Ceux qui ont pris la décision de recruter des « mercenaires » pour briser le Hirak dans les villes de Constantine, Annaba, Tiaret etc… se sont engagés sur une voie extrêmement dangereuse pour la stabilité du pays, éloignant un peu plus la solution politique, la seule possible et raisonnable pour mettre fin à la crise actuelle. Visiblement le scénario concocté par les officines était partout le même, il répond à une stratégie de contre-manifestation usant de vieilles ficelles, de méthodes éculées, mais aux conséquences totalement imprévisibles. De quoi s’agit-il.
A Constantine aujourd’hui, vers 14 h un bus à ramené un groupe de jeunes, entre 25 et 45 ans , cheveux bien coupés, taille athlétique, pour les déposer près d’El Khalifa, en plein centre-ville. Ce groupe occupe la placette de la maison de la culture, lieu symbolique d’où le Hirak prend habituellement son départ, c’est aussi un lieu de débat et de discussions. Dès leur arrivée les mercenaires se mettent à scander le slogan « Armée-Peuple Khawa Khawa et El Gaid Salah avec les Chouhadas ».
Quelques minutes plus tard les manifestants commencent à arriver, ils encerclent les mercenaires et les submergent physiquement et par leurs cris. Les mercenaires se dispersent , pour se reconstituer plus loin le long de la rue Boudjeriou sur le trajet du Hirak, pour se remettre à la tête de la marche en scandant leurs slogans. C'est la confusion totale. Les marcheurs les repoussent , tel un raz de marée qui se déverse et entreprennent de mieux s’organiser, ils constituent un cordon de sécurité autour de la marche, avancent plus lentement laissant un espace vide avec les mercenaires pour les isoler totalement.
La marche se fait plus déterminée, les slogans fusent violents, des yous-yous provoquent une extraordinaire émotion parmi les marcheurs. C’est alors que des mercenaires se mettent à lancer des pierres, à insulter, à donner des coups cherchant visiblement à provoquer une réaction violente des marcheurs. Les très nombreux policiers en civil et en tenue présents sur les lieux refusent d’intervenir. Quand les manifestants les interpellent, ils restent de marbre, pourtant la situation est de plus en plus électrique. Ce jeu va continuer durant deux heures.
Un hélicoptère ne s’est pas arrêté de tournoyer au-dessus de la ville rappelant que tout cela se déroule sous l’œil bienveillant des maîtres de l’heure.
Que retenir de tout cela :
1- Le pouvoir a donc décidé de briser par la violence le Hirak, en faisant intervenir des mercenaires en petit nombre, certes mais extrêmement déterminés. Rien, ne dit que ce n’est pas là une expérimentation pour tester un mode opératoire appelé à prendre plus d’ampleur
2- Ces contre-manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de l’intérieur . En épargnant Alger et les villes de Kabylie, le Pouvoir semble avoir pour objectif d’abord d’éteindre le Hirak dans la périphérie. En second lieu ce sera Alger. Il ne s’attaquera pas à la Kabylie pour mieux l’isoler et la laisser seule dans le Hirak.
La tactique des contremanifestations
3- Occuper les espaces libérés par le Hirak et qui sont devenues symboliques
4- Semer la confusion et le trouble dans les esprits
5- Pour cela reprendre les mêmes chants , les mêmes slogans du Hirak ;, mais en les détournant en faveur de Tebboun, de Gaid Salah etc…
6- Enfin singulariser les marcheurs en les qualifiant de Zouaves….
Les objectifs à atteindre pour casser le Hirak
7- Semer la peur, le trouble pour faire perdre au Hirak sa convivialité pour ...
8- Pousser les femmes , les personnes fragiles et les indecis à quitter le Hirak
9- Réduire ainsi de semaines en semaines le nombre de manifestations jusqu’à épuisement.
En s’attaquant aux villes de l’intérieur, le Pouvoir veut isoler Alger et ensuite la Kabylie, quitte à laisser le Hirak dans cette région pour valider sa propagande selon laquelle le Hirak serait exclusivement d’émanation régionale.
