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Entretien avec Zoubida Assoul : « Je suis pour que le hirak s’auto-organise »

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  • Entretien avec Zoubida Assoul : « Je suis pour que le hirak s’auto-organise »

    A bien des égards, Madame Zoubida Assoul a raison. Mais pourquoi sa reconversion soudaine alors qu'au départ, elle avait soutenu le piètre Guediri?

    - Pensez-vous que le hirak doit s’organiser et se choisir des représentants ?

    Le peuple a été magnifique jusque-là et il faudra qu’il maintienne cette mobilisation et cette pression, mais il faudra aussi qu’on passe à une autre étape. Je suis pour que le hirak s’auto-organise, c’est-à-dire discuter et faire des débats pour que le changement vienne de la base et non pas d’en haut.
    Si à travers ces rencontres, le hirak décide à un moment donné de se choisir des représentants, il est libre de le faire. Mais personnellement, je ne veux pas de tutorat sur le hirak. Même si un jour on arrive à élire des représentants, il faut que ça soit l’émanation de la représentativité démocratique des citoyens.

    Quelle lecture faites-vous de la composante du nouveau gouvernement ?

    Déjà, il y a le retour de certains ministres qui étaient dans l’ancien gouvernement et même dans plusieurs gouvernements de Bouteflika. Ils sont comptables des échecs des anciennes politiques. C’est incompréhensible et ce n’est pas du tout un signe de changement.

    Deuxièmement, nous sommes en crise économique et je ne comprends pas qu’on puisse constituer un gouvernement avec autant de ministres (39, ndlr). Cela ne va pas donner une stratégie cohérente entre l’ensemble des ministères. Il aurait fallu créer des méga-ministères.

    Je retiens justement que nous n’avons toujours pas de ministère de l’économie, alors qu’il y a une crise économique à régler. Aussi, il n’y a rien pour la réforme et la modernisation de l’administration.

    Autre anomalie que je voudrais soulever : comment se fait-il que les femmes, très présentes dans cette révolution et qui constituent même l’une des garanties du pacifisme du hirak, ne sont que cinq dans le nouveau gouvernement sur 39 ministres, et aucune à la tête d’un département ministériel important ?

    Cela veut dire qu’on est toujours dans cette vision machiste qui veut que le pouvoir c’est pour les hommes et que les femmes ne sont là que comme faire-valoir. Dans les examens scolaires, les filles représentent entre 65 et 70% du taux de réussite, mais cela ne se traduit pas dans ce gouvernement, de même qu’on ne voit pas la concrétisation du principe de la parité consacré par la Constitution.

    Cela dit, on ne peut pas nier qu’il y a des compétences dans certains ministères, même si j’aurais aimé les voir avec d’autres portefeuilles. Le professeur Chitour par exemple est un polytechnicien compétent qui a une vision sur l’énergie, notamment la transition énergétique, je l’aurais mieux vu à l’énergie. Même si l’enseignement supérieur c’est très important et un homme comme lui peut beaucoup apporter pour permettre à l’université de s’ouvrir sur le monde.

    Qu’avez-vous à dire sur la suppression du poste de vice-ministre de la Défense et le maintien du ministre de la Justice ?

    Dans l’annonce du nouveau gouvernement, on n’a pas parlé du poste de la Défense. Jusqu’à présent, on ne sait pas qui est le ministre de la Défense. Il fallait le préciser car le président n’est pas systématiquement ministre de la Défense. L’article 91 de la Constitution dit seulement que le président est chef suprême des forces armées et est responsable de la Défense nationale. Ce n’est pas parce que la Constitution stipule qu’il conduit la politique étrangère du pays qu’il est ministre des Affaires étrangères. Est-ce que c’est un oubli ou parce que le président veut lui-même être le ministre de la Défense, en tout cas, sur le journal officiel, on n’a pas encore vu qui est le ministre de la Défense.

    Maintenant, et c’est ce que demande le hirak, tant mieux qu’il n’y ait pas un militaire en fonction vice-ministre de la Défense, parce que nous avons toujours demandé à ce que l’armée s’occupe de la sécurité du territoire et qu’elle ne se mêle plus de la décision politique.

    Pour ce qui est de la justice, si on voulait vraiment écouter la voix du peuple qui considère, au même titre que nous les avocats, qu’il y a eu des incarcérations injustes, le garde des Sceaux aurait dû changer-.

    TSA (extraits).
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