu’il souhaite voir advenir. On peut citer entre autres l’affirmation du pluralisme ethnique et religieux (en écho à la tentative de l’armée de présenter la culture berbère comme élément perturbateur de l’identité nationale), de la participation égale de la femme, de la souveraineté nationale économique (en dénonçant la corruption et plus récemment la loi sur les hydrocarbures), du respect de la liberté d’expression (en soutenant les associations de prisonniers d’opinion et en réclamant leur libération), du refus des soutien des puissances étrangères au régime (un des slogans recommandant d’aller “organiser des élections aux Emirats”), et de la solidarité entre algériens (en reprenant ensemble les mêmes mots d’ordre dans l’ensemble du pays et au sein des diasporas algériennes dans le monde).

    Signe de son enracinement dans la société algérienne, les actions inspirées du hirak débordent de plus en plus des marches hebdomadaires. Des bureaux de votes ont été fermés afin d’empêcher les élections de s’y tenir. Les manifestations devant le parlement et autres institutions se multiplient. Des personnels des mairies, le corps professoral et l’union nationale des avocats ont refusé de surveiller le scrutin. Les appels à une grève générale, approuvés par divers syndicats (indépendants) de la fonction publique, et le corps des magistrats a lancé une opération de boycott des tribunaux qui a paralysé le pays. .

    Que les élections aient lieu ou non, cette amplification du hirak comme garant central de la légitimité du processus de transition devrait renforcer les demandes des protestataires pour une vraie réforme des institutions algériennes et en particulier du rôle que pourra y tenir l’armée

    ecfr.eu
    البعره تدل على البعير

    Quand l’injustice devient la loi, la Résistance est un Devoir !✊🏼DZ
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