Quelle a été la réaction des manifestants et qu’est-ce qu’elle laissent présager ?
1- La population ne s’est pas associée aux mercenaires et ils sont restés isolés, ce qui démontre s’il en était besoin l’origine téléguidée de l’opération.
2- Les manifestants ont compris la nécessité de se protéger en organisant service d’ordre, ce qui avait manqué jusque-là.
3- Les attaques des mercenaires ont provoqué un supplément de détermination chez les marcheurs ;
4- Enfin parmi les manifestants, sont apparus des éléments extrêmement décidés et prêts à en découdre. La Silmiya a montré ses limites dans un contexte de provocation.
Si le Pouvoir persiste dans cette démarche en renouvelant ces attaques, il risque effectivement d’atteindre en partie son but, mais du même coup cela risque d’entrainer une radicalisation des éléments les plus engagés du Hirak. Cette radicalisation peut prendre différentes formes, y compris des formes violentes. Le ressenti qui a prévalu aujourd’hui parmi les manifestations, c’est de la colère mêlée à un sentiment de « Hogra » .
Les hélicoptères dans le ciel, la police tout autour et des mercenaires provocateurs agissant en toute impunité… c’est très dur à supporter. Or les manifestants, par leur nombre et leur détermination auraient pu n’en faire qu’une bouchée de ces mercenaires, s’ils ne l’ont pas fait c’est grâce à l’intervention des vieux et des plus sages. Cette retenue devant l’injustice, à donner au Hirak d’aujourd’hui une dramatisation sans pareille.
Ceux qui ont donné les ordres pour opérer ces contre-manifestations ont fait un calcul périlleux. Briser le Hirak par la terreur risque de conduire à une radicalisation aux risques incommensurables. Cela ne réglera pas la crise, mais accentuera les facteurs déstabilisants de la société et du pays. Briser le Hirak c’est tuer l’espoir de changement né avec le 22 février.
Le désespoir n’est pas un bon conseiller, ni même un bon remède pour remettre le peuple au travail. La confiance dont manque outrageusement le nouveau Président , ne fera qu’empirer si celui-ci ne se démarque pas publiquement de ce qui vient de se passer et s’il ne prend pas immédiatement des décisions à même d’ouvrir une voie vers une solution réelle, honnête et crédible à la crise.
H K
A Constantine aujourd’hui, vers 14 h un bus à ramené un groupe de jeunes, entre 25 et 45 ans , cheveux bien coupés, taille athlétique, pour les déposer près d’El Khalifa, en plein centre-ville. Ce groupe occupe la placette de la maison de la culture, lieu symbolique d’où le Hirak prend habituellement son départ, c’est aussi un lieu de débat et de discussions. Dès leur arrivée les mercenaires se mettent à scander le slogan « Armée-Peuple Khawa Khawa et El Gaid Salah avec les Chouhadas ».
Quelques minutes plus tard les manifestants commencent à arriver, ils encerclent les mercenaires et les submergent physiquement et par leurs cris. Les mercenaires se dispersent , pour se reconstituer plus loin le long de la rue Boudjeriou sur le trajet du Hirak, pour se remettre à la tête de la marche en scandant leurs slogans. C'est la confusion totale. Les marcheurs les repoussent , tel un raz de marée qui se déverse et entreprennent de mieux s’organiser, ils constituent un cordon de sécurité autour de la marche, avancent plus lentement laissant un espace vide avec les mercenaires pour les isoler totalement.
La marche se fait plus déterminée, les slogans fusent violents, des yous-yous provoquent une extraordinaire émotion parmi les marcheurs. C’est alors que des mercenaires se mettent à lancer des pierres, à insulter, à donner des coups cherchant visiblement à provoquer une réaction violente des marcheurs. Les très nombreux policiers en civil et en tenue présents sur les lieux refusent d’intervenir. Quand les manifestants les interpellent, ils restent de marbre, pourtant la situation est de plus en plus électrique. Ce jeu va continuer durant deux heures.
