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42e VENDREDI DU MOUVEMENT POPULAIRE La mobilisation ne lâche pas prise

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  • 42e VENDREDI DU MOUVEMENT POPULAIRE La mobilisation ne lâche pas prise

    La mobilisation ne faiblit pas. Hier vendredi 6 décembre, des milliers d’Algériens ont investi les rues de la capitale. Ils exigent, une nouvelle fois, le départ du pouvoir en place.
    Rym Nasri – Alger (Le Soir) – La mobilisation ne lâche pas prise. Au 42e vendredi du mouvement populaire initié le 22 février dernier, ils étaient très nombreux à descendre dans la rue pour dire «dégage !» au pouvoir en place. Des jeunes, des moins jeunes, des hommes, des femmes, des adolescents, des enfants, et même des personnes à mobilité réduite sur fauteuil roulant ou se déplaçant à l’aide de béquilles ont marché hier, dans une ambiance festive. Le jardin Mohamed-Khemisti, qui fait face à la Grande-Poste, était noir de monde. Des dizaines de jeunes, des couples, des familles venus pour la plupart d’autres wilayas du pays notamment de Tizi Ouzou, Bouira, Tipasa, Béjaïa, Boumerdès, Blida, Sétif, Jijel, s’y sont installés. Ils attendent tous le début officiel de la marche prévue après la prière de vendredi.
    Il est 14h. La place Maurice-Audin est assiégée par des véhicules de police blindés. Armés de leurs longs boucliers, des éléments de la brigade antiémeute renforcent cette ceinture sécuritaire. Sur le trottoir d’en face, rue Didouche-Mourad, sont alignés des véhicules de type 4x4 et des fourgons de police jusqu’à la rue Sergent-Addoun qui débouche sur le jardin Mohamed-Khemisti. Des voix d’enfants s’échappent de l’un des immeubles de la place Maurice-Audin. Sous l’œil vigilant d’un adulte, six ou sept gamins agitent leurs mains à travers les ouvertures d’un balcon.
    Leurs têtes dépassent à peine la rampe. S’adressant visiblement aux policiers qui se tiennent en bas dans la rue, ces bambins vocifèrent de toutes leurs forces des slogans anti-pouvoir politique et anti-élection.
    «Ô voleurs, vous avez pillé le pays !», «Pouvoir assassin !», «Il n’y aura pas de vote», tonnent-ils en toute innocence. Un beau spectacle qui arrache aux passants des sourires. Les manifestants s’annoncent de loin. Leurs voix se font enfin entendre. Ils arrivent des hauteurs de la rue Didouche-Mourad.
    Organisés en groupes, les marcheurs scandent tout au long de leur parcours des slogans hostiles au pouvoir en place mais aussi contre l’élection présidentielle. «Dégage !», «Nous ne nous soumettrons jamais», «Pouvoir assassin !», «Nous, les enfants de Amirouche, nous ne ferons pas marche arrière !» Depuis maintenant quelques mois, les slogans scandés par les manifestants se sont plutôt transformés en chants patriotiques, composés pour la circonstance. Des refrains que les manifestants ne cessent de chanter dans une harmonie digne d’une chorale.
    Les pancartes exigeant la libération des détenus d’opinion étaient également de la partie. Une quadragénaire n’a pas hésité à porter d’une main plusieurs ballons de couleurs bleue, rouge, jaune, verte et blanche et d’une autre, une pancarte où l’on pouvait lire : «Gay parade». Une réponse visiblement adressée au ministre de l’Intérieur qui a traité dernièrement les opposants aux élections d’«homosexuels». Plusieurs manifestants ont d’ailleurs marché hier, avec des ballons multicolores à la main.
    Les marées humaines qui ont déferlé depuis les hauteurs de la rue Didouche-Mourad, depuis la rue Belouizdad, en passant par la rue Hassiba-Ben Bouali, et depuis Bab-el-Oued en passant par la place des Martyrs, se rejoignent enfin au carrefour de la Grande-Poste. C’est ici que les slogans et les chants s’intensifient pendant de longs moments, avant que les marcheurs ne se séparent dans la sérénité, en fin d’après-midi.
    Le dispositif des forces de l’ordre déployé hier, à Alger, semblait plutôt renforcé. Il était tellement imposant qu’il faisait presque peur. Des fourgons de police ont barricadé plusieurs rues et ruelles d’Alger-Centre. Outre l’édifice de la Grande-Poste qui était, comme à l’accoutumée, cerné par des véhicules blindés, de nombreux boulevards et rues de la capitale l’étaient aussi.
    D’autres ont enregistré une présence exagérée de véhicules de police et de policiers, notamment la rue Didouche-Mourad, la rue Hassiba-Ben Bouali et le boulevard Colonel-Amirouche. Un hélicoptère de la police qui survolait Alger-Centre depuis des heures a renforcé, à son tour, cet important dispositif sécuritaire.
    Rym. N.
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)
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