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Dialoguer avec le hirak ou le phagocyter ?
À peine déclaré vainqueur de l’élection présidentielle du 12 décembre dernier massivement rejetée, Abdelmadjid Tebboune a lancé un appel au dialogue. Un appel qui s’est voulu solennel et dont les segments actifs de la société, hirak, partis politiques, syndicats et associations, ont pris acte. Mais tout le monde n’a pas réagi de la même manière.
Le contraire, au demeurant, eût étonné. La clientèle traditionnelle du régime, poussée à la marge de la vie politique par la déferlante du mouvement populaire du 22 février, a immédiatement applaudi et, partant, affiché sa disponibilité à être du processus. En revanche, le hirak et une bonne partie des partis de l’opposition se sont montrés, sinon totalement inintéressés par l’invitation, du moins peu enclins à y répondre favorablement. Le rejet et les réticences chez ces derniers ne procèdent pas de positions dogmatiques, comme le discours officiel pourrait tenter de le faire croire, mais sont, en vrai, dictés par un pragmatisme politique qui voudrait que les promesses et les engagements du régime et du pouvoir qui l’incarne soient sujet à caution. Et pour cause, il tarde toujours aux tenants du pouvoir de faire montre de bonne volonté à réunir les conditions pour un dialogue serein ou encore à donner des gages de sincérité de leur démarche.
Ce sont même des signaux contraires qui sont émis à travers la violente répression qui a été opposée aux manifestations de vendredi dernier dans des wilayas de l’ouest du pays, mais aussi par la poursuite des emprisonnements et des condamnations d’activistes du hirak. La sincérité du pouvoir est mise en doute, dès lors qu’il est déjà allé à la recherche de convives pour sa table de dialogue, dans le hirak et ailleurs, sans rien entreprendre pour apaiser la situation.
On se pose légitimement la question sur cette attitude qui consiste à souhaiter un dialogue et en même temps s’interdire de prendre les moindres mesures qui le rendraient possible, voire qui pourraient contribuer à sa réussite. Elle ne serait pas forcément fausse cette hypothèse qui voudrait que l’agenda politique du pouvoir ne s’articule pas autour de la concession à consentir pour le hirak, mais pivote autour de la seule idée de le phagocyter pour s’en débarrasser. L’opinion ne tardera pas à en être définitivement édifiée. Les décisions qui seront prises dans les dossiers judiciaires des détenus d’opinion aideront à voir plus clair
Liberté
18-12-2019
Le contraire, au demeurant, eût étonné. La clientèle traditionnelle du régime, poussée à la marge de la vie politique par la déferlante du mouvement populaire du 22 février, a immédiatement applaudi et, partant, affiché sa disponibilité à être du processus. En revanche, le hirak et une bonne partie des partis de l’opposition se sont montrés, sinon totalement inintéressés par l’invitation, du moins peu enclins à y répondre favorablement. Le rejet et les réticences chez ces derniers ne procèdent pas de positions dogmatiques, comme le discours officiel pourrait tenter de le faire croire, mais sont, en vrai, dictés par un pragmatisme politique qui voudrait que les promesses et les engagements du régime et du pouvoir qui l’incarne soient sujet à caution. Et pour cause, il tarde toujours aux tenants du pouvoir de faire montre de bonne volonté à réunir les conditions pour un dialogue serein ou encore à donner des gages de sincérité de leur démarche.
Ce sont même des signaux contraires qui sont émis à travers la violente répression qui a été opposée aux manifestations de vendredi dernier dans des wilayas de l’ouest du pays, mais aussi par la poursuite des emprisonnements et des condamnations d’activistes du hirak. La sincérité du pouvoir est mise en doute, dès lors qu’il est déjà allé à la recherche de convives pour sa table de dialogue, dans le hirak et ailleurs, sans rien entreprendre pour apaiser la situation.
On se pose légitimement la question sur cette attitude qui consiste à souhaiter un dialogue et en même temps s’interdire de prendre les moindres mesures qui le rendraient possible, voire qui pourraient contribuer à sa réussite. Elle ne serait pas forcément fausse cette hypothèse qui voudrait que l’agenda politique du pouvoir ne s’articule pas autour de la concession à consentir pour le hirak, mais pivote autour de la seule idée de le phagocyter pour s’en débarrasser. L’opinion ne tardera pas à en être définitivement édifiée. Les décisions qui seront prises dans les dossiers judiciaires des détenus d’opinion aideront à voir plus clair
Liberté
18-12-2019
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