Un hélicoptère ne s’est pas arrêté de tournoyer au-dessus de la ville rappelant que tout cela se déroule sous l’œil bienveillant des maîtres de l’heure.
Que retenir de tout cela :
1- Le pouvoir a donc décidé de briser par la violence le Hirak, en faisant intervenir des mercenaires en petit nombre, certes mais extrêmement déterminés. Rien, ne dit que ce n’est pas là une expérimentation pour tester un mode opératoire appelé à prendre plus d’ampleur
2- Ces contre-manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de l’intérieur . En épargnant Alger et les villes de Kabylie, le Pouvoir semble avoir pour objectif d’abord d’éteindre le Hirak dans la périphérie. En second lieu ce sera Alger. Il ne s’attaquera pas à la Kabylie pour mieux l’isoler et la laisser seule dans le Hirak.
La tactique des contremanifestations
3- Occuper les espaces libérés par le Hirak et qui sont devenues symboliques
4- Semer la confusion et le trouble dans les esprits
5- Pour cela reprendre les mêmes chants , les mêmes slogans du Hirak ;, mais en les détournant en faveur de Tebboun, de Gaid Salah etc…
6- Enfin singulariser les marcheurs en les qualifiant de Zouaves….
Les objectifs à atteindre pour casser le Hirak
7- Semer la peur, le trouble pour faire perdre au Hirak sa convivialité pour ...
8- Pousser les femmes , les personnes fragiles et les indecis à quitter le Hirak
9- Réduire ainsi de semaines en semaines le nombre de manifestations jusqu’à épuisement.
En s’attaquant aux villes de l’intérieur, le Pouvoir veut isoler Alger et ensuite la Kabylie, quitte à laisser le Hirak dans cette région pour valider sa propagande selon laquelle le Hirak serait exclusivement d’émanation régionale.
Quelle a été la réaction des manifestants et qu’est-ce qu’elle laissent présager ?
1- La population ne s’est pas associée aux mercenaires et ils sont restés isolés, ce qui démontre s’il en était besoin l’origine téléguidée de l’opération.
2- Les manifestants ont compris la nécessité de se protéger en organisant service d’ordre, ce qui avait manqué jusque-là.
3- Les attaques des mercenaires ont provoqué un supplément de détermination chez les marcheurs ;
4- Enfin parmi les manifestants, sont apparus des éléments extrêmement décidés et prêts à en découdre. La Silmiya a montré ses limites dans un contexte de provocation.
Si le Pouvoir persiste dans cette démarche en renouvelant ces attaques, il risque effectivement d’atteindre en partie son but, mais du même coup cela risque d’entrainer une radicalisation des éléments les plus engagés du Hirak. Cette radicalisation peut prendre différentes formes, y compris des formes violentes. Le ressenti qui a prévalu aujourd’hui parmi les manifestations, c’est de la colère mêlée à un sentiment de « Hogra » .
Les hélicoptères dans le ciel, la police tout autour et des mercenaires provocateurs agissant en toute impunité… c’est très dur à supporter. Or les manifestants, par leur nombre et leur détermination auraient pu n’en faire qu’une bouchée de ces mercenaires, s’ils ne l’ont pas fait c’est grâce à l’intervention des vieux et des plus sages. Cette retenue devant l’injustice, à donner au Hirak d’aujourd’hui une dramatisation sans pareille.
Ceux qui ont donné les ordres pour opérer ces contre-manifestations ont fait un calcul périlleux. Briser le Hirak par la terreur risque de conduire à une radicalisation aux risques incommensurables. Cela ne réglera pas la crise, mais accentuera les facteurs déstabilisants de la société et du pays. Briser le Hirak c’est tuer l’espoir de changement né avec le 22 février.
Le désespoir n’est pas un bon conseiller, ni même un bon remède pour remettre le peuple au travail. La confiance dont manque outrageusement le nouveau Président , ne fera qu’empirer si celui-ci ne se démarque pas publiquement de ce qui vient de se passer et s’il ne prend pas immédiatement des décisions à même d’ouvrir une voie vers une solution réelle, honnête et crédible à la crise.
H K
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