Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Mourad Gagaoua,« Il y a une accélération des procès pour leur libération »

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Mourad Gagaoua,« Il y a une accélération des procès pour leur libération »

    Mourad Gagaoua, avocat du Collectif de défense des détenus d’opinion :
    Par Meriem Kaci -25 décembre 201925


    Reporters : Treize manifestants sont sortis hier de prison après avoir purgé leur peine et le procès en appel de certains détenus d’opinion s’est tenu hier au niveau de la Cour d’Alger. Quel constat établissez-vous sur cette question de détenus ?

    Mourad Gagaoua : Il y a visiblement une accélération de procès pour libérer les détenus d’opinion. Mais je voudrais souligner que la mention d’une condamnation pénale sur le casier judiciaire ne sera pas sans conséquence sur eux. Ils seront privés de leurs droits civiques et politiques notamment les activistes condamnés et qui seront interdits d’exercice politique pendant trois années. L’acquittement des détenus d’opinion qui devraient normalement avoir lieu par la force de la loi, si elle a lieu, donnera une mauvaise image et sera un point noir dans l’histoire de la justice algérienne. Et pour cause, leur acquittement légitime en quelque sorte les revendications du Hirak et témoignera en parallèle d’un abus de pouvoir, de détention et de condamnation injuste et arbitraire. Ces arrestations arbitraires ont d’ailleurs galvanisé le Hirak, alors que le système en place voulait l’étouffer. Après dix mois de mobilisation populaire, la question de l’indépendance de l’appareil judiciaire est toujours posée avec acuité. Lors de son procès, le jeune activiste Mohamed Tadjadit, condamné par le tribunal de Sidi M’hamed à 18 mois de prison ferme, a demandé au juge de se libérer lui-même avant de le libérer, lui, détenu d’opinion.

    Etes-vous optimiste pour le traitement futur des cas de détenus ?

    Je reste toujours optimiste. Le système en place aspire en libérant les détenus d’opinion par vague à faire fléchir le Hirak, qui réclame le préalable de la libération inconditionnelle des détenus d’opinion. En tout cas, le dialogue entre les Algériens est un préalable avant d’envisager de discuter avec les tenants du pouvoir, sachant qu’il y a toujours des préalables qui s’imposent. Les exigences du Hirak sont claires. Il réclame de manière claire et solennelle la libération des champs politique, médiatique et des mesures d’apaisement comme la libération des détenus du Hirak et les libertés d’expression. Le mouvement populaire en cours devrait continuer, car les citoyens et avocats défendent depuis plusieurs mois une cause, qui est une Algérie démocratique, indépendante et non des personnes, bien qu’elles soient victimes d’arbitraire. D’où la nécessité de ne pas tolérer le détournement du Hirak de ses objectifs. Les Algériens se sont soulevés le 22 février pour réclamer le départ du système. L’offre de dialogue et la main tendue au Hirak vise à légitimer une élection controversée et marquée par un fort taux d’abstention.

    Quelles sont les conditions de détention des manifestants du Hirak ?

    Les manifestants arrêtés à cause de la bannière amazighe, des pancartes ou publication sur les réseaux sociaux, ou pour leur activisme dans la révolution citoyenne sont poursuivis en principe pour le même chef d’inculpation qui est l’atteinte à l’unité nationale. Même s’il n’y a pas par exemple assez de paillasses pour tous les détenus d’opinion, ils sont en contrepartie respectés et bien traités par les agents et l’administration carcérale. Ce qui est regrettable, par contre, c’est que certains sont placés en isolement pour les affaiblir moralement, à l’image de Karim Tabbou, leader de l’UDS, le président de l’association RAJ, Abdelouahab Fersaoui, ainsi que le militant de la même association Hakim Addad.

    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X