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Nouvel an amazigh : Les vœux très politiques de Tebboune

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  • Nouvel an amazigh : Les vœux très politiques de Tebboune

    Par Halim Midouni -13 janvier 2020
    Le Président de la République a présenté ses vœux à l’occasion du Nouvel an amazigh. «Je m’adresse aux Algériennes et aux Algériens en leur présentant mes chaleureux vœux, implorant le Tout-Puissant pour que cette nouvelle année soit celle du Bien et de la baraka et du début du changement réel pour l’instauration d’une République nouvelle», a-t-il, en effet, écrit dans un tweet à la veille du 12 janvier et du passage à la nouvelle année berbère 2970.

    Ces vœux d’Abdelmadjid Tebboune sont à prendre pour ce qu’ils expriment par leur sémiotique d’abord, l’usage d’une forme de communication annonciatrice de modernité et d’interactivité, suppose-t-on. En effet, le recours du chef de l’Etat à un réseau social parmi les plus répandus de nos jours pour dire «bonne année» à ses compatriotes signale vis-à-vis d’eux une intention d’innovation et une aspiration au rapprochement. Elle voudrait dire qu’aux grandes occasions ce serait lui qui s’adresserait directement aux Algériens, sans le truchement des canaux classiques. Ces souhaits sont ensuite à recevoir à travers le sens politique qu’ils portent, l’annonce dans un langage qui, subtilement et entre les lignes, évoque l’arabité et l’islamité de l’Algérie, d’une promesse que le Nouvel an berbère sera le «début du changement réel pour l’instauration d’une République nouvelle».
    On présume ici volontiers que le Président de la République fait allusion dans son message à la réforme de la Loi fondamentale, ce projet qu’il a confié au comité d’experts présidé par le professeur Ahmed Laraba, le 8 janvier dernier. Les mots qu’il contient laissent pareillement présager que la révision constitutionnelle mise en route – un chantier qui devra être bouclé comme on le sait dans un délai ne dépassant pas deux mois – ne serait pas qu’un simple amendement. Mais la proposition par voie référendaire d’un contrat véritable pour une deuxième République, que le Président a, par ailleurs, promis durant sa campagne et les jours qui ont suivi son élection au scrutin du 12 décembre 2019. Que cette promesse d’une «République nouvelle» soit réitérée la veille d’un 12 janvier – en même temps que la célébration officielle de Yennayer à Tipasa, sous les auspices du Haut-commissariat à l’amazighité (HCA) et en présence d’un ministre du gouvernement Djerad – cela relève du signe que le Président de la République, outre la refondation de la République et dans les ordres que ce travail immense requiert, entend pleinement assumer un deses aspects qui concerne la question de l’amazighité dans notre pays, «valoriser ses acquis», selon le président du HCA, Si El Hachemi Assad, qui a parlé de la langue et de sa promotion, et les renforcer. A la lumière du Hirak et de ses grandes leçons sans doute ! Qui a montré que dans l’irruption identitaire, à laquelle on a assisté depuis le 22 février 2019, il n’y a pas eu, quoi qu’en disent certains, soit par déficience visuelle soit par réflexe ou par atavisme idéologique, d’aspiration communautariste. Cette irruption s’est, bien au contraire, toujours manifestée par l’attachement à une nation et une société cohérente dans sa diversité et sa pluralité. C’est là un enseignement que beaucoup parmi ceux qui se sont effrayés, sincèrement ou hypocritement, de la levée durant les marches des couleurs berbères, «nos couleurs» avait dit l’ancien chef de l’APN Karim Younès au temps du «panel de médiation» qu’il a dirigé, devront méditer sérieusement. En tous les cas, le chef de l’Etat semble les y inviter. Par et pour une mise à jour d’un champ politiquement troublé conjoncturellement par le discours de l’ancien chef d’état-major de l’ANP, feu Ahmed Gaïd Salah, le 19 juin 2019. A aucun moment, même au plus fort des arrestations des militants d’opinion qui ont brandi l’emblème amazigh, la sédition ou la dissidence n’ont été entendues comme des voix fortes. Face à la répression, la revendication a été avant tout nationaliste.
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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