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Au Moyen-orient et en Libye, les tensions sont exacerbées Les pays arabes sur un volcan

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  • Au Moyen-orient et en Libye, les tensions sont exacerbées Les pays arabes sur un volcan

    En assassinant le général Qassem Souleimani, chef de la force al Qods, une composante des Gardiens de la Révolution, chargée des opérations extérieures, le président américain Donald Trump a ouvert la boîte de Pandore. L’homme qui a sauvé la Syrie, grâce à de multiples voyages en Russie où il s’était entretenu aussi bien avec le chef d’état-major, Valery Guerasimov qu’avec le ministre de la Défense Sergueï Choïgou et avec le président Poutine en juillet, août et septembre 2014, lorsque Daesh s’emparait de pans entiers du pays, représente un symbole pour les peuples de la région. Il était considéré par les Etats-Unis et Israël comme l’ennemi n°1 et il savait qu’il était à ce titre une cible majeure. Le silence de l’Etat hébreu, depuis l’annonce de son assassinat, est par trop éloquent.
    Mais le meurtre risque bien d’entraîner des représailles, comme l’affirment les dirigeants iraniens, et la situation explosive pourrait aller au-delà du seul bras de fer entre Téhéran et Washington qui dure depuis la décision de Trump de déchirer l’accord sur le nucléaire iranien paraphé par son prédécesseur Barack Obama. Pendant des mois, l’Arabie saoudite a cherché à faire baisser les tensions, s’appuyant sur des initiatives irakiennes pour dissiper les équivoques et les griefs qui caractérisent ses relations avec l’Iran. Cette démarche est désormais réduite à néant.
    Tous les observateurs s’accordent à dire que l’assassinat de Souleimani, ordonné par Donald Trump, ouvre la porte à une possible déflagration régionale qui risquerait d’emporter bon nombre d’Etats au Moyen-Orient. Du coup, les saoudiens ont anticipé le danger et affirmé qu’ils « n’ont pas été consultés »avant la frappe américaine, ajoutant au passage que le drone tueur de Souleimani avait décollé depuis la base américaine au Qatar. Pour le MAE saoudien, voilà qui rend « la situation très dangereuse ». A tel point que le prince Khaled Ben Salmane, vice-ministre de la Défense s’est rendu à la tête d’une importante délégation à Washington pour plaider la désescalade mais cela ne relève plus du seul ressort des Etats-Unis. On sait que Riyadh redoute de se retrouver pris entre deux feux croisés alors que des signes de détente étaient enregistrés, le général Qassem Souleimani étant porteur, le jour-même de sa mort, d’une réponse de Téhéran à une lettre de l’Arabie saoudite transmise par Baghdad. Ainsi, les circonstances s’avèrent à la fois tragiques et piquantes dès lors que les Saoudiens qui reprochaient véhément à Barack Obama son « inertie » face à l’Iran craignent-ils aujourd’hui d’être emportés par la tourmente que Trump a sciemment provoquée. Les attaques subies par les terminaux pétroliers et les tankers ont, semble-t-il, convaincu les dirigeants saoudiens de la tiédeur américaine pour assurer leur protection en cas de conflit avec l’Iran et c’est pourquoi ils ont entamé une approche prudente mais soutenue par l’intermédiaire de l’Irak. Maintenant, il leur faut, tout comme les Emirats arabes unis, leur allié, éviter coûte que coûte une escalade qui ruinerait les évènements qu’ils organiseront, le sommet du G20 à Riyadh et l’Exposition universelle 2020 à Dubai.
    En Libye, le contexte n’est guère plus rassurant. La récente attaque d’une école militaire par les troupes du général à la retraite Khalifa Haftar, condamnée avec force par l’Algérie, constitue une escalade de trop dans le conflit libyen. Il est heureux que l’Union africaine, motivée par le président Denis Sassou N’Guesso, revienne à la charge pour réaffirmer sa position conforme à celle de l’Algérie qui a retrouvé sa place et son dynamisme dans l’échiquier diplomatique international. La crise en Libye menace, en effet, les pays voisins que sont l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte mais elle influe aussi dangereusement sur l’ensemble du Sahel déstabilisé par le trafic d’armes et la prolifération des groupes terroristes. Plus que jamais, l’heure est venue de mettre fin à cette dérive qui a trop duré. L'Expression
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