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AFRIQUE DU NORD: Les pays qui ont signé, ratifié la zone de libre-échange continentale africaine

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  • AFRIQUE DU NORD: Les pays qui ont signé, ratifié la zone de libre-échange continentale africaine

    Algérie signé le .................21/03/2018 Ratifié le 15/12/2019
    Egypte signé le .................21/03/2018 Ratifié le 27/02/2019
    Libye signé le ...................21/03/2018 Ratifié le -
    Tunisie signé le ................21/03/2018 Ratifié le -
    Mauritanie signé le ............21/03/2018 Ratifié le 31/01/2019
    Maroc signé le .................21/03/2018 Ratifié le -
    R A S D signé le ...............21/03/2018 Ratifié le 27/04/2019
    Soudan signé le ................21/03/2018 Ratifié le -

    SUD DE L'ALGERIE
    Mali signé le.....................21/03/2018 Ratifié le 11/01/2019
    Niger signé le...................21/03/2018 Ratifié le 28/05/2018

  • #2
    Fascinée par les accords de libre-échange méga-régionaux (ALEMR) comme le TTIP (TAFTA), le TTP et le CETA, l'UA montre ses muscles en prétendant faire encore mieux entre ses 55 Etats. Mme Fatima Haram Acyl, Commissaire au commerce et à l'industrie de l'UA, a déclaré lors de la première réunion du Forum de négociation de la CFTA, le 22 février 2016:

    "L'apparition de méga-accords commerciaux régionaux continue de menacer l'accès des marchés africains aux principaux marchés, réduisant sévèrement leurs préférences commerciales liées à l'AGOA et à TSA[Tout Sauf les Armes], et il semble que cette tendance va continuer à s'accélérer.Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie que le destin de l'Afrique est à nouveau entreses propres mains.Même si nous ne sommes pas capables de contrôler ce qui se passe à l'OMC ou dans les ALEMR, ce que nous faisons de la CFTA est entièrement entre nos mains" .

    Ceci est une illusion et contraire aux leçons de l'histoire qui montre que tous les pays développés d'aujourd'hui ont atteint leur position concurrentielle grâce à une forte protection à l'importation sur l'agriculture et les industries naissantes et, en plus, ils ont bénéficié (et bénéficient encore) d'énormes subventions, pour ne pas parler de l'exploitation coloniale des pays du Sud.Comme l'a déclaré Mamadou Cissokho, Président honoraire du ROPPA,au Forum public de l'OMC en septembre 2014: "
    Tous les pays qui se sont développés ont commencé par créer les conditions nécessaires pour le faire à travers la protection importations et ce n'est qu'après qu'ils ont ouvert leurs marchés à d'autres pays. On ne peut demander aujourd'hui à l'Afrique d'être le premier exemple qui montre que c'est en ouvrant d'abord ses marchés qu'elle va se développer".

    L'impact de la ZLEC est mesuré par comparaison à une situation de base sans changement des politiques commerciales de l’Afrique. L'évaluation de la CEA de juin 2012 fait état d'une énorme augmentation du commerce intra-africain:
    "Il augmenterait de 34,6 milliards de dollars (52,3%) en 2022 par rapport à la situation de base de 2017. Les importations des pays africains venant du reste du monde baisseraient de 10,2 milliards de dollars, baisses bien compensées par l'augmentation considérable du commerce intra-africain ... Alors que la part du commerce intra-africain passerait de 10,2% en 2010 à 15,5% en 2022 après la mise en place de la ZLEC, elle devrait plus que doubler au cours de la période de douze ans (de 10,2% en 2010 à 21,9% en 2022) en tenant compte des mesures de facilitation des échanges. De même le revenu réel de l'Afrique augmenterait de près de 1%, quelle que soit la politique commerciale envisagée".

    Le modèle économétrique MIRAGE utilisé présente d'énormes limites puisqu'il est basé sur les données disponibles pour seulement 16 des 55 Etats africains, les autres Etats étant agrégés –en Afrique de l'Ouest seuls le Nigeria et le Sénégal sont pris en compte individuellement, les 14 autres Etats étant agrégés –et sur les droits de douane de 2004, alors qu'ils ont considérablement changé depuis, notamment pour les produits agricoles de la CEDEAO. Parmi les autres hypothèses irréalistes de ce type de modèle: la libéralisation totale des échanges en cinq ans (2017-22), y compris pour les produits agricoles sensibles, le plein emploi des facteurs de production, y compris de la main-d'œuvre, un seul consommateur par paysou région. Bien qu'elle ne soit pas incluse dans le modèle, la ZLECsuppose la libéralisation du commerce desservices, des barrières non commerciales et la simplification des règles d'origine

    Le rapport est particulièrement peu crédible en prétendant que les exportations agricoles intra-africaines, en particulier de blé, pourraient pratiquement remplacer les importations extra-africaines:
    "Les exportations africaines de produits agricoles et alimentaires –en particulier le blé, les céréales, le sucre brut (de canne et betterave) et les produits transformés (viande, sucre et autres produits alimentaires) –bénéficieront le plus de la ZLEC. Ce sont des produits pour lesquels les économies africaines ont des avantages comparatifs et sont parfois très protégés dans certains pays de la région. Avec la ZLEC les exportations africaines de produits agricoles et alimentaires augmenteraient de 7,2% (soit de 3,8 milliards de dollars) en 2022 par rapport à la situation de base".

    En effet, les importations annuelles de blé de l'Afrique ont grimpé de 3,184 milliards de dollars en 2000-2002 à 11,625 milliards de dollars en 2013-15, alors que les exportations sont passées de 34 millions de dollars à 173 millions de dollars, ce qui impliqueun déficit net passé de 3,150 milliards à 11,452 milliardsde dollars6. Parallèlement, les exportations intra-africaines de blé sont passées de seulement 24 572 $ à 139 900 $. Pas un seul pays africain exporte du blé et les exportations intra-africaines de blé ne sont que des réexportations vers les pays voisins d'importations extra-africaines

    Certes un accord de libre-échange n'est pas une union douanière au sens où les Etats membres doivent seulement abolir leurs droits de douane entre eux tout en conservant leurs propres droits de douane vis-à-vis du reste du monde, mais ceci serait impossible. Loin de favoriser l’intégration régionale du continent elle ne pourra que le désintégrer fortement en ouvrant largement les portes aux firmes multinationales qui sont déjà largement présentes dans la plupart des pays et qui concentreront leurs activités dans les pays les plus compétitifs en exportant vers les autres.

    On peut déjà souligner la quasi impossibilité géopolitique d’établir des règles commerciales communes dans cet immense continent qui abrite 1,2 milliard d’habitants en 2016 et devrait en abriter 2,5 milliards en 2050, avec des régimes politiques très différents, de très faibles infrastructures de transport, et où le PIB par tête en 2015 va de 276 $ au Burundi à 15476 $ aux Seychelles en passant par 911 $ au Sénégal, 1377 $ au Kenya, 1381 $ au Ghana, 1399 $ en Côte d’Ivoire, 2 640 $ au Nigéria, 3615 $ en Egypte, 3873 $ en Tunisie, et 5692 $ en Afrique du Sud

    La CNUCED approuve pleinement l'objectif de la ZLEC d'atteindre
    "un niveau de libéralisation plus large et plus profond que celui existant dans les ALE extra-régionaux (comme les APE[Accord de partenariat économique] UE-ACP et d'autres ALE bilatéraux)"
    ...

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