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Libye : « L’Algérie a acquis une expérience qu’aucun pays de la région ne possède »

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  • Libye : « L’Algérie a acquis une expérience qu’aucun pays de la région ne possède »

    L'Algérie doit prioritairement s'occuper de ses problèmes internes et pas s'occuper des problèmes d'autrui.

    Défendre-coûte que coûte- les causes sahraoui et palestinienne sont autrement plus légitimes que de mêler des délitescences d'autres Etats.

    - Hasni Abidi est politologue, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (CERMAM) et chargé de cours à l’Université de Genève (Suisse). Il revient dans cet entretien accordé à TSA sur la situation actuelle en Libye avec l’intervention de la Turquie ainsi que le rôle de l’Algérie sur le sujet.

    Comment expliquer la décision du président Erdoğan de s’impliquer militairement en Libye ?

    L’implication de la Turquie est significative de la nouvelle politique étrangère depuis l’arrivée d’Erdoğan à la tête de l’Etat turc. Par ses orientations politiques, d’abord, proches de celles qui sont partagées par le gouvernement libyen de M. Al-Sarraj et parce que M. Erdoğan est animé par une volonté de donner une nouvelle dimension à la politique étrangère de la Turquie. Ça c’est sur le plan de la doctrine.
    (…).
    Dans la situation actuelle des choses, les frontières algériennes sont-elles menacées ?
    Ce n’est pas les frontières mais l’Algérie elle-même qui est menacée. La Libye est une profondeur sécuritaire pour l’Algérie, non seulement les 860 kilomètres de frontières qui séparent les deux Etats mais également l’Algérie a des intérêts énergétiques importants dans le Sud du pays. L’autre élément important est que la déstabilisation de la Libye va exposer ce pays à de nouvelles menaces notamment celles venant du sud, du Sahel. La Libye se transformerait en un espace d’influences de pays pas franchement adéquats à l’égard de l’Algérie.

    La Libye est un examen pour la diplomatie algérienne. C’est un véritable défi sur le plan politique et sur le plan sécuritaire. Nous assistons à une prise de conscience de cette menace par l’Algérie, car pendant longtemps Bouteflika a concentré la prise de décision en matière de politique étrangère et complètement grippé la machine diplomatique. C’est pourquoi nous avons l’impression aujourd’hui que l’Algérie se réveille en sursaut face à une menace qui vient de l’est.

    Avec la crise politique actuelle, quel rôle peut jouer l’Algérie sur la scène internationale dans la crise libyenne ?

    Pour avoir une politique étrangère cohérente, on n’est pas obligé d’avoir une démocratie parfaite. C’est vrai que la politique étrangère est un miroir de la politique intérieure, mais dans les crises qui secouent la région notamment la crise libyenne, il faut d’abord avoir un centre de commandement qui a une connaissance fine de la situation libyenne. C’est le cas de l’Algérie, qui est l’un des meilleurs connaisseurs de la Libye.

    Le deuxième élément est d’avoir une structure militaire suffisante et compétente. C’est également le cas de l’Algérie, qui avec les crises internes et avec ce qui se passe au Sahel, a acquis une expérience qu’aucun pays de la région ne possède, même pas l’Egypte. L’Algérie a été confrontée par le passé à une menace terroriste interne mais aussi à ses frontières, et elle a réussi à les sécuriser. Cette menace aujourd’hui s’invite et risque de s’exporter, et c’est pourquoi même si l’Algérie a un président et un gouvernement contestés, ça ne dispense pas le pays d’avoir une certaine cohérence et une politique étrangère visible.

    Les Algériens manifestent évidemment pour une bonne gouvernance et une légitimité constitutionnelle, mais ils ne semblent pas contre la prise de conscience du pouvoir algérien en matière de menace étrangère. Je dirais même que les Algériens attendent à ce que le pouvoir algérien soit à la hauteur des défis qui se posent à lui-.

  • #2
    ce n'est que de la poudre aux yeux , toutes les armées du mondes ont des qualités et des faiblesses , une guerre est une guerre , tout le monde se retrouve perdant sur tous les plans
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)

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