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Le président Tebboune et le chef de l’ANP par intérim à l’œuvre : Double attente sur fond d’apaisement

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  • Le président Tebboune et le chef de l’ANP par intérim à l’œuvre : Double attente sur fond d’apaisement

    Par REPORTERS -25 décembre 2019
    Double attente. C’est au moment où le regard des Algériens était orienté vers le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de qui est attendu la désignation d’un Premier ministre et la nomination d’un staff gouvernemental, qu’une deuxième attente s’est greffée à la situation de crise politique que vit le pays depuis dix mois.

    PAR NAZIM BRAHIMI ET AZIZ LATRECHE
    En effet, le décès lundi du général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, acteur central de la crise par le poste qu’il occupait, a donné lieu à une attention particulière qui pose la problématique de savoir si l’institution militaire changera son traitement de la crise politique du pays avec l’avènement de Saïd Chengriha. Ou bien restera-t-elle sur la ligne imprégnée par Gaïd Salah depuis le début de la crise et la place qu’il s’était donné notamment à travers ses multiples discours.
    Cette question, qui renvoie au traitement de la crise par l’ANP, aussi bien en termes de gestion des manifestations populaires marquées par un caractère pacifique, qu’en matière de son adhésion aux plans mis sur la table par M. Tebboune depuis son accession à la magistrature suprême, bénéficiera sans doute d’une attention particulière des observateurs, au vu de l’ampleur de la crise, du poids qu’avait Gaïd Salah et de toutes les interrogations posées depuis février sur le rôle de l’institution militaire dans le jeu politique.
    Mais vraisemblablement, c’est la question autour des premiers gestes qu’aura à faire le président Tebboune, notamment en matière de mesures d’apaisement, censées accompagner son offre de dialogue adressée, dès l’annonce de sa victoire à l’élection présidentielle, au mouvement populaire et à l’ensemble des acteurs politiques.
    Plus que les interrogations sur fond de supputations que peut susciter le nom de celui qui aura la lourde responsabilité de mener le gouvernement dans une telle conjoncture, ce sont davantage les canaux qu’il ouvrirait vis-à-vis du Hirak en vue d’une solution à la crise que traverse le pays. D’autant plus que la rue continue d’exercer sa pression à travers la poursuite des actions de mobilisation en faveur du changement même après la tenue de la présidentielle qui a propulsé M. Tebboune au poste de président de la République.
    Ce dernier, sitôt déclaré vainqueur de la consultation électorale du 12 décembre, a tendu la main. «Je m’adresse directement au Hirak, que j’ai à maintes reprises qualifié de béni, pour lui tendre la main afin d’amorcer un dialogue sérieux au service de l’Algérie et seulement l’Algérie», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse tenue après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle.
    Un appel qu’il réitérera lors de son investiture, jeudi dernier, en évoquant son engagement à réaliser ce qui reste des revendications populaires, à travers le dialogue et la concertation. «Ce qui reste à réaliser des revendications du Hirak, je réitère mes engagements et je tends la main à tous pour sa concrétisation dans un cadre de consensus national et de respect de la loi de la République», a annoncé M. Tebboune.
    Et d’ajouter qu’en période délicate, «il nous faut classer les priorités pour éviter des lendemains incertains», promettant que «l’Etat est à l’écoute des aspirations profondes et légitimes de notre peuple au changement radical du mode de gouvernance et à l’avènement d’une nouvelle ère, fondée sur le respect des principes de la démocratie, de l’Etat de droit, de la justice sociale et des droits de l’homme».
    Cette question d’un probable dialogue n’en pose moins la problématique de la représentation du mouvement populaire et celle des modalités de ce processus.
    Aïb Mabrouk, membre du collectif de réflexion «Nabni», estime qu’il «est important de rappeler que nous ne sommes même pas dans un contexte favorable au dialogue et la négociation». Pour lui, l’une des conditions qui peuvent instaurer un climat favorable est de permettre aux activistes du Hirak de dialoguer entre eux d’abord. D’où cette nécessité de procéder à «une véritable ouverture des médias, la libération des détenus d’opinion et permettre aux activistes de dialoguer librement entre eux dans des endroits autorisés», selon lui. «Cela permettra non seulement de définir les éléments du dialogue mais aussi et éventuellement d’élire des représentants du mouvement populaire», a-t-il relevé.
    Pour sa part, Djilali Soufiane, du parti de Jil Jadid, a insisté sur le fait que «le mouvement populaire n’est la propriété de personne dans le sens où c’est un instant historique qui a fait que tous les Algériens ont voulu le changement». Le même chef politique voit que la représentation au sein du mouvement populaire doit d’abord puiser dans ce qui existe déjà comme «organisations professionnelles, partis politiques, syndicats, alors que ceux qui ne se sentent pas suffisamment représentés à l’instar des étudiants, ils peuvent se rencontrer et élire leurs représentants». Djilali Soufiane dit développer cette approche par souci également de ne pas voir le Hirak se transformer en «un parti unique», soulignant que «l’idéal serait que toutes ces entités puissent dialoguer en un seul bloc avec le nouveau président». Sinon ce dialogue «peut se faire avec chacun, l’important étant de savoir qu’il y a un Président élu en dépit de ce que certains pensent sur sa légitimité et donc il y a un interlocuteur».
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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