Malgré sa vaste offensive diplomatique à travers le monde, le Maroc n’aura réussi à récolter que de la sympathie pour son plan d’autonomie, qui risque de s’avérer insuffisante devant l’organe suprême des Nations unies, selon un haut diplomate européen dans la capitale marocaine.
Au vu de l’accueil peu encourageant réservé par la majeure partie des capitales visitées par les envoyés spéciaux du souverain alaouite pour promouvoir le plan d’autonomie, qu’il prévoit d’accorder au Sahara occidental, le Maroc se trouve dans l’expectative quant à l’acceptation de son projet.
Tablant sur le capital sympathie, qu’il estime avoir récolté à travers son offensive de charme pour promouvoir son initiative avant de la présenter officiellement au Conseil de sécurité de l’ONU le 20 avril prochain, Rabat risque de déchanter ce jour-là. C’est du moins l’avis d’un haut diplomate européen en activité au Maroc.
Dans une analyse faite sous le couvert de l’anonymat dans le quotidien londonien Al Qods Al Arabi d’hier, il a affirmé que “le Maroc jouit d’une image attirant la sympathie, mais les relations internationales ne se construisent pas sur la sympathie avec la démocratie.”
Cet avis est partagé par d’autres experts qui lient la situation intérieure au Maroc à la réussite du plan d’autonomie. Selon eux, Rabat se doit d’effectuer des réformes plus osées de son système allant jusqu’à des concessions importantes de l’élite royale dans sa manière de gérer le pays. C’est une réforme en profondeur du makhzen, système monarchique marocain centralisé, qui est attendue du Maroc, pour espérer convaincre de l’hypothétique réussite de l’autonomie préconisée par Mohammed VI.
D’autres analystes estiment que le Maroc n’est pas prêt à mettre en application son plan d’autonomie, car celui-ci nécessite une refonte totale de l’administration marocaine. Cette hypothèse requiert, ajoutent-ils, l’amendement de la Constitution marocaine afin de permettre un passage du système du makhzen, lequel est constitué de royalistes traditionnels et nouveaux en majorité des propriétaires fonciers, des hommes d’affaires et des chefs de tribu, vers un gouvernement réellement démocratique.
L’autre handicap de Rabat est le fait que le Front Polisario jouit d’un important soutien en Afrique, notamment de la part de ses leaders à l’instar de l’Afrique du Sud, et que la majorité des pays veut que le Sahara occidental soit la “dernière colonie” du continent.
Cette hantise de l’échec explique le peu d’empressement du roi du Maroc à dévoiler les détails de son plan d’autonomie, se limitant à exposer seulement les grandes lignes du projet aux capitales sollicitées pour un éventuel soutien.
Il n’est d’ailleurs pas exclu que Rabat renonce définitivement à rendre publics les détails de son plan, si jamais il s’aperçoit qu’il n’a pas obtenu le soutien nécessaire pour son aboutissement, comme l’avait affirmé, il y a quelque temps, un haut conseiller du souverain chérifien.
Ainsi, conscient de la difficulté de la tâche qui l’attend devant le Conseil de sécurité, le Maroc cherche encore une fois à tromper la communauté internationale en faisant croire que sa proposition regorge de valeurs démocratiques et économiques libérales encourageant l’investissement dans les territoires sahraouis.
K. ABDELKAMEL
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Au vu de l’accueil peu encourageant réservé par la majeure partie des capitales visitées par les envoyés spéciaux du souverain alaouite pour promouvoir le plan d’autonomie, qu’il prévoit d’accorder au Sahara occidental, le Maroc se trouve dans l’expectative quant à l’acceptation de son projet.
Tablant sur le capital sympathie, qu’il estime avoir récolté à travers son offensive de charme pour promouvoir son initiative avant de la présenter officiellement au Conseil de sécurité de l’ONU le 20 avril prochain, Rabat risque de déchanter ce jour-là. C’est du moins l’avis d’un haut diplomate européen en activité au Maroc.
Dans une analyse faite sous le couvert de l’anonymat dans le quotidien londonien Al Qods Al Arabi d’hier, il a affirmé que “le Maroc jouit d’une image attirant la sympathie, mais les relations internationales ne se construisent pas sur la sympathie avec la démocratie.”
Cet avis est partagé par d’autres experts qui lient la situation intérieure au Maroc à la réussite du plan d’autonomie. Selon eux, Rabat se doit d’effectuer des réformes plus osées de son système allant jusqu’à des concessions importantes de l’élite royale dans sa manière de gérer le pays. C’est une réforme en profondeur du makhzen, système monarchique marocain centralisé, qui est attendue du Maroc, pour espérer convaincre de l’hypothétique réussite de l’autonomie préconisée par Mohammed VI.
D’autres analystes estiment que le Maroc n’est pas prêt à mettre en application son plan d’autonomie, car celui-ci nécessite une refonte totale de l’administration marocaine. Cette hypothèse requiert, ajoutent-ils, l’amendement de la Constitution marocaine afin de permettre un passage du système du makhzen, lequel est constitué de royalistes traditionnels et nouveaux en majorité des propriétaires fonciers, des hommes d’affaires et des chefs de tribu, vers un gouvernement réellement démocratique.
L’autre handicap de Rabat est le fait que le Front Polisario jouit d’un important soutien en Afrique, notamment de la part de ses leaders à l’instar de l’Afrique du Sud, et que la majorité des pays veut que le Sahara occidental soit la “dernière colonie” du continent.
Cette hantise de l’échec explique le peu d’empressement du roi du Maroc à dévoiler les détails de son plan d’autonomie, se limitant à exposer seulement les grandes lignes du projet aux capitales sollicitées pour un éventuel soutien.
Il n’est d’ailleurs pas exclu que Rabat renonce définitivement à rendre publics les détails de son plan, si jamais il s’aperçoit qu’il n’a pas obtenu le soutien nécessaire pour son aboutissement, comme l’avait affirmé, il y a quelque temps, un haut conseiller du souverain chérifien.
Ainsi, conscient de la difficulté de la tâche qui l’attend devant le Conseil de sécurité, le Maroc cherche encore une fois à tromper la communauté internationale en faisant croire que sa proposition regorge de valeurs démocratiques et économiques libérales encourageant l’investissement dans les territoires sahraouis.
K. ABDELKAMEL
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