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Le Hirak fonctionne en mode autonome ? C’est justement le danger

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  • Le Hirak fonctionne en mode autonome ? C’est justement le danger

    Lorsque dans un mouvement d’insurrection tout le monde est d’accord sur tout, en tous moments, c’est qu’une dictature va remplacer une autre. Raison pour laquelle je préfère les apparitions de divergences dès le départ et ne pas attendre que la foule se légitime d’une unanimité de façade pour bâtir des lendemains propices à une nouvelle hégémonie.

    Cette semaine, j’ai eu le plaisir d’écouter une conférence-débat de Mohamed Benchicou à propos de la parution de son dernier livre. Sans aucun doute que la majorité de ses propos sont partagés par moi-même et cela depuis longtemps car nous sommes du même bord et pour une même vision de la démocratie

    Mais parmi l’ensemble des idées exposées il y a un point sur lequel nous sommes en désaccord. Il a, à plusieurs reprises, insisté sur le fait que l’anonymat du Hirak, sa non incarnation par des figures élues était justement ce qui le protège.

    Quelques jours plus tard, dans l’article de Aumer U Lamara, physicien et écrivain, dont le titre est « Pourquoi le Hirak fonctionne en mode autonome ? », publié sur Le Matin d’Algérie, on retrouve la même analyse louant l’anonymat d’un groupe sans visage incarné si ce n’est celui du peuple.

    Le respect pour des personnes aussi honorables et dont les écrits prouvent une analyse fine n’est pas contradictoire avec une réticence à tout approuver, c’est ce qui définit la démocratie et l’intelligence collective.

    Ceux qui suivent ce débat depuis le début ont compris qu’il s’agit de l’échange contradictoire que j’ai avec les partisans des marches pacifiques, avec danses et youyous depuis si longtemps qu’on ne compte plus les semaines.


    Pour moi, les danses et les youyous, c’est depuis 1962. Nous avions également rajouté nos voix au concert dans les années 90’ et avions finalement compris combien cela était futile et même dangereux. Lorsqu’une révolution se fera avec des danses et des youyous, sans heurts avec des débats parfois violents, je retournerai à l’instruction car c’est que j’ai raté un épisode dans ma formation en sciences politiques.

    L’argument adverse est dans sa présentation apparemment convaincant pour beaucoup. Si le Hirak élit des représentants, le pouvoir militaire aura des cibles et les éliminera ou les corrompra.

    J’ai, depuis des mois, plusieurs arguments à leur opposer, réitérés dans mes articles de presse. D’une part, c’est tout à fait insultant pour les dizaines de militants incarcérés et menacés qui souffrent dans leur chair et que le Hirak n’a pu défendre car plus il marche, plus les incarcérations et intimidations s’accélèrent. Quelle violence de plus a-t-on à craindre de ce pouvoir ?

    D’autre part, si les intellectuels en sont venus à constater qu’il n’y avait d’autres alternatives pour le peuple algérien que celle de marcher en hurlant dans les rues ou de se faire massacrer, c’est qu’ils ont crée cette situation par leur faiblesse et lâcheté antérieures.

    Mais passons à l’argument le plus profond que je leur oppose. J’ai milité toute ma vie contre un pouvoir qui a fait de la pensée unique et du folklore nationaliste sa propagande pour semer la terreur et organiser le pillage financier.

    Depuis des mois, je vois et j’entends une foule en colère qui gronde. Elle m’avait soulevé le cœur et rendu espoir lors des débuts de l’insurrection. Nous allions, dans mes espoirs, enfin venir à bout du régime militaire et théocratique. Ce que nous avions échoué auparavant allait être réussi par cette foule sortie enfin pour demander sa liberté.

    Mais de mois en mois, je n’ai vu venir aucune résolution, aucun débat qui puisse me dire « qui est cette foule ? Que veut-elle ? Quel est son projet ? ».

    Nous nous sommes fait avoir une fois par notre naïveté, il n’est pas question, au crépuscule de l’âge de retomber dans la même désillusion. Car mon extrême vigilance me fait voir des milliers de foulards dans les manifestations, portées par des jeunes filles qui prônent la liberté.

    J’ai du mal à m’identifier à ce projet d’avenir de mon pays natal si le message envoyé est celui de jeunes filles incarcérées dans une mystique et, en même temps dans un folklore de selfies, totalement décalé avec la signification d’un attribut qui fait de la femme une esclave.

    Je ne sais rien de cette foule et je ne vois toujours pas arriver la moindre ligne du début de l’ombre du commencement d’une résolution. Et si je constate l’âge moyen de la foule, elle est composée largement de gens qui, dans une grande proportion, ont voté après notre départ pour deux généraux et quatre fois pour une momie dégénérée. Ils voulaient même, avec youyous et joie, proposer un jeune général à la Présidence de la république.

    Non, désolé, le Hirak est un espoir merveilleux mais je ne suis à ses côtés qu’à la condition qu’il mette les cartes sur la table et nous propose des résolutions et des incarnations par des élus qui puissent me dire quels sont les projets d’une majorité.

    Pour le moment, je ne vois qu’une seule tête qui, dans un moment d’euphorie légitime que je soutiens, me propose les slogans « nous sommes tous des frères, nous volons la liberté et youyouyou…! ».

    Un peu comme dans les cérémonies familiales et nationales des Algériens où la débauche de sentiments, de bruit, d’embrassades et de fraternité dissimulent les grandes douleurs de ceux qui sont différents et qui n’osent s’opposer à une foule en délire qui condamne leurs choix, avant même qu’ils se soient exprimés. Celui ou celle qui le ferait s’exposerait à être en marge de tout.

    Et lorsque les différences ne peuvent se revendiquer en pleine lumière, ce sont les ténèbres qui s’en emparent.

