Excellent article de Nadia Salah qui traite du commerce extérieur, des ALE et du dirham
Guerre économique
Par Nadia SALAH
26/12/2019
Le gouverneur de Bank Al-Maghrib a joint sa voix à celles qui critiquent les accords de libre-échange. Aucun ne trouve grâce aux yeux d’Abdellatif Jouahri: «Le Maroc est le dindon de la farce de presque tous les accords qu’il a signés».
Il a parfaitement raison. Mais la Banque centrale n’a pas réussi à surmonter le tabou de la valeur du dirham: nos vieux gènes sont effrayés par la simple idée d’instabilité de la monnaie, comme si on allait revenir au temps du bled siba, des batailles de tribus.
Donc, difficile de faire en sorte que les balances officielles déficitaires (elles le sont sans exception) soient capables toutes seules de limiter des pertes, voire de les enrayer.
Puisque l’on sait cela depuis Moulay Hassan 1er, pourquoi rester sur les vieilles lunes quand les partenaires attaquent directement sur le front des monnaies?
Il faut le dire franchement: un dirham cher est une autoroute pour les exportateurs turcs, égyptiens, tunisiens. Quand l’effet subvention est fini, ils passent au «hard trade».
Ne nous racontons pas des histoires: nos partenaires-concurrents sont de vrais guerriers du commerce légal. Ils ont des stratégies intelligentes, parce que leur recherche d’informations est intelligente. Et que leur gouvernement diffuse un maximum de données et d’idées, dans les think tanks et les journaux.
Il y a plus grave. Les trafics dans le Sud et dans l’Est détruisent l’industrie orientée vers le marché local.
Du côté de Rabat, on doit se taire face à la mauvaise foi de Washington, du Caire, d’Ankara, ou des trafiquants sahéliens, car cela «dérange» nos Affaires étrangères.
Et lorsqu’il s’agit de redresser une société en difficulté, que fait-on? On lui donne le droit de piller les porte-mon*naies des Marocains, en augmentant les prix du marché, grâce à la suppression de la concurrence. C’est le XVIIIe siècle!
Nous sommes en guerre économique, il est temps de se mettre à jour.
Par Nadia SALAH
26/12/2019
Le gouverneur de Bank Al-Maghrib a joint sa voix à celles qui critiquent les accords de libre-échange. Aucun ne trouve grâce aux yeux d’Abdellatif Jouahri: «Le Maroc est le dindon de la farce de presque tous les accords qu’il a signés».
Il a parfaitement raison. Mais la Banque centrale n’a pas réussi à surmonter le tabou de la valeur du dirham: nos vieux gènes sont effrayés par la simple idée d’instabilité de la monnaie, comme si on allait revenir au temps du bled siba, des batailles de tribus.
Donc, difficile de faire en sorte que les balances officielles déficitaires (elles le sont sans exception) soient capables toutes seules de limiter des pertes, voire de les enrayer.
Puisque l’on sait cela depuis Moulay Hassan 1er, pourquoi rester sur les vieilles lunes quand les partenaires attaquent directement sur le front des monnaies?
Il faut le dire franchement: un dirham cher est une autoroute pour les exportateurs turcs, égyptiens, tunisiens. Quand l’effet subvention est fini, ils passent au «hard trade».
Ne nous racontons pas des histoires: nos partenaires-concurrents sont de vrais guerriers du commerce légal. Ils ont des stratégies intelligentes, parce que leur recherche d’informations est intelligente. Et que leur gouvernement diffuse un maximum de données et d’idées, dans les think tanks et les journaux.
Il y a plus grave. Les trafics dans le Sud et dans l’Est détruisent l’industrie orientée vers le marché local.
Du côté de Rabat, on doit se taire face à la mauvaise foi de Washington, du Caire, d’Ankara, ou des trafiquants sahéliens, car cela «dérange» nos Affaires étrangères.
Et lorsqu’il s’agit de redresser une société en difficulté, que fait-on? On lui donne le droit de piller les porte-mon*naies des Marocains, en augmentant les prix du marché, grâce à la suppression de la concurrence. C’est le XVIIIe siècle!
Nous sommes en guerre économique, il est temps de se mettre à jour.
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