Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Elections présidentielles : Le Pen à le vent en poupe

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Elections présidentielles : Le Pen à le vent en poupe

    ls se sentent envahis par les Maghrébins et les Noirs, et le diront dans les urnes, avec fracas, le 22 avril. Dans le quartier de la gare de Creil, ces "petits Blancs" – retraités, employés, ouvriers – montrent dans la rue les jeunes des "cités" au volant de voitures de sport, évoquent les "kebabs" qui se multiplient dans la ville, parlent des émeutes de 2005, des insultes antifrançaises, de l'insécurité… Cinq ans après avoir voté pour Jean-Marie Le Pen, la plupart sont prêts à recommencer, parce que "rien n'a changé".

    Dans cette ville où le candidat du Front national avait obtenu 23,7% des voix en 2002, le terreau sur lequel M. Le Pen a prospéré est resté le même. "Il y a trop d'immigrés et la sécurité ne s'est pas améliorée, quoi qu'en disent les statistiques. La démocratie commence par la liberté, le droit de ne pas raser les murs et de ne pas se faire traiter de raciste", explique, en exigeant un strict anonymat, un fonctionnaire de l'éducation nationale à la retraite. Il votera, comme en 2002, pour Jean-Marie Le Pen "sans hésitation".

    Le vote de ces électeurs n'est pas idéologique. Derrière leur suffrage probable pour le Front national, transparaît un sentiment d'humiliation quotidienne face à des jeunes des cités qui les effraient. "C'est pas un problème de race,mais d'attitude. Comment on peut intégrer quelqu'un qui ne veut pas l'être et qui ne fait rien comme vous? Moi, je suis immigré et j'ai toujours considéré qu'en tant qu'étranger je devais rester discret. Les jeunes d'aujourd'hui n'en ont rien à faire", se désole Mirko Andrijevic, ouvrier de 60 ans, devenu français il y a quinze ans. Lui aussi a voté pour Le Pen en 2002.

    Ces électeurs disent avoir l'impression de devoir baisser la tête ou modifier leur propre comportement face aux "immigrés". Ne plus retirer d'argent au distributeur automatique lorsque la nuit tombe à cause de la délinquance venue des "cités". Eviter les rues jugées dangereuses. Ne pas klaxonner une voiture conduite par des "jeunes de banlieue" par crainte d'être agressé.

    Il faudrait aussi pouvoir mesurer l'impact électoral des "bandes" qui traînent dans les transports en commun. Combien de voyageurs qui modifient leur itinéraire dans les couloirs ou qui changent de wagon pour éviter de croiser des "racailles"? Et combien qui en conçoivent de la colère jusque dans les urnes? "J'ai pris le RER pendant trente-cinq ans pour aller sur Paris sans avoir peur. Aujourd'hui, je ne le fais plus. On ne peut plus prendre les transports en commun le soir", se désole, par exemple, un employé de banque à la retraite qui se présente comme un soutien de François Bayrou mais regrette vivement, sous couvert de l'anonymat, que la France soit devenue une "passoire" sans frontières à cause de l'Europe.

    "Tout ça donne une ambiance vraiment désagréable quand on passe des heures dans les transports", ajoute Joël Blanche, ouvrier paysagiste de 50 ans, qui a voté Le Pen au premier tour en 2002 "par colère" et Chirac au second pour "ne pas exagérer" dans la protestation.

    "ILS TRUQUENT LES CHIFFRES"

    Certains parlent d'une prise de pouvoir du territoire par les jeunes issus de l'immigration. Comme à la gare du Nord, passage obligé de tous les habitants de Creil qui se rendent à Paris en train. Cette colère déborde jusqu'à des électeurs marqués à gauche. "Les mecs sont en bandes, accoudés au-dessus des voies du RER : tu sens qu'ils veulent en faire leur territoire", raconte Patrice Nouts, 54 ans, déménageur au chômage, "plutôt à gauche", qui dit comprendre les votes de "ras-le-bol".

    Pour ces habitués du RER, les violences intervenues gare du Nord fin mars n'avaient rien de surprenant. Une suite logique, à leurs yeux, des émeutes de 2005 et de l'absence de réponse au problème de l'immigration. "Ce qui est arrivé à la gare du Nord se passera ici aussi. Un jour, ils descendront du plateau [où sont situées les cités sensibles de Creil] et casseront tout. Le vote Le Pen, ici, c'est d'abord le vote de ceux qui n'aiment pas le plateau et en ont peur", explique Francis Foulon, 50 ans, conducteur de bus, surpris par le nombre important de clients âgés qui affirment vouloir voter pour Jean-Marie Le Pen.

    Nicolas Sarkozy a beau se flatter d'avoir mis fin à l'augmentation de la délinquance, peu d'habitants le croient à cause du décalage entre des statistiques officielles, a priori suspectes, et leur vécu. "L'insécurité c'est comme le chômage, ils truquent les chiffres. Moi, je suis au chômage depuis un an mais dispensé de recherche d'emploi parce que je suis trop vieux. Ça veut dire que j'apparais pas dans les statistiques du chômage. C'est pareil pour l'insécurité", souligne Mirko Andrijevic.

    Jean-Marie Le Pen n'a pas besoin de parler ou d'apparaître dans les médias. Ceux qui sont susceptibles de voter pour lui ne suivent pas sa campagne : sans l'écouter, ils ont retenu depuis longtemps son message sur la défense des Français et le rejet de la classe politique actuelle. Un ressentiment qui frappe plus durement la gauche, accusée de privilégier les immigrés sans papiers et de se désintéresser de leurs difficultés de "pauvres Français". Le silence est d'or pour Jean-Marie Le Pen.



    Cource : lemonde
    "Quand le dernier arbre aura été abattu - Quand la dernière rivière aura été empoisonnée - Quand le dernier poisson aura été péché - Alors on saura que l'argent ne se mange pas." Geronimo

  • #2
    Vive La France Et Ses Cliches!!!!!!!!!!!!!!!

    Commentaire

    Chargement...
    X