    Désolé mais j’ai 64 ans aujourd’hui et lorsque j’entends les Algériens hurler leur unanimité, j’ai une tendance à me méfier des lendemains douloureux. La démocratie et l’humanisme, c’est avant tout l’affrontement et la gestion des différences pour qu’ils s’expriment dans un climat apaisé au mieux possible.

    Ce n’est certainement pas l’unanimité, propre aux dictatures militaires et théocratiques.

    Auteur
    Boumediene Sid Lakhdar

  • #2
    Lorsqu’une révolution se fera avec des danses et des youyous, sans heurts avec des débats parfois violents, je retournerai à l’instruction car c’est que j’ai raté un épisode dans ma formation en sciences politiques.
    Pour les heurts, ceux qui font le Hirak, et contrairement à quelques voix outre Méditerranée, ont décidé stratégiquement de ne pas y recourir. Le mouvement des gilets jaunes, dans un pays (disons) démocratique s'est fait laminer parce qu'il a touché à la violence. Les gouvernants appuyé par les médias à leur service s'en sont donnés à coeur joie. Fa ma balouka dans un pays où tout est verrouillé.

    Pour les débats, ils se font dans quelques titres de presse qui font de la résistance : El watan, le QO, liberté et dans les réseaux sociaux. Les télés et les radios ont choisit le camp de la honte et décidé de bannir les quelques voix pesantes du Hirak.

    Une révolution ne se fait pas selon un mode d'emploi acquis aux bancs des universités. Vous n'avez donc rien raté de particulier, vous n'avez pas saisit le sens du tout.
    Dernière modification par jawzia, 07 décembre 2019, 17h01.

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    • #3
      Je ne suis pas d'accord avec toi: il n'est pas encore le temps de mettre des visages et des noms sur le hirak. Ca sera un trop grand cadeau à faire au régime qui les éliminera l'un après l'autre.
      Le hirak pour le moment c'est comme un guérilla pacifique, une voix qui dit au monde que les Algériens en ont marre d'un régime pourri.
      Les parallèles, c'est toujours un peu boiteux, dans les années de fin 50, les résistants ne se présentaient pas à visage découvert face à l'armée française. Pour moi, y a pas grande différence entre les chiens d'hier et ceux d'aujourd'hui. Ce qui comptait hier compte pareillement aujourd'hui: la volonté de plus en plus partagée de se libérer du régime.

      Viendra sûrement le temps des débats politiques, des choix et des idéologies et à ce moment-là, c'est la démocratie, espérons-le, qui opérera.

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      • #4
        C'est vrai qu'il n'y a aucun débat d'idées, peu d'action en dehors de manifester et pas de leader. Ainsi on peut manifester jusqu'à la fin des temps.

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        • #5
          kader
          s'il ,y aura des depassements durant le vote
          le hirak sera interdit

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          • #6
            Il faut s'attendre, à ce que je crains, à un état d’exception pour une durée déterminée, et c'est la constitution qui le permet, si des dérives sont constatés ici et là, pendant le vote. Et c'est l'armée qui prendra tous les pouvoirs. La machine de la répression prendra le relais pour établir le calme et un semblant de vie normale.

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            • #7
              C'est vrai qu'il n'y a aucun débat d'idées,
              Avec des écervelés, roulant au cachir, ... certainement pas.

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              • #8
                Il y aura absolument rien. On nous a déjà promis des super grèves qui n'ont pas eu lieu. Après le 12 le peuple ira comme d'habitude vaquer à ses occupations et ses intérets immédiats.

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                • #9
                  moi je pense que le hirak a gagné pas entierement il aurai obtenu bcp s'il avait de vrais representants

                  Commentaire


                  • #10
                    30%

                    Tu racontes du n'importe quoi.

                    Le hirak qui a tenu 10 mois, pourquoi mourrait-il dès après l'élection ?

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                    • #11
                      moi je pense ...
                      Ce qui est miraculeux en soi !!

                      Commentaire


                      • #12
                        gkader

                        Tu crains que l’armée s’empare du pouvoir ?
                        À te lire :
                        -Ce n’est pas l’armée qui gouverne
                        -Tu es pour GS et ses exactions depuis ce début d’année mais tu crains qu’il gouverne
                        -De plus, tu t’inquiètes pour le hirak ou du hirak qui provoquerait l’état de siège synonyme de l’état militaire légitime d’après la constitution, ça sera de la faute du hirak qui aurait oublié de se soumettre aux godasses

                        Je ne comprends rien à cette logique, j’ai l’impression d’écouter l’entv ici
                        Votre ennemi c'est celui que vous n'avez pas encore invité à déjeuner Edgar Faure

                        Commentaire


                        • #13
                          Jawzia
                          Votre ennemi c'est celui que vous n'avez pas encore invité à déjeuner Edgar Faure

                          Commentaire


                          • #14
                            GKADER
                            Le Hirak fonctionne en mode autonome ? C’est justement le danger
                            Effectivement,

                            Tous les Algériens ont compris que le régime veut rejouer le "Bourourou" comme en dans les années 90
                            avec le 'Terrorisme machin chouette qui fait peur !'

                            ce HIRAK AUTONOME est un VRAI DANGER POUR LES MAFFIEUX qui nous gouvernent !




                            Ainsi soit-il !

                            ha ha ha
                            Dernière modification par Pomaria, 07 décembre 2019, 17h25.
                            Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

                            Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

                            Commentaire


                            • #15
                              okhayen salut
                              toi tu es pour gaid ghayr salah
                              iln'y aura ni etat d'urgence ni rien le 12 tout rentrera dans l'ordre
                              et sourtout ne rie pas l'ami

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