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Abdelaziz Medjahed, général-major à la retraite : « Seul l’intérêt des Libyens doit guider la quête de solution »

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  • Abdelaziz Medjahed, général-major à la retraite : « Seul l’intérêt des Libyens doit guider la quête de solution »

    Par AZIZ LATRECHE -7 janvier 2020


    Le général-major à la retraite, Abdelaziz Medjahed, évoque dans cet entretien la situation en Libye, pointant du doigt des intérêts étrangers qui se jouent dans ce pays. Il estime, dans ce sens, que seul l’intérêt des Libyens doit guider la quête de solution pour une crise qui dure depuis 2011 et la chute de l’ancien président Mouammar Kadhafi.

    Reporters : L’Algérie a enregistré, hier, la visite du chef du Gouvernement d’union nationale libyen Faiz Essarraj et celle du ministre turc des Affaires étrangères. Quelle lecture peut-on faire sur cet activisme diplomatique autour de la situation en Libye ?

    Abdelaziz Medjahed : D’abord la position de l’Algérie est bel et bien connue, avant et durant la crise libyenne. C’est une position constante qui ne change pas. Dernièrement, il y a eu une réunion des ministres maghrébins des Affaires étrangères à laquelle a appelée l’Algérie. Lors de cette rencontre, l’Algérie a dénoncé toutes les ingérences étrangères en Libye, en insistant justement sur le fait que le mot, le dernier mot, doit revenir au peuple libyen exclusivement.
    Dans cette crise, nous avons 12 intervenants, entre ceux impliqués directement et ceux qui participent dans ce conflit de manière indirecte. Si on veut décortiquer cette crise, nous ne pouvons comprendre le sujet qu’à travers une vision plus globale et plus vaste, dans une région qui s’étend du Pakistan jusqu’à l’océan Atlantique. Cela nous mène à parler de la stratégie occidentale qui est maintenant à sa troisième phase, qui est celle du chaos.
    Avant, il y a eu deux autres étapes, l’une privilégiait « la terreur » et l’autre visait à contenir les forces émergentes de la région.
    Tout cela vise en fait à entraver le parcours de ces forces émergentes et enraciner la présence occidentale dans la région qui reste vitale pour ces pays-là.
    Concernant la Libye, je vous rappelle que nous sommes le seul pays qui a reçu toutes les parties de cette crise, et sans exception, parce que le principe pour l’Algérie est de ne pas s’ingérer dans les affaires des frères libyens et parce que nous aidons le peuple libyen qui a droit à la divergence.

    Croyez-vous que l’Algérie est en mesure de jouer un rôle important dans la résolution de cette crise ?

    L’Algérie peut jouer son rôle à la condition que l’objectif demeure uniquement l’intérêt du peuple libyen, loin des autres intérêts qui profitent à d’autres pays que la Libye elle-même. Tout agenda contraire aux intérêts des Libyens ne ferait qu’accentuer la crise. Nous avons enregistré, à ce titre, que l’Algérie a envoyé des aides humanitaires au peuple libyen alors que d’autres pays sont intervenus militairement. Cela reflète les bonnes intentions de l’Algérie. Autrement dit, le rôle de l’Algérie est important pour résoudre cette crise. Elle a un rôle politique, diplomatique, et aussi au vu des besoins qui se font sentir dans ce pays voisin.

    Restons un peu sur le volet diplomatique, comment voyez-vous le rôle de l’Algérie ?

    C’est en essayant de convaincre toutes les parties libyennes que la solution en Libye est celle que revendique le peuple libyen et non pas les forces étrangères. Il y a déjà eu des crises au Mali, au Liban, entre l’Iran et l’Iraq, où la contribution de l’Algérie dans leurs résolutions a été saluée. C’est dans ce sillage qu’il faut se poser une question sur cette crise libyenne, qui dure au même titre que celle dans la région du Sahel. Il est évident que certains pays occidentaux ont délégué la France pour jouer un certain rôle dans cette région et je dirais même que la France officielle est derrière tous les problèmes dans cette région. Il en est de même pour la question du Sahara Occidental.
    Je dis que l’Algérie peut réussir à régler cette crise libyenne si les
    parties libyennes se montrent convaincues que la solution est entre leurs mains et qu’il n’y a pas de solution à la crise libyenne en dehors de celle qui se fait au nom l’intérêt des Libyens.

    Qu’en est-il des dangers que la crise libyenne peut générer sur l’Algérie qui partage avec elle 1 000 km de frontières ?

    Le danger réel, ce sont les terroristes exerçant à la solde des puissances étrangères, qui sont à l’affut d’ingérence dans la région. Il y a toujours une stratégie d’occupation de ces espaces pour profiter de leurs richesses sous terraines.
    Ce qui rend plus complexe la situation de cette région gardée en instabilité permanente.
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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