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Pouvoir d’achat, salaire, logement… : Ce qui attend les Algériens en 2020

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  • Pouvoir d’achat, salaire, logement… : Ce qui attend les Algériens en 2020

    Par KHALED REMOUCHE -31 décembre 2019

    Le président Abdelmadjid Tebboune procédera sans doute en 2020 à l’application de décisions à court terme, auxquelles il s’était engagé lors de sa campagne électorale et dans ses discours prononcés à l’occasion de son investiture à la tête de l’Etat.

    Sur le plan politique, la plus importante est sans conteste la révision de la Constitution avec comme perspective la tenue d’un référendum au second semestre 2020. Les citoyens auront, si tout se passe bien, comme convenu et si un dialogue est ouvert avec le Hirak, à donner leur quitus ou non à cette nouvelle loi fondamentale. Au plan économique, le chef de l’Etat aura à faire face à une situation financière très délicate qui l’obligera à déployer de premières mesures de redressement de la situation économique en 2020. L’Algérie en ce sens s’achemine très probablement vers l’élaboration d’une loi de finances complémentaire 2020, dont la finalité serait de corriger les erreurs du passé et de faire respecter les promesses électorales, dont l’une des plus importantes, et où il sera très attendu, est la suppression des impôts pour les salariés touchant moins de 30 000 dinars mensuellement. Ce qui veut dire qu’ils ne seront pas assujettis à l’IRG, ce qui signifie tout simplement une augmentation de salaire pour les smicards et les travailleurs percevant de bas salaires en 2020. Cette mesure touchera environ 2 millions de salariés. Théoriquement, si chaque salarié compte cinq membres à charge dans sa famille, cela veut dire que la décision bénéficiera à 10 millions d’Algériens, soit environ le quart de la population, estimée à plus de 40 millions. Mais là, le président de la République via le gouvernement Djerrad n’a pas encore déterminé la source de recettes fiscales à mobiliser pour couvrir le manque à gagner fiscal induit par une telle décision. C’est le cas de plusieurs de ses promesses dont l’amélioration des rémunérations des militaires et des enseignants du supérieur. L’équation apparaît comme difficile à résoudre quand on sait que la masse salariale des fonctionnaires, qui est budgétisée, a atteint des limites au point que les gouvernements précédents avaient décidé de la geler depuis 2016. Une décision qui est en partie à l’origine de l’atténuation des tensions inflationnistes ces dernières années, selon un économiste qui a requis l’anonymat.
    Par ailleurs, les tensions sur le budget et les réserves de change seront telles, qu’elles vont sans doute amener le gouvernement à arbitrer : continuer à fixer de manière administrative le dinar et donc favoriser sa stabilité, ou le coter en fonction de l’évolution de l’économie nationale. Là, plusieurs économistes, compte tenu des différents déficits enregistrés, du commerce extérieur, du budget, de la balance des paiements et des contre-performances économiques avec baisse du taux de croissance et hausse du chômage, ces dernières années, prévoient une dévaluation du dinar en 2020. Dans ce scénario, cette décision va sans doute conduire à une baisse du pouvoir d’achat des Algériens. Cette tendance serait exacerbée si la disposition de la loi de finances 2020, autorisant l’importation de véhicules d’occasion de moins de trois ans, qui, selon plusieurs spécialistes, conduira à la flambée de l’Euro sur le marché parallèle, n’est pas annulée. Ainsi, si le chef de l’Etat décide en 2020 de faire respecter à la lettre ses promesses électorales et les premières mesures figurant dans l’esquisse de son programme présidentiel au cours des cinq prochaines années, il est clair qu’il faudra drainer de nouvelles ressources budgétaires, dont parmi les plus conseillées par les économistes s’avère l’élargissement de l’assiette fiscale, une véritable lutte contre l’évasion fiscale et une meilleure collecte de l’impôt. Sur ce dernier point, selon un ancien ministre de la Prospective et des Statistiques, économiste, le fisc ne couvre que 12% des impôts ordinaires, plus de 80% de l’impôt ne sont pas collectés. Ces gisements fiscaux à eux seuls pourraient réduire de façon sensible le déficit du Trésor et, partant, fournir des ressources financières nécessaires au redressement de l’économie nationale. Mais, encore une fois, ce chemin vertueux ne peut être suivi que si l’Etat recouvre sa puissance et sa main de fer face à des contribuables puissants, irrespectueux du devoir de payer son impôt, et de ces barons de l’import-import qui échappent depuis des décennies au fisc.
    Quant au logement, des dizaines de milliers d’Algériens bénéficieront, en 2020, d’un logement, en raison du quasi parachèvement d’un nombre important d’unités d’habitation, résultat d’un énorme effort budgétaire consenti ces dernières années. Ces logements ont été réalisés sous les formules AADL, LSP et LPP.
    En somme, en 2020, l’Algérie effectuera un véritable saut vers l’inconnu. En effet, une série d’incertitudes pèsent quant à une meilleure visibilité et à la capacité du nouveau régime à redresser la situation économique. Consistance du gouvernement, cohérence de la nouvelle politique économique, nature du climat social, avec l’ouverture ou non d’un dialogue avec le Hirak, utilisation ou non de la planche à billets, évolution du prix du pétrole, autant d’inconnues qui invitent à patienter pendant quelques semaines, voire quelques mois, pour être fixé sur la qualité de la nouvelle gouvernance du pays.